Chapitre Douze

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Niall n'avait pas menti au sujet des loups parce qu'à peine avais-je fais quelques pas dans la forêt que j'entendis distinctement les hurlements d'une meute non loin de là. Je me rendis ainsi compte de la gravité de la situation dans laquelle je me trouvais et de l'énormité de ma connerie (pour changer) qui me conduisait à risquer ma peau. Mais bon, maintenant que j'y étais, je ne pouvais qu'aller jusqu'au bout.


Froussarde comme jamais, je déambulais lentement à la recherche du brun aux yeux bleus qui mettait des étincelles dans ma vie. Ce fut à ce moment que je pris conscience que même si je n'étais pas vraiment d'une grande utilité et que j'étais la pire fille qui soit, j'étais tout de même prête à aller secourir Louis. Je l'aurais fait autant de fois qu'il le fallait parce que je tenais beaucoup à lui et accepter cette vérité me donna le courage d'avancer encore.


-Louis? Appelai-je.


Aucune réponse. Je fis une dizaine de pas avant de me stopper à nouveau et de tendre l'oreille.


-Louis? Réitérai-je. Répond s'il-te-plaît...


Je recommençai ma marche silencieuse et sentis soudain la panique me gagner et les larmes monter. "Mon Dieu, faîtes qu'il ne lui soit rien arriver..." priai-je de toutes mes forces. J'entendis alors une branche craquer et je m'immobilisai, terrifiée. Un grognement sourd retentit derrière moi et je retins un cri de terreur. Doucement, je me retournai pour faire face à un énorme chien sauvage au pelage gris foncé et aux canines acérées.


-Eh merde, ne pus-je m'empêcher de marmonner.


Le loup claqua la mâchoire. Je sursautai, reculant d'un pas. Cela n'eut pas l'air de lui plaire parce qu'il continua à montrer les crocs, prêt à bondir sur moi à tout instant. J'étais littéralement morte de peur. Allais-je mourir de cette façon? "Bienvenus aux obsèques de Zoë Lewis, celle qui n'a pas su faire preuve de jugeote et qui s'est retrouvée bouffée par des loups. Comme vous pouvez le remarquer, nous n'avons pas retrouvé grand chose de sa dépouille à part son tibia et sa main gauche avec laquelle elle frappait souvent son frère. Paix à l'âme de cette zéro nationale."

Même dans la pire des situations, je ne pouvais m'empêcher d'utiliser mon sarcasme et mon humour noir. J'étais décidément un cas désespéré. Je pensai alors à Louis et aux gens qui avaient bouleversés ma vie et je me dis que je ne leur avais pas assez dit merci pour tout ce qu'ils avaient fait pour moi.


Le loup eut soudain un mouvement de recul. Quelqu'un s'approchait de nous et je soufflai de soulagement en reconnaissant la silhouette familière du brun que je recherchai depuis une demie heure. Il était tout de même terrifiant dans l'ombre et il tenait dans ses mains une branche d'arbre qui aurait fait fuir n'importe quelle bête sauvage. Ce fut d'ailleurs ce que fit l'animal sauvage en déguerpissant parce qu'il avait compris que le jeune homme représentait un réel danger pour lui.


-Louis, murmurai-je en prenant sa main dès qu'il fut asses près.

-Reste derrière moi Zoë, me rassura-t-il en caressant mes cheveux. Tu n'es pas blessée?


Je secouai négativement la tête et il acquiesça. Il commença ensuite à marcher et je le suivis sans protester, m'en remettant complètement à lui. Contrairement à moi, Louis avait l'air de gérer parfaitement la situation. Il gardait son calme et restait aussi lucide que d'habitude.

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