Chapitre Neuf

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Quand Louis eut fini de me raconter son histoire, je restai muette de stupeur parce que je ne savais pas quoi dire. J'étais à la fois heureuse et soulagée qu'il l'ait fait. En même temps, je ne pouvais m'empêcher de me traiter intérieurement d'idiote encore et encore. Comment est-ce que j'avais pu douter de lui? J'étais en colère contre ce crétin de James Keaton. Et j'étais aussi en colère contre moi-même. Pourquoi est-ce que je n'avais pas fait confiance à Louis? Pourquoi avais-je remis en doute sa parole alors que je savais très bien que c'était un garçon bien? J'étais morte de culpabilité. Et le brun dut le sentir car il s'empressa de poser sa main sur la mienne dans un geste réconfortant.


-Hey, tout va bien? Murmura-t-il inquiet.

Un frisson me parcourut l'échine quand je sentis la chaleur de ses doigts sur ma peau. Ce garçon avait un effet effrayant sur moi. Se rendait-il donc compte à quel point ses yeux étaient bleus et à quel point sa bouche était tentante? C'était un crime d'être aussi attirant.

-Oui, ça va, répondis-je doucement.

Louis hocha doucement la tête avant de se lever promptement.

-Je vais te ramener chez toi, déclara-t-il.

"Ouais, j'ai vraiment envie de faire dodo", m'apprêtai-je à dire avant de me retenir. Mais bon, passer pour un bébé, c'était pas trop mon truc alors je me contentai d'hocher la tête. Nous sortîmes du restaurant, non sans avoir souhaité bonne nuit au propriétaire. Louis s'était garé dans le parking du lycée, à cette heure, vide de toute voiture. Les nuits commençaient à devenir de plus en plus froide à mesure que nous approchions des vacances

d'octobre.

Le jeune homme eut un geste qui me surprit mais ne me déplut pas forcément. Il s'empara de ma main sur le chemin qui menait à son véhicule. Avoir sa paume chaude entre mes doigts me rassura au plus haut point et je fis de gros efforts pour ne pas me rapprocher un peu plus de lui afin de poser ma tête sur son épaule. Mais je me retins parce que nous n'étions pas un couple et que j'avais peur d'être ridicule. Déjà qu'il me fallait faire de gros efforts pour ne pas rire nerveusement et rougir comme une pivoine...

Il m'ouvrit la portière avant d'entrer dans la voiture à son tour. Louis me ramena jusqu'à chez moi dans le silence le plus total. Je le voyais tapoter du doigt sur le volant au rythme de la musique qui passait à la radio. Et je ne sais pas pourquoi mais je me sentis apaisée. Le trajet fut trop court à mon goût parce que j'avais envie de passer encore un peu de temps avec le brun.

Gentleman jusqu'au bout, il sortit avant moi afin de m'ouvrir la portière. Je le remerciai, marchai jusqu'au perron de la maison, le jeune homme sur les talons, avant de me tourner vers lui. Je ne savais pas quoi dire pour percer le silence. Il n'en tint pas compte et se contenta de ramener une mèche de cheveux brun derrière mon oreille en m'offrant un petit sourire.

-On se voit bientôt, affirma-t-il avant de déposer un baiser sur le dos de ma main.

-Louis...

-Hum?

-Je suis contente que tu ais éclairci mes idées, avouai-je mal à l'aise. Je suis désolée de m'être montrer trop insistante.

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