Nouvelles/poèmes

Putain de monde de merde...

Les coups de feu retentissent et je suis presque sûre qu'une balle passe juste à côté de mon oreille. Mes pieds courent presque automatiquement et je me jette sur le toit d'une vieille voiture pour aller me réfugier derrière. Je m'écrase au sol tête la première et pousse un juron.

-Putain de chasseurs de merde.

Je relève la tête un peu sonnée et ouvre de grands yeux en voyant qu'une fille de plus ou moins mon âge est elle aussi cachée derrière cette putain de voiture.

La panique voile son regard et elle n'a pas le temps d'attraper son arme posée au sol que je me jette sur elle. Sous mon poids, la fille se retrouve couchée par terre et moi à califourchon sur ses hanches mon flingue rivé sur sa figure.

Elle lève les mains en signe d'abandon et je remarque alors que son bras gauche est muni d'un bandage improvisé. Mon regard devient menaçant et je presse mon fusil contre son front.

-C'est une morsure ?

L'inconnue secoue vivement la tête et souffle.

-Blessure par balle.

Je n'ai pas le temps de répondre que la vitre de la voiture explose sous les coups de feu. J'entends crier un peu trop près à mon goût.

-Sors de là salope !

Je me redresse, passe la tête au dessus de la voiture et tire deux balles sur un mec qui était à découvert. On m'insulte et je m'accroupis de nouveau. Je tourne la tête vers la fille.

-Tu sais tirer ?

Je vois l'incompréhension dans son regard et je me décale pour qu'elle puisse se relever. Alors qu'elle se redresse, un mec apparaît derrière elle et je lui tire une balle dans la tête avant qu'il ai pu tenter quoi que se soit. L'inconnue sursaute et se retourne pour observer le cadavre. Je regarde par la fenêtre cassée de la voiture pour essayer de trouver une solution. On se situe dans une grande allée bordée de plusieurs maisons laissées à l'abandon. Je vois trois chasseurs mais il pourrait en avoir plus dans les maisons. Impossible de savoir.

Putain comment je le suis mise dans cette merde ?!

Je regarde derrière moi, il y a une énorme maison dans laquelle je pourrais me cacher mais ces connards risque de très vite me trouver. J'entends un bruit familier et me retourne vers la fille qui vient de recharger son arme. Je la regarde droit dans les yeux.

-J'te préviens, tu tentes un truc contre moi et je te colle une balle dans la tête direct.

Elle sourit légèrement et réponds.

-Compris.

Soudain, des cris se font entendre au loin et je me crispe. Des coups de feu retentissent et je passe ma tête par-dessus la voiture imiter par l'inconnu. Une horde de zombie est en train d'attaquer le groupe de chasseurs. Je m'abaisse et me frappe la tête avec mon poing.

-Merde, merde, merde.

La fille me regarde en instant puis se tourne vers la maison. Elle attrape ma main et m'entraîne en courant vers la vieille bâtisse. Je me laisse entraîner mais prie pour qu'aucune de ces bestioles ne nous remarque. On entre dans l'énorme maison et l'inconnue ferme la porte. L'intérieur est sombre et un peu glauque. Super analogie avec ce putain de monde. La fille m'attrape la main encore une fois et m'entraîne à travers la maison. On monte les escaliers et passe la porte d'une pièce qui doit être une chambre. Elle ferme la porte et la bloque avec une commode. Je ne l'aide pas, je me dirige vers la fenêtre d'un pas rapide. Les zombies sont vraiment très nombreux. Les chasseurs sont en train de se faire déchiqueter et je ne peux pas réprimer un sourire. Bien fait pour ces connards. Je me tourne et la fille se redresse en passant son bras sur son front pour essuyer la sueur. Elle soupire.

-Il ne reste plus qu'à espérer qu'ils vont se barrer assez rapidement.

Je hausse les épaules et je l'observe un moment. Elle a des cheveux rouge feu et la peau claire. Des taches de rousseur sont éparpillées sur son visage et ses habits ont l'air plutôt propre. Elle range son arme dans son sac qu'elle pose au sol puis me regarde avec ses yeux bleus profonds.

-Je m'appelle Lyssa.

Je l'observe encore un instant puis détourne le regard pour aller m'asseoir sur le lit.

-Riley.

Elle sourit et vient s'asseoir à côté de moi. Nos épaules se frôlent et elle fait une grimace de douleur. Je me tourne vers elle et mes yeux se posent sur son bandage couvert de sang.

-Tu as mal ?

Elle rit et répond en sifflant.

-À peine.

J'enlève mon sac de mon dos et le pose à terre. Je défais le bandage de Lyssa qu'elle avait confectionné avec un morceau de tissu qui, selon le trou dans son t-shirt, dois venir de là. Je jette le tissu au sol et observe la blessure qui est quand même assez profonde. Je dis en cherchant ma trousse de secours dans mon sac.

-La balle est encore dedans.

Lyssa souffle et je ris. Je sors une petite pince de la trousse et lui attrape le bras avec ma main libre. Elle demande.

-Ça va faire mal ?

-Oui.

La pince entre dans sa chair et elle pousse un grognement. Je réussis à attraper la balle et quand je la ressors elle crie. Je souris et lui montre le morceau de fer avec un sourire taquin.

-Petite nature va.

Elle rit et je pose la pince et ma trouvaille sur le lit. Puis je sors un bandage et l'enroule autour de son bras en ignorant son regard sur moi. Une fois fini, je range mes affaires et elle détourne les yeux pour observer mon travail. Elle sourit.

-Merci.

Je continue de ranger mes affaires et lui réponds sans la regarder.

-C'est normal.

Elle répond du tac au tac les yeux rivés sur moi.

-Non, se qui aurait été normal c'est que tu me descende direct après m'avoir vue.

Je relève la tête vers elle. C'est vrai que j'aurais dû la descendre. Et c'est ce que j'aurais fait si elle n'était pas aussi mignonne. Je hausse les épaules et mime l'indifférence.

-Faut croire que je ne suis pas normale.

Elle sourit et s'approche un peu plus de moi pendant que je ferme mon sac. Quand je relève la tête, nos visages ne sont plus qu'à une quinzaine de centimètres. Elle dit d'un air taquin.

-C'est clair qu'une fille qui arrive à tirer une balle en pleine tête à un mec qui se situe à quinze mètres d'elle c'est tout sauf normal.

Ses yeux descendent sur mes lèvres et je dois lutter pour ne pas faire de même. Elle souffle.

-Ça m'aurait fait flipper si tu n'avais pas un si beau visage.

Oh et puis merde ! Je presse mes lèvres sur les siennes et perds mes mains dans ses cheveux. Elle répond immédiatement à mon baiser et me fait basculer en arrière pour se retrouver au-dessus de moi. Mon corps entier s'enflamme et je m'abandonne à notre baiser et à ces sensations oublier depuis trop longtemps. Mais je m'arrête brusquement en sentant une aiguille s'enfoncer dans ma peau. Le visage de Lyssa s'illumine et je la pousse le plus fort possible pour me redresser.

-Qu'est-ce que tu m'as fait ?

Elle rit et ma vue commence à se brouiller. J'essaie de me diriger vers mon arme mais je perds l'équilibre et m'affale sur le lit. Les doigts de la fille viennent relever mon menton pour que je la regarde. Elle a une seringue à la main et un grand sourire plaqué sur son visage.

-Désolée chérie mes tes compétences pourraient nous être utiles.

Je m'endors. Putain de monde de merde...