Songe d'un soir

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Par où commencer ?

Dans une construction de scénario, pour le cinéma ou la télévision, on apprend qu'il faut une exposition.
On doit introduire le personnage principal, son univers, son entourage, sa situation initiale, son ou ses objectif.s, ses enjeux et j'en passe.
Et tout cela, en quelques minutes. (Et je ne vous parle pas encore des 15 minutes de crédibilité, celles dans lesquelles ont doit convaincre le spectateur que notre histoire est incroyable, sinon c'est bye bye.)

On doit aussi mais surtout, mettre l'élément déclencheur, ce qui lance l'objectif du personnage.

Si on part du postulat que chaque personne est le protagoniste de sa propre vie, certaines étant moins bien écrites que d'autres il faut se l'admettre, moi, j'en suis où dans mon film ?
Et d'ailleurs, je suis le protagoniste d'un film ou d'une série ? Car là ça change tout.
Comme je travaille dans le cinéma, je ne peux que forcément me considérer protagoniste d'un média tel que la vidéo, et non pas celui d'un roman, un manga ou bien une bande-dessinée.
J'y pense maintenant, mais je pourrais être le protagoniste d'un anime, ou d'un dessin animé. Là encore, la construction de scénario diffère.

Mais bon, prenons le schéma classique: protagoniste de film.
Mon background sombre trop dark olala elle a souffert dans sa vie la pauvre: check.
Cicatrice cachée (au propre comme au figuré): check.
Trahi par tout son entourage(en dehors de sa mère): check.
Style vestimentaire un minimum alternatif: check.
Cheveux colorés: double-check (car double couleur)
A guéri de ses blessures: non. Ça, ça doit se faire pendant le film. Sinon il n'y a pas d'évolution de personnage et on se fait chier à regarder.

Après avoir fait cette liste, j'ai les idées un peu plus claires.
Je suis  ENCORE dans la putain de phase d'exposition. L'incident déclencheur est pas arri-
Non. Il y a deux solutions. Soit l'incident déclencheur n'est pas encore arrivé. Mais comme je suis en train de glow-up dans ma vie et de corriger tout ce qui déraille ça colle pas à une exposition...

Non c'est ça. Je suis dans le deuxième acte. L'incident déclencheur était il y a deux ans, quand j'ai dû me résoudre à quitter mon ex pour me défaire de ses comportements toxiques. Et que tous mes amis qui ne la connaissaient que depuis quelques mois ont pris son parti à elle, et m'ont ghosté.
Ça pourrait ressembler au genre de claque qu'on donne au protagoniste avant le point culminant du climax. Mais en fait, c'est ce qui a tout déclenché. C'est ça mon incident déclencheur. Ça m'a mis au fond du trou, je n'ai pas voulu accepter la "quête" si on se base sur le monomythe, puis au bout de 1~2 ans, je me suis bougé le cul, pour leur prouver qu'ils avaient tous tort de me tourner le dos, de me dire que je ne réaliserai jamais mon rêve, et que je resterai une pauvre merde insignifiante.
Ironique venant de la part des personnes que je considère aujourd'hui comme des merdes insignifiantes (leurs terme, pas le mien), sachant qu'ils ont des "rêves" mais n'ont jamais levé le petit doigt pour les atteindre.

Je ne remercierai jamais ces personnes pour cela. On dit souvent quil faut remercier les personnes qui nous ont dit qu'on y arriverait jamais. Car cela nous a poussé à aller de l'avant ou je ne sais quelle autre connerie.
Mais moi, je leur tire un doigt d'honneur à ces gens là. Ce ne sont pas eux qui se sont remis en question pendant des mois, qui ont fait tout ce travail interne que j'ai dû faire et que je n'ai pas encore terminé tellement la blessure est profonde. Ce ne sont pas eux qui ont révisé et rattrapé un mois de cours manqués,  en 5 jours seulement avant les examens de mon école de cinéma. Ce ne sont pas eux qui remplissent toute la paperasse de merde que je déteste remplir avant chaque tournage, pour demander des autorisations de tournage, ou encore les droits d'images des acteurs (et je ne parle même pas des fiches d'organisation des journées de tournage.) Ce ne sont pas eux qui doivent coller au cul de leurs connards de collègues incapables de répondre à un message important pour le projet en cours au bout de 5 jours. Ce ne sont pas eux qui écrivent mes scénarios, ou qui imaginent plan par plan chaque scènes de mes films ou de mes clips.
Tout ce boulot, tout ce travail, et ma réussite grandissante, je ne le dois qu'à moi. La seule personne que je remercie est ma mère, car à contrario de mon lâche de père, elle m'a nourris, logé, et payé mon école privé de cinéma. Cette école étant la seule qui voulait bien de moi car en raison de ma santé, je n'ai pas pu faire ma maturité gymnasiale.

Moi aujourd'hui, je fais du cinéma. J'existe. Je réalise même mes propres films. (En même temps, j'ai suivi la formation pour devenir réalisateur-ice) Alors non je ne suis pas encore connu.e, car en Suisse nous ne sommes pas du tout soutenu par l'État en ce qui concerne le cinéma.
Mais j'ai tout ce qu'il me faut pour percer. À commencer par partir à l'étranger pour sortir de ce système défaillant concernant le cinéma.

Si un jour vous voyez un film ou une série, réalisé.e, ou au moins écrit.e par une personne non-binaire dont le prénom (ou plutôt pseudo de travail) est Armel, c'est moi.

Je reviendrai peut-être faire une update sur ce texte dans quelques années pour vous dire où j'en suis. Mais si ce n'est pas le cas, toutes mes excuses. J'aurais simplement oublié l'existence de Wattpad.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 05, 2023 ⏰

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