cinq : 1 974 jours avant

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-Je suis épuisé

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-Je suis épuisé.

-Moi aussi.

Charles soupira et regarda autour de lui. Beaucoup de cartons, le range-couvert en plein milieu du passage, qu'ils avaient dû sortir pour manger leurs salades. La télévision posée à même le sol, à défaut d'avoir un meuble prévu à cet effet.

-Tu te rends compte que c'est chez nous ?

Célia sourit.

-Non, pas trop.

-Genre, on a payé cet endroit. Il est à nous. Et on va vivre ici, maintenant.

-C'est un peu fou, ce que tu me dis, là.

Charles acquiesce.

-Complètement fou.

-Je déteste le désordre, je t'en ai déjà parlé ?

-Célia... j'ai le non-plaisir de t'annoncer qu'on va vivre dans le désordre pour une durée indéterminée, là. On n'a même pas de meuble pour ranger nos affaires.

-On pourrait au moins aller en acheter un ce wee...

Elle s'arrêta en plein milieu de sa phrase, et Charles sourit. Aucun d'entre eux n'était disponible ce week-end.

-Pas ce week-end, reprit-elle, mais un de ces jours, quoi, où on est libres tous les deux. Sors ton agenda, on va regarder ça. Moi, la semaine prochaine, ça va être chaud. Mais la semaine d'après, ça peut se faire.

-On pourrait prendre cette petite plante pour poser sur l'étagère au-dessus du canapé

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-On pourrait prendre cette petite plante pour poser sur l'étagère au-dessus du canapé... avec ce joli pot tressé...

Charles hocha la tête. Il voyait bien que Célia réfléchissait tout haut, et qu'elle était en pleine utilisation de ses capacités professionnelles. Il ne voulait pas l'interrompre, surtout qu'il n'avait aucune idée de comment décorer la maison, ni même l'aménager.

-Qu'est-ce que t'en penses ? l'interrogea-t-elle en pointant du menton une plante tombante, et Charles acquiesça.

-C'est joli.

-Il nous faudrait aussi un petit banc en rotin, pour l'entrée.

-En rotin ? répéta-t-il, confus, et Célia hocha la tête.

-Ouais, c'est magnifique et on pourra poser nos affaires dessus dans l'entrée, à côté de la petite console.

Charles répondit "ah, oui !" alors qu'il n'avait aucune idée de ce qu'elle racontait. Il sourit en voyant à quel point elle était concentrée, à regarder avec attention chaque article du rayon. Contrairement à elle, il n'avait pas régulièrement l'occasion de la voir réaliser sa passion, et il comprenait comment elle avait dû se sentir pendant tous ses déplacements : on ne comprend pas tout, mais on suit avec plaisir parce qu'on peut voir les yeux de l'autre personne briller grâce à ce qu'elle fait.

-C'est celui-là qu'il nous faut.

Charles ne la contredit pas, au contraire : il lui confirma qu'effectivement, c'est celui-là qu'il leur faut. Alors ils l'achetèrent, et en rentrant, la première chose que fit Célia après avoir retiré son manteau et ses chaussures fut de l'installer.

-Regarde comme il est parfait, ici !

Charles hocha la tête, souriant.

-On va pouvoir poser nos sacs, et tout, quand on rentrera, continua-t-elle, et Charles se promit que ce banc ne bougerait jamais d'ici. Ils ne pourraient jamais ni le déplacer, ni s'en séparer. S'il ne représentait pas leur amour, il représentait ce nouveau début à deux, cette installation, cette maison qu'ils allaient partager et tout ce qu'ils allaient y construire.

 S'il ne représentait pas leur amour, il représentait ce nouveau début à deux, cette installation, cette maison qu'ils allaient partager et tout ce qu'ils allaient y construire

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Quand Charles rentra d'un week-end de course, la semaine suivante, un nouveau meuble trônait dans le salon. En face du canapé, juste à côté de la télé, se trouvait une vitrine vide.

-Tu veux exposer quoi, en plein milieu du salon ? se moqua-t-il, et Célia fronça les sourcils.

-Bah, tes trophées et tes trois-cent casquettes que tu gagnes.

Charles la dévisagea, surpris.

-Tu veux qu'on mette mes trophées dans le salon ?

-Bah... oui. Ça me semble logique. Tu veux pas ?

Pour toute réponse, Charles la prit dans ses bras et la serra fort. Bien sûr, qu'il voulait. Mais il n'y avait même pas pensé.

-Ça va pas gâcher toute la déco ? demanda-t-il en posant sa tête contre celle de Célia, qui rit.

-C'est pas une maison témoin, hein... c'est chez nous. Faut que ça nous ressemble. Rien ne te représente plus que tes victoires, n'est-ce pas ?

-Peut-être mes défaites.

-On peut pas les mettre en vitrine.

Il sourit.

Il avait hâte de commencer à remplir la vitrine.

Passion » LECLERC ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant