Nouvelles/poèmes

Le serpent et l'aigle

La rentrée. Ma dernière rentrée même. Enfin en dernière année...

Mes talons claquent dans les couloirs du château tandis que je me réjouis d'être revenue même si je ne l'avourais jamais à voix haute.

L'ambiance à la maison était exécrable, comme d'habitude, mais cette atmosphère s'est amplifiée ces dernières semaines. Surtout après la proposition de mes parents.

Mes cheveux noirs de jais tombent sur mes épaules dans une cascade de boucles et les fines bretelles de ma robe émeraude glissent légèrement à chacun de mes pas. Les quelques élèves déjà présents dans le château s'écartent de mon passage et ça me fait sourire. Mais très vite, ma satisfaction s'évapore lorsqu'une voix agaçante se fait entendre derrière moi accompagnée de petits pas pressés.

-Bellatrix !

Je lève les yeux au ciel et me retourne pour voir ma petite sœur s'arrêter devant moi en essayant de reprendre son souffle.

-Oh... Bella... Tu marches... Trop vite...

Je souris et émets une petite moquerie.

-C'est toi qui est trop lente Cissy.

Elle m'offre un regard noir puis se redresse et reprend sa marche. Je la suis, me calant sur son rythme et nous restons silencieuses un moment. Puis Narcissa brise ce silence.

-Je voulais te parler en privé justement.

Je me crispe légèrement mais reprends très vite mon expression détachée en ajoutant avec un sourire.

-Si jamais Cissy, je suis déjà au courant pour toi et ton petit Malfoy.

Ma cadette ne réagit pas comprenant très bien mon stratagème pour éviter le sujet. Donc Narcissa reprend.

-J'ai entendu la conversation que tu as eus avec les parents.

Cette fois, mon visage devient complètement glacial, mais Narcissa ne se laisse pas démontée.

-Je pense que tu devrais refuser.

Je m'arrête brusquement et lance d'une voix stricte. Même si j'aimerais lui hurler dessus et lui montrer ma colère je résiste restant de marbre.

-Je pense que ce ne sont pas tes affaires.

Puis je reprends ma marche faisant claquer mes talons sur le sol. Cissy secoue la tête avant de se lancer à ma poursuite criant presque quand elle reprend la parole.

-Bellatrix tu ne te rends pas compte des risques ! Tu seras prisonnière, tu ne pourras plus faire marche arrière, tu n'auras plus le choix !

Encore une fois je m'arrête mais je n'arrive plus à retenir mes émotions.

-Parce que tu crois que maintenant j'ai le choix ? Tu crois que je peux me permettre de refuser ? C'est déjà trop tard ! La décision est déjà prise et je ne peux rien y faire !

Ma soeur me regarde avec pitié et je regrette immédiatement mes paroles. Je déteste la compassion. Elle s'approche dans un soupire.

-Bella...

Je fais un pas en arrière et lui lance un regard noir.

-Laisse-moi tranquille maintenant.

Puis je m'en vais et, Dieu merci, mon idiote de soeur ne me suis pas. Les larmes menacent de couler alors je me précipite dans les corridors avant de m'arrêter dans un couloir vide et ferme les yeux. Quand je les réouvre, une petite porte est apparue sur le mur et je me précipite à l'intérieur de la salle sur demande.