le point de non-retour

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J'attendais, assise sur les marches de la maison de l'Ouragan, l'arrivé du chauffeur. J'avais contacté un numéro qui apparaissait souvent dans le carnet, signe qu'il ne serait pas troublé de devoir venir jusqu'ici. J'avais intérêt à me le mettre dans la poche si je voulais pouvoir me faire conduire durant un moment. Je jubilais à l'idée de me moquer si ouvertement de l'Ouragan, cet idiot persuadé d'avoir le dessus sur la situation. Je ne comptais pas l'informer de ma petite escapade, du moins pas pour l'instant. Je voulais rester discrète au maximum, ainsi, je pourrai sortir comme je le voulais durant les prochaines semaines, j'imaginais déjà ses yeux s'écarquiller lorsqu'il découvrira à quel point il n'avait, en réalité, aucun pouvoir. Si je voulais être le plus libre possible, j'allais devoir lui faire croire qu'il avait un contrôle total de mes moindres faits et gestes.

Je vis l'immense portail noir s'ouvrir, laissant apparaitre une voiture tout aussi noir aux vitres teintées. C'était forcément lui. Je me levai des marches et m'avançai vers mon sauveur. Je toquai à la vitre et j'entendis un déclic indiquant qu'il venait de déverrouiller les portes. Je m'assis à l'arrière en m'empressant de le saluer :

-          Bonjour, monsieur. Je vous ai eu au téléphone il y a quelques minutes

-          Madame, me salua-t-il en inclinant légèrement la tête. Où souhaitez-vous que je vous conduise ?

Il était plus âgé que moi, mais pas de beaucoup, je dirai peut-être sept ans de plus que moi, pas plus, brun avec des yeux noisette qui souriaient.

-          Tutoyez-moi, m'empressais-je d'exiger, ensuite...serait-il possible que vous me conduisiez... à la maison de couture de Rosanna ?

Il acquiesça avec un sourire. Je n'avais pas vraiment réfléchis à une destination précise, le plus important pour moi étant de fuir cet endroit dans lequel j'étais retenue contre mon gré. De toute manière, Rosanna était la seule personne de confiance qui était potentiellement disponible pour m'accueillir chez elle. J'avais confiance en cette femme, et elle m'avait prouvé que j'avais raison en gardant mon secret. Mais si je voulais pouvoir m'y rendre à l'avenir, j'allais devoir arrêter de réfléchir et me mettre a discuter avec le chauffeur.

-          Quel est votre nom monsieur ? lui demandais-je pour lancer la conversation.

-          Le vouvoiement n'est pas nécessaire pour moi non-plus, appelle moi Harry. Il y a une raison particulière pour laquelle je dois te conduire là-bas.

Si je lui racontais la vérité, j'étais certaine qu'il ferait demi-tour et avertirait l'Ouragan, alors, à la place, je dis :

-          J'aime beaucoup cette femme, et mon fiancé n'était pas là pour me conduire, alors j'ai pensé à vous. Je sais qu'il vous fait confiance.

C'est bien ça, flattes son égo.

Il parut soudain embarrassé, comme si ce que je lui avais dis le mettait mal à l'aise.

-          Oui..., commença-t-il tout bas, Monsieur et moi entretenons une relation basé sur la confiance. Il connait ma femme et mes enfants.

-          Vous avez des enfants ? Parlez moi d'eux s'il vous plait. Lui demandais-je réellement intéressée cette fois-ci.

Il me sourit à travers le rétroviseur puis reporta son attention sur la route, son visage était baigné d'une expression de fierté. L'expression d'un père fière de ses enfants.

Une expression que plus personne n'aura jamais en pensant à toi.

Cette pensée me noua la gorge, mais je restai attentive à ce qu'allait ma dire Harry.

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