Nouvelles/poèmes

La fuite

Elle court le plus vite possible. Tout son corps est endolori mais malgré ça, elle arrive à ignorer sa douleur et court le plus qu'elle peut.

Elle saute au dessus d'une poubelle et manque de trébucher mais elle ne s'arrête pas. Sèmes les ! C'est la seule chose qu'elle a en tête.

On l'avait prévenue pourtant. "Tu n'as rien à faire ici" ou encore "Tu es une erreur de la nature". À force de les entendre, elle avait fini par croire à ces insultes.

Peut-être qu'elle n'aurait jamais dû naître ou seulement qu'elle n'est pas née au bon endroit. Elle avait entendu dire que dans d'autres pays c'était accepté, que les gens comme elle vivaient normalement.

Pourquoi eux ont droit à une vie et pas elle ?

Des escaliers ! Elle saute sur la rampe et glisse jusqu'en bas. Elle tombe. Aïe. Pas le temps d'avoir mal. Elle se relève et court. Les pas derrières elle sont plus proches. Elle n'aurait pas dû prendre la rampe.

Elle insulte ce connard d'Ismaël qui la vendue. Comme si le dégoût de sa mère et la violence de son père n'étaient pas suffisant, il avait du prévenir les flics.

Elle avait mit longtemps à s'accepter et elle connaissait les dangers. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle n'avait rien dit à personne.

Puis, les parents de Padma l'avait découvert et menacé d'aller voir la police. Mais elle ne sait comment, son père avait réussi à calmer le jeu... mais c'était trop tard. Ils étaient au courant. Et ses parents étaient les dernières personnes qu'elle voulait voir au courant.

Vélo ! Elle l'évite de justesse. Il l'insulte mais elle ne l'écoute pas, elle pense. À Padma. Elle espère qu'elle n'aura pas d'ennuis elle au moin. Qu'elle pourra reprendre sa vie normalement. Padma ne mérite pas ça, c'est quelqu'un de bien.

Un appartement. Peut-être qu'elle pourra les semer à l'intérieur. Elle rentre et monte les escaliers. Elle essaie d'ouvrir chaque porte qu'elle croise mais aucune ne cède jusqu'au dernier étage. Le toit.

Elle bloque la porte avec se qu'elle peut puis se dirige vers le bord cherchant une issue... mais elle ne voit rien.

La porte fais du bruit. Ils essaient de l'ouvrir. Elle soupir et ferme les yeux. Elle repense à la tristesse de sa mère, aux points de son père, au beau visage de Pamda, à la menace d'Ismaël, à son refus de céder et encore à Padma. À la belle Padma.

La porte s'ouvre et elle se dit que peut-être elle pourrait atteindre le toit de l'immeuble d'en face.

Elle recule, respire et saute. Elle vole puis retombe. Avec un peu de chance, elle naîtra au bon endroit cette fois. Si dieu le veut.