— J'ai retrouvé un travail maman, t'en fais pas....
— Enfin tout de même tu aurais pu être plus sérieuse ! Ma fille a été viré, viré Clara, tu te rends compte...
Elle soupire avant de pincer l'arrête de son nez. Pourquoi ai-je toujours l'impression de ne jamais faire les choses correctement, de tout faire de travers. Ma mère pose devant moi une tasse de chocolat chaud et je la remercie timidement, vexée par ses propos.
— Elle me traitait comme une merde aussi.
— Je ne t'ai pas élevé comme ça.
— Et bien c'est pourtant ainsi que j'ai réagis, tu ne m'as peut être pas si bien élevée que tu le prétends, je crache en avalant une gorgée de chocolat chaud.
Elle lève les yeux au ciel comme si je disais une idiotie. Je savais que c'était une mauvais idée de venir ici. J'aurais du refuser son invitation et rester sagement chez moi. J'aurais de tout façon été obligé de faire face à ma mère le 24 décembre. Je ferme les yeux regrettant mes pensées, je ne veux pas voir le reste de ma famille. Je ne les aime pas.
— Alors dis moi, les cours se passent bien ?
— Ouais.
— Peux tu être moins précise s'il te plaît !
Respire Clara, prends sur toi, ça va bien se passer.
— Bah je fais du droit quoi.
— Et ça te plaît toujours?
— Oui, certains cours sont évidemment plus ennuyeux que les autres mais dans l'ensemble j'aime bien.
Elle hoche la tête de haut en bas à chaque mot que je prononce. J'ai l'impression qu'elle m'analyse, cherche la moindre erreur que je pourrais commettre pour me la reprocher. C'est triste a dire et complètement immature mais ça me donne envie d'en faire, des erreurs et je me déteste pour ça.
— Et toi, ça va ?
— Ça va oui, j'ai fait un cinéma hier avec une amie à moi et ce soir je vais normalement à une exposition très intéressante. Je te prendrais un prospectus si jamais ça t'intéresse.
— Cool, merci.
— Et ton père comment va-t-il ?
Mes parents ont divorcé lorsque j'avais 10 ans. Si j'ai prétendu ne pas être touchée par leur rupture, la réalité était tout autre...
— Bien je suppose.
— C'est quand la dernière fois que tu lui a envoyé un message ?
Elle me fait les gros yeux mais ça ne m'atteint pas. S'il voulait réellement me parler il le ferait. Ce n'est pas à moi de faire tous les efforts et s'il n'est pas assez mature pour comprendre qu'il peut lui aussi envoyer des messages au lieu de me rejeter, ça serait beaucoup plus simple.
— Je sais pas y a deux mois pour lui demander s'il voulait aller au cinéma avec moi je crois....
— Et qu'à t-il répondu ?
— « Je suis en Thaïlande avec Madee. », je mime des guillemets pour compéter mes paroles.
Je sens le regard de ma mère se radoucir. Depuis que mon père a refait sa vie avec sa Madee il ne me prête plus aucune attention. Je n'existe tout simplement plus.
— Tu pourras lui proposer directement lors du repas de Noël, il te donnera ses disponibilités.
Je secoue la tête de gauche à droite exaspérée.
— Nan mais tu t'entends maman, c'est mon père et on dirait que l'on parle de mon médecin. « Demander ses disponibilités » et puis quoi encore, je suis sa fille, je n'ai pas à lui demander de me prêter de l'attention. S'il ne sait pas prendre ses responsabilités qu'il ne me fasse pas la gueule parce que je ne lui parle plus pendant quelques mois. Il ne me parle pas non plus à ce que je sache.
Je sens les larmes monter et je ferme fort les yeux pour les contenir. Ma mère m'ouvre ses bras dans lesquels je m'y glisse prudemment, peu habitué par ses preuves d'affection.
— Je suis désolée ma puce...
— C'est bon je vais bien.
C'est faux. Je me décale de ma mère et me colle contre le dossier du canapé.
— Comment va Alina ? Me demande cette dernière en changeant de sujet.
— Bien, elle a rencontré un mec.
— Oh mais c'est super, il s'appelle comment ?
— Alphonso Davies, c'est un footballeur du Bayern.
Elle écarquille les yeux.
— Je ne sais pas qui c'est mais footballeur du Bayern... dit donc ! Tu l'as déjà rencontré ?
J'acquiesce et lui raconte brièvement comment mes deux amis ce sont rencontrés. J'évite de lui parler de Jamal. Elle n'a pas besoin de le connaître après tout.
(...)
— Alors ça s'est bien passé ? Me demande Alina alors que je tombe sur le canapé pour m'allonger à ses côtés.
Je hausse les épaules. Moi même je ne sais pas vraiment.
— Je lui ai parlé de toi et Phonzie.
Elle rougit instantanément avant de me lancer un coussin que je rattrape avant qu'il ne s'écrase sur ma tête.
— Et tu lui as parlé de Bambi ?
— Non.
— Pourquoi ?
— Bah je sais pas... pourquoi je lui parlerais de lui...
— Attends deux secondes.
Elle attrape un second coussin, enfonce sa tête dedans, crie puis la releve vers moi.
— C'est bon, je vais mieux. Plus sérieusement Clara, maintenant que moi et Alphonso s'est réglé, à toi de le choper le Bambi.
— Alina, je soupire, alors qu'elle pianote énergiquement sur son téléphone.
— Tut tut tut, tu ne peux pas nier, il y a de la tentions dans l'air à chaque regard que vous échangez. Sans compter vos petits corps endormis l'un sur l'autre, c'était sacrément mignon ça. Heureusement qu'Alphonso a immortalisé ce moment.
Je m'étouffe avec ma propre salive en entendant ça.
— IL A QUOI ? je crie en me relevant d'un bond.
Elle me tend son téléphone sur lequel j'aperçois Jamal, allongé sur le canapé, et moi, sur lui, ma tête posé sur son torse. Je me demande même comment c'est possible que j'ai pu me retrouver sur lui...
— Je vais le tuer... Je vais le tuer...
Alina récupère son téléphone avant que je ne l'explose à la simple force de mes mains.
— Ça fait des souvenirs. Répond-t-elle simplement en haussant les épaules. Je devrais d'ailleurs peut être pas te dire ça mais...
Je me rallonge sur le sofa, la tête tournée vers ma meilleure amie attendant impatiemment la suite.
— Alphonso m'a dit que Jamal a dit que bah... il t'aimait bien quoi...
Ne rougit pas Clara, ne rougit pas Clara, ne rougit p-
— AAAAAH TU ROUGIS !
Eh merde.
Je cache ma tête dans mon coussin pour camoufler mes joues qui se teintent un peu trop facilement à mon goût.
— Et toi, tu l'aimes bien ?
Je chantonne dans mon coussin pour éviter sa question, jusqu'à ce qu'elle me prenne en assaut et m'attaque avec son oreiller. A bout de souffle je finis par avouer entre deux réspirations :
— Peut être...
Elle pousse un hurlement à en effrayer les loups garous et son téléphone vibre au même moment. Elle ouvre sa notification puis relève les yeux vers moi.
Putain qu'est ce qu'il se passe encore...
— Prête pour un entraînement du Bayern ?
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Except you
Roman d'amour• Jamal Musiala Résumé Clara Meyer a 19 ans lorsqu'elle fait la rencontre de Jamal Musiala un célèbre footballeur allemand. Alors que ce dernier se retrouve éliminé de la coupe du monde en phase de poule, elle, vient de se faire virer de son job étu...