Chapitre Six

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Quand je rentrai enfin chez moi après une course effrénée et totalement paniquée, je pris une douche froide avant de me cacher sous la couette de mon lit. J'avais envie de pleurer et de crier à la fois. Comment avais-je pu être aussi bête et inconsciente? Louis devait bien se foutre de moi au manoir à l'heure qu'il était. Il avait dû partager ma mésaventure avec tous les garçons et j'étais sûre de ne pas pouvoir échapper à leurs vannes le lendemain. Mon Dieu j'étais vraiment un cas désespéré. C'était la première fois que je faisais preuve d'autant d'audace, surtout avec un garçon! Puis merde, quoi! On parlait bien de Louis! Le type qui était censé me faire flipper, m'acheter des chocolats et surtout s'éloigner de moi au plus vite. Ce brun hyper beau qui ne m'attirerait sûrement que des ennuis à la longue.  

Mon iPhone vibra dans ma poche et je raccrochai en voyant un numéro inconnu s'afficher. Je n'étais pas assez bête pour répondre en sachant très bien que Louis était à l'autre bout du fil. Liam avait dû lui donner mon numéro et maintenant il jouait sans doute au psychopathe en furie... Au bout de cinq appels, je finis par craquer.  


-S'il-te-plaît, gémis-je en éteignant mon portable, arrête de m'appeler! J'en air marre d'être ridicule!  


Il fallait me comprendre : passer pour une débile finie, j'en avais ma claque! Il y avait des tas de raisons pour lesquelles je ne souhaitais pas entamer une discussion avec notre "vampire". D'un, je n'avais pas envie de me prendre un râteau monumental. Et de deux, j'avais vraiment peur de m'attacher à Louis. Tomber amoureuse m'effrayait à un point inimaginable... 









Le lendemain, j'avais des cernes monstrueuses. Quand Connor me vit en entrant dans la salle de bain, il haussa un sourcil interrogateur, se demandant ce qui avait pu remplacer sa soeur.  


-Hey, tu t'es battu avec un raton laveur ou quoi? S'étonna-t-il. On dirait que c'est toi qui t'es pris une cuite hier à ma place.  

-Merci Connor, grommelai-je. Ton sens des remarques parfaitement inutiles m'impressionnera toujours.  

-Rho, ça va, je rigole, se moqua-t-il en ébouriffant mes cheveux.  


Je levai les yeux au ciel devant son attitude puérile.  


-T'es chiant, tu sais ça? Fis-je en m'emparant de la brosse qu'il me tendait.  

-C'est pour ça que tu m'aimes, répliqua-t-il avec assurance.  


Il avait raison cet idiot. Mais plutôt mourir que de lui avouer! En me lavant, j'observai notre reflet à tous les deux dans le miroir. En dehors du fait qu'il était un garçon et moi une fille, on était semblable en beaucoup de point. Nous possédions les mêmes cheveux bruns et bouclés et les mêmes yeux bleus verts . Il portait ses boucles assez longues, de façon à ce qu'elles tombent sur son front et sa nuque. Et son regard était encadré d'immenses cils charbonneux. Nous avions aussi un petit soupçon de tâches de rousseurs sur le nez et la même bouche fine et un tantinet boudeuse. Bizarrement, je le trouvais beaucoup mieux réussi que moi-même. Surtout en comparant ma tête de morte vivante à la sienne.  

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