Je me lève et m'étire de tout mon long. Il est sept heure et je commence à neuf heure. C'est parfait. Je me dirige vers le salon et croise mon père, avec la gueule de bois, et je n'aime pas ça. Un nœud se noue dans ma gorge, alors je passe l'étape du petit-déjeuner et m'en vais dans la salle de bain en attendant que mon père se réfugie, comme à son habitude, dans sa chambre pour regarder des films téléchargés illégalement ou encore aller sur les réseaux sociaux pour se sortir de sa solitude enfantine. Je sens l'eau jaillir sur ma peau et ça me procure un bien fou. Ça me réveille petit à petit et me fait revenir à la réalité, aujourd'hui je me rend encore dans ce lycée, ce lycée horrible où je m'y sens pas bien. La boule au ventre revient et ma petite joie matinale disparaît. Je me rappelle tout à coup de la journée d'hier où Aimée m'a parlé et je souris rien qu'en pensant à elle. Je mets les mains sur mes joues comme si je me sentais rougir. Bon sang, que m'arrive-t-il ? Je reste là à penser en oubliant le temps qui passe. Je m'habille de façon simple, pull jaune, qui me va un peu grand mais je m'en fiche. Un jean bleu clair et des converses noires. Je me lave les dents, me fais une tresse, je me maquille seulement avec du mascara et prépare mon sac. Je me dirige vers le salon, mon père n'est plus là et tant mieux. Je regarde l'heure pour m'assurer que je ne suis pas en retard... huit heure quarante cinq ! Qu'ai-je fais ? Je pars en courant en oubliant de manger et court tellement rapidement que je me choque moi-même. Mon sac rebondit sur mon dos et me fait mal mais ce n'est pas grave. J'arrive à l'arrêt du bus priant pour qu'il ne soit pas encore passé. J'arrive à l'arrêt et là..personne. D'habitude il y a foule le matin, pleins de jeunes lycéens et lycéennes comme moi. A cet instant, je me rend compte qu'il est déjà passé. Je baisse la tête et me demande comment je vais faire quand soudain j'entends un klaxon dans ma direction, je lève rapidement la tête et vois une voiture se garer en face de moi. La vitre se baisse et là mon cœur rate un battement. C'est Aimée.
« Eh reste pas là ! Monte ! On t'emmène ! »
Je reste immobile la fixant comme si je voyais la septième merveille du monde et va doucement vers sa voiture. Je me sens gênée d'avoir fait arrêter sa mère à cause de moi. Je monte et pour être polie je dis :
« Bonjour et Mer..ci
-Bonjour, je t'en pris ! Me dit sa mère d'un ton joyeux.»
Je regarde la mère et la fille de dos et je trouve qu'elle se ressemble. Je les entends discuter du mariage de leurs amie qui se déroule samedi prochain, et je jalouse leurs complicité. Ma mère et moi on est comme inconnue. Le trajet se passe dans la bonne humeur même si je reste silencieuse. En arrivant, on sort de la voiture et je remercie encore une fois sa mère et lui fait un signe de main avant qu'elle ne parte.
On marche jusqu'à mon coin habituel et on s'assoit en attendant l'heure. Il reste cinq minutes environ.
« Ça va ? Me demande Aimée.
- Oui oui.. »
A peine je finis ma phrase que mon ventre se met à gargouiller et me sens soudainement gênée. Aimée se met à éclater de rire et comme par magie je m'entraîne avec elle, je lui rend son sourire et le sien disparaît pour laisser place à de l'étonnement, on se regarde dans le blanc des yeux et je ressens des papillonnements au niveau du bas du ventre. Je ne connaissais pas cette sensation. Je décris chaque traits de son visage et les apprends par cœur avant qu'elle ne m'oublie, car je sais avant tout, que je suis la fille invisible et que je suis une personne éphémère dans le cœur de quelqu'un. Elle a un regard fulgurant qui me fait perdre mes moyens, elle a des joues rebondies, un nez retroussé, ses lèvres sont bien dessinées, elle a la mine épanouit, tout le contraire de moi et je jalouse sa beauté. La sonnerie retentit et nous fait sursauter. On se dirige vers le cours de physique et elle me tend une petite brioche qu'elle avait fourré dans son sac.
« Tiens, j'imagine que tu n'as pas déjeuner ce matin toi ! Me dit-elle avec son sourire éclatant que j'adore.
-Non haha.. »
Je prends la brioche et nos mains se frôlent et je frissonne. Je crois qu'elle l'a senti et me sourit. Encore. Je la remercie puis nous rentrons en classe. Elle dit bonjour à la professeur et aux élèves avec gaieté et tout le monde lui répond. Je suis fascinée par sa gentillesse et sa non-timidité. Même sa démarche est gracieuse.
Je m'assois et commence à rêver. Pourquoi je ressens cela, quand je la regarde ? Peut être parce qu'elle me fait sourire, oui voilà elle me rend heureuse. Cela ne fait qu'un jour que l'on se connaît et je lui donne toute ma confiance.
Je me mets au fond de la classe et mange la brioche discrètement. Je vois Aimée au devant de la classe qui me regarde le visage posé sur sa main et fait un petit rire que personne n'entend. Je rougis et finis ma brioche à toute vitesse. J'écoute pour la première fois les cours de physique et de mathématique car Aimée répond souvent avec sa voix douce qui me berce.
L'heure d'aller manger arrive et je vois qu'elle discute avec deux garçons et une fille et je me sens seule. Enfin, comme avant. Je savais qu'à un moment ça allait arriver. Je ne suis qu'éphémère. Je me dirige à toute vitesse vers mon arbre et m'assoit. Je n'ai pas porter à manger, cause de mon retard de ce matin et je n'ai pas envie d'aller manger à la cantine seule. Ça craindrait. Je reste là et attend. Mes yeux se ferment et je m'endors doucement. Je vois Aimée en robe, moi aussi, on danse ensemble comme un couple. Mes joues deviennent rouge vif, elle me prend dans ses bras, et me transmet sa chaleur. Je sens son parfum à la vanille et elle me berce encore et toujours. Je ne sais pas pourquoi je ressens ça. Je ne suis pas lesbienne. Enfin je crois.
Son front colle le mien et je ressens son souffle sur mes lèvres et mon cœur bat plus vite, putain que je m'y sens bien là. Ses doigts entrelacent les miens et quand vient le moment ou on se regarde droit dans les yeux, je me réveille. Je vois la cours du lycée. Merde. Je veux bouger mais je sens quelque chose contre mon épaule alors je tourne la tête et voit Aimée endormit. Nos doigts sont entrelacés comme dans mon rêve et je ne sais plus quoi faire. Je me fige. Je contemple la vue et lui caresse ces cheveux d'aspect soyeux. Mais qu'est ce que je fais ? Je retire ma main rapidement et je regarde ailleurs, très gênée.
« Emmy..»
Je me raidis. Elle vient de prononcer mon surnom dans son rêve où je viens de rêver moi ?
J'ai cette sensation dans le bas du ventre qui revient et ça me fait rougir. Je ne bouge pas et écoute la respiration du rythme régulier d'Aimée. Sa main est douce et je ne peux m'empêcher de la caresser avec mon pouce. Je me sens bien. Pas très confortable mais je me sens bien. Elle me fait sentir bien. Mais bordel, ça ne m'est jamais arrivé.
La sonnerie retentit et putain je n'ai pas envie d'y aller. Aimée se réveille doucement et je baisse la tête et la tourne vers mon épaule libre pour pas qu'elle ne me voit.
« Hey..oh désolée je t'ai vu dormir du coup je me suis moi-même endormie haha
- c'est pas ..grave t'inquiète, dis-je dans la plus sincère vérité.
- t'es jolie quand tu dors, répond-elle.
Mon cœur rate un battement et je lui souris.
« Toi aussi.. » Je répond.
Elle se lève. On a toujours les doigts entrelacés. Je les regarde et elle suit mon regard.
« Oh..euh..pardon..je » bégaie-t-elle.
Elle est mignonne.
On prend vite un bout de quiche de la cafétéria car elle non plus n'avait pas mangé. Elle était restée là avec moi. Et ça me fait chaud au cœur. Puis on part en cours.
Pour la première je suis bien et heureuse. Je crois qu'elle va changé ma vie.
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Aimée.
Teen FictionJe suis ce genre d'adolescente qui a une vie monotone et qui reste invisible aux yeux des autres. Elle est ce genre d'adolescente qui reste sociable et ouverte d'esprit, à en attirer les regards. Mais dès que le notre s'est croisé, j'ai ressenti un...