Jour 10 - Rencontre improbable

1 0 0
                                    

Seul. Je veux être seul.
Dormir. Je veux juste dormir.
Quelle est la chose qui me dérange à cette heure-ci ?

Tout le monde dans cette forêt me connaît. Ils savent qui je suis et qui il ne faut absolument pas me déranger.
Je peine à fermer mes deux orbites.

Quelque chose finit par se jeter sur moi. Dans un excès de colère, je me lève subitement. Je tombe né à né avec un être sur deux jambes que je ne connais que trop bien : l'humain. Celui-ci est effrayé. Est-ce mon allure de combattant qui lui fait peur ainsi ?
Il finit par réaliser ma présence. Son regard respire le choque et la peur. Il ouvre la bouche mais rien ne sortit. Typique des humains.

Parlant couramment plusieurs langues humaines, je pris la voix la plus profonde possible afin de m'imposer avant de lui adresser futilement la parole :
- Qu'est-ce qui t'amène dans mon domaine, Homme ? Que veux-tu ?

Il ne répondit pas directement. Il cherchait à discrètement s'enfuir avec un air qui indiquait qu'il ne croyait pas vraiment à mon existence. Il finit par se décider à me parler :
- C'est Elle. Elle me suit.
- Elle, demandai-je à le seconde. Qui est « Elle » ?
- Gina.. Ma meilleure amie. Je ne sais pas ce qui lui prend. Elle a déraillé. Elle veut me tuer !
- Et toi, que veux-tu ? Tu veux vivre ? C'est ça ton vœu ?

Il voulu répondre mais il s'arrêta. Il commence à réfléchir. Peut-être avait-il finalement compris qui j'étais ?

- Je veux qu'elle comprenne. Je veux qu'elle souffre. Je veux la posséder, dit-il d'un air froid et sombre : comme si son âme venait de se transformer en quelques choses de plus monstrueux que moi-même.
- D'accord. Je te propose un marché. Ton âme m'a l'air alléchante. Je la veux contre ton vœu : une fois qu'il se sera réalisé, je le prendrai.
Sans plus attendre, il me tend la main et annonce haut et fort « marché conclut ». C'était la première fois que je voyais un regard si noir, si malsain. Ce n'était plus un humain que j'avais en face de moi, mais un monstre. Le démon que je suis ne fait pas le poids comparé à ce qu'il était devenu...

Une fois la poignée de main terminée, signifiant le pacte passée, celui se mit à rire puis prononcer des mots incompréhensibles avant de partir dans la même direction qu'il était arrivé.

Challenge OCTOBECRIRE 2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant