Chapitre 12

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Je sors de ma voiture en claquant violemment la portière et me dirige vers le cinéma un peu plus loin. J'ai finalement accepté la proposition de mon père et me voilà à marcher à grandes enjambés vers lui. Il me sourit en me voyant arriver, mais je n'arrive pas à discerner s'il est sincère ou non.

— Salut, je me plante devant lui gêné. Je ne prends même pas la peine de tenter une accolade.

— Clara, ça fait longtemps, que je ne t'ai pas vu !

Évidemment tu n'en as rien à foutre de moi, tu préfères voyager avec ta Madee plutôt que de te préoccuper de la vie de ta progéniture, papa.

Je ravale mes insultes, mes larmes et ma rancœurs.

— Ouais, j'imagine qu'on a tous les deux des vies chargés...

Nous montons les escaliers menant à la billetterie, mon père nous prends 2 places pour Black Panthère, 2 paquets de pop corn au sucre et il me paye aussi une bouteille d'oasis. Je jette un coup d'œil sur le fameux paquet de M&M's qui me donne envie mais je résiste à la tentation.

— Alors, comment ça se passe les études, tu es à la fac n'est ce pas ?

Il ne sait même pas quelles études je fais. Il ne sait pas qu'elle âge j'ai et je doute même qu'il connaisse la date de mon arrivée sur terre. C'est mon père et il ne connaît rien de moi.

— Ouais je fais des études de droit.

— Génial ! Tu es en quel année ?

— 2ème année de Licence.

Nous entrons dans la salle plongée dans le noir et montons les escaliers en velours rouge avant de nous placer à nos places respectives.

— Comment va Madee ?

— Bien, on vient de rentrer d'un voyage en Indonésie, c'était vraiment magnifique j'ai beaucoup aimé les paysages.

Super.

Je sors discrètement mon téléphone.

De Alina :
Alors, ça se passe bien ?

De moi :
Bof... Je veux déjà rentrer.

De Alina :
Au moins vous allez regarder un film, pas besoin de parler.

Les lumières s'éteignent doucement, signe que le film va commencer. J'active le mode avion de mon téléphone et jette un coup d'œil à mon père déjà concentré sur l'écran face à lui. Je ferme douloureusement les yeux en repensant à cette époque où l'on partait sur un coup de tête, lui et moi, en moto pour aller au cinéma. On regardait un film puis on dégustait un macdo avant d'enjamber de nouveaux la moto. C'était ces moments, que j'aimais particulièrement, qui me rendent nostalgique de ce que nous sommes devenue. Deux étrangers liés simplement par le sang.

(...)

Après ce cinéma quelques peu catastrophique, je suis rapidement rentrée chez moi et j'ai pleuré dans les bras d'Alina. Ça m'a fait mal de réaliser que mon père et moi n'avons plus rien à nous dire. Plus rien a raconter. Plus de rire. Plus de sourire. J'en ai eu le cœur brisé. Ma copine m'a réconforté jusqu'à ce que je tombe de fatigue. Ce matin je me suis réveillée avec un message sur mon portable.

De Bambi :
J'ai appris que t'es allée voir ton père, apparemment vous n'êtes pas en très bon terme. J'espère que ça c'est bien passé sinon, n'hésite pas à m'appeler.

Voilà comment commencer une journée de bonne humeur.

J'ai hésité quelques instants avant d'appuyer sur l'icône téléphone. Il a rapidement répondu.

— Clara, ça va ?

— Ouais pas trop mal et toi ?

Je ne l'ai pas appelé pour parler de mes problèmes, plutôt pour les oublier et je ne veux pas lui prendre la tête avec mes embrouilles familiales. C'est pourquoi je préfère prétendre que ça va.

— Un peu crevé, on a eu un entraînement intensif hier, ça m'a claqué.

— J'imagine, ça doit être tellement épuisant de courir derrière un ballon ! Je le taquine mais je ne pense évidemment pas ce que je dis.

— J'aimerai bien t'y voir toi !

— J'ai peut être des talents cachés en foot, t'en sais rien.

Je sens a travers sa voix qu'il sourit.

— Plus sérieusement, ça s'est bien passé avec ton père ?

— Pas trop mais je n'ai pas très envie d'en parler, je lui explique calmement.

— Pas de problème mais si t'as besoin je suis là hein !

Mon cœur se gonfle dans ma poitrine.

— Ouais je sais merci.

C'est stupide hein, mais à cet instant, les battements de mon cœur se sont fait plus rapide, plus fort et mes joues sont devenus rouges.

Qui aurait cru, il y a 1 mois, que j'appellerai Jamal Musiala pour me remonter le moral ? Certainement pas moi...

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Hello !
Je sais que ce chapitre est court mais j'arrivais pas à l'écrire et puis il me prenait la tête alors j'ai préféré le poster comme ça.
Prenez soin de vous
<3

Except youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant