La « belle » famille

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D'accord. J'étais face à la mère de l'homme à qui je prétendais être fiancée. Tout était normal. Aucune raison de paniquer. Aucune.

Contrôle-toi et tout ira pour le mieux.

« Tu n'as pas intérêt à tout faire rater »

Je n'allais pas tout faire rater. J'allais y arriver.

La femme était grande, avec les yeux et les cheveux noir comme Liberty, elles se ressemblaient assez toutes les deux. Exception faite de leur carnation de peau, Carmen semblait baigner dans le soleil depuis une semaine tandis que sa fille était d'une pâleur unique. Elle m'adressa un immense sourire. Tellement vrai que je sentis quelque chose se serrer en moi lorsque je me souvins qu'elle n'était pas sur la liste de ceux à qui je pouvais faire confiance.

Je devais me ressaisir, pas question de céder à mes angoisses comme à la réunion.

-          April, je m'appelle April Stewart et vous devez être Carmen ? Il m'a tellement parlé de vous.

Il ne m'a pas « tellement parlé » tout court.

Elle sortit de l'ascenseur et me pris dans ses bras. Les gens avaient vraiment du mal avec l'espace vital dans cette famille. C'était, apparemment, difficile de concevoir pour eux qu'un humain n'appréciera pas forcément d'avoir un contact physique non-consentis avec un inconnu.

-          J'ai également beaucoup entendu parler de vous...

AH ?

-           ...mais étrangement, pas de la part de Cameron.

J'ai l'air étonnée ? Parce que je ne le suis pas.

Elle avait un accent assez prononcé qui me prit légèrement au dépourvu.

-          Mi vida, tu peux m'expliquer pourquoi je rencontre cette jolie jeune fille dans un ascenseur ? demanda-t-elle à son fils en soufflant d'exaspération.

« Mi vida ». Je ris intérieurement, il doit se sentir ridicule.

-          Tu n'étais pas là avant-hier, maman. Mais elle si, soit présente la prochaine fois.

-          Cari, je peux te tutoyer ma belle ?

Mais qu'est ce qu'ils avaient à être aussi mignon dans cette famille ? Même les méchants sont gentils. C'était pathologique à ce niveau-là.

-          Bien sûr, évidement. Oh ! Mais j'y pense, je suis conviée à une petite soirée dans pas longtemps, vous serez là j'imagine ?

Et toc ! Dans tes dents, il l'avait pas vu venir celle-là.

Carmen mit un certain temps à comprendre de quoi je voulais parler, après une poignée de secondes, elle haussa les sourcils et pris une expression ravie.

-          Claro que si, mais je ne savais pas que tu venais. Cameron ! s'exclama-t-elle en mettant une tape dans l'épaule de son fils aussi utile qu'une plante, tu ne dis plus rien à ta mère ?

-          Je crois savoir que t'es occupée avec le transfert de Noha ces derniers temps, alors fais-là changer d'université et concentres toi sur ma vie amoureuse après

-          T'es pas drôle, soufflais-je malgré-moi.

C'était sorti tout seul, je ne l'avais pas prévu. La maman de l'Ouragan éclata de rire et son fils leva les yeux au ciel. Je trouvais ça idiot qu'il soit aussi froid avec sa mère. Moi je n'en avais pas, lui si, et il agissait comme si sa présence l'insupportait. C'était blessant, et franchement débile.

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