SHEA
6pm Boston Park Street Church
Ma douce et paisible promenade avait été brutalement coupé, lorsque mon corps fit face à l'enseigne de mon nouveau lieu de travail. Les lumières étaient éteintes plongeant le bar dans un noir inquiétant, aucune musique ne retentissait et les signes d'une activité étaient réduits.
Le stress vînt rapidement se diffusait dans mes veines, laissant mes pensées les plus brutales prendre le contrôle de mon corps, de mon cerveau et de mon cœur.
Et si c'était une mauvaise blague ?
Et s'il savait ?
Et s'il allait utiliser ça contre moi ?
Et s'il me fait souffrir ?
Est-ce que tu c'est juste faux ?
STOP.
Toutes ces voix se bousculaient, encore et encore. Sans jamais prendre la peine de me laisser paisible, de me rendre apaisée. J'aimerais être calme et confiante comme la plupart de la population.
Ceux qui n'ont pas à vivre avec ces pensées intrusives, constantes. Ces mêmes qui sont d'une violence à s'arracher la peau, si choquantes, celles qui n'apaisent jamais notre cœur, celles qui préfèrent nous laisser mourir à feu doux. Comme un trou, qu'elles creusent petit à petit, avant de laisser mon corps à l'abandon, inerte.
Mais alors, comment s'en sortir quand elles dirigent ma vie ?
Ne porte pas ça, elles vont te juger.
Ne fais pas ça, ils ne vont pas apprécier.
Donne-toi à lui, sinon il va partir.
Ne va pas vers eux, ils ne veulent pas de toi.
Lisse-toi les cheveux, tes boucles sont horribles.
Mes yeux furent mon seul point d'ancrage dans la réalité, lorsque mon esprit, lui, se tenait loin de la sphère terrestre. C'est lorsque que mon cerveau se reconnectait que mon esprit emboita le pas.
Le même homme de ce matin était posté devant la porte d'entrée. Il semblait encore en colère, ses sourcils froncés témoignaient pour lui. Ses pupilles noirs, elles, fusillaient les miennes dans un silence palpable. Son corps était tout de même imposant, il n'était cependant que de taille moyenne à peine plus grand que moi.
Mais il fallait se l'avouer, cet homme avait bon goût. Sa chemise noire, parfaitement repassée était rentrée dans son pantalon de la même couleur. Il lui tombait parfaitement sur ses chaussures, qui, elles, suivaient le ton de ses habits. Cependant je pouvais remarquer, qu'il les avait vernis à la perfection ne laissant aucune chance à une once de poussière.
Il doit sûrement être perfectionniste.
-¿Vas a mover tu gran cu? no tengo tiempo para una estatua. (Tu vas le bouger ton gros Cu ? Je n'ai pas le temps de m'occuper d'une statue.)
Cependant c'était vraiment un gros con.
Et c'était presque écrit sur son front ridé.
J'emboitais son pas, rentrant dans le bar. La pièce était toujours plongée dans un noir perturbant presque effrayant.
Il est encore temps de fuir...
J'essayais tant bien que mal de m'habituer à la luminosité de la pièce mais cela s'avérait plus compliqué.
Surtout lorsque je me cognais contre les chaises et les tables tous les 3 mètres. Sans compter sur l'aide du gorille, qui grommelait à chaque nouveau gémissement de mon égard.

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ALONE
RomansaShea Castañeda, enfant, adolescente, jeune adulte déchirée. Vit comme elle peut dans sa banlieue de Boston. Entre violence et pauvreté, cette femme doit affronter le monde extérieur avec habileté. Cependant, comment, survivre quand un grand mercena...