Chapitre dix

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Voilà cinq jours que Gabriel est mort. Moi je ne sors plus du dortoir, et je ne mange plus. Du moins pas assez, je vais finir par ressembler à un vieux sac dos. D"abord il y a eu Mathilde, puis la disparition de Nina, que personne n'a l'air d'avoir remarqué, et maintenant la mort de Gabriel. Deux suicides, une disparition et cette impression de ne jamais plus pouvoir sortir d'ici. Je me sens tellement seul. Adrien passe souvent me voir et me rapporte à manger, il est adorable avec moi il prend soin de moi. Et c'est horrible. Parce que je sais qu'il fait tout ça par amour pour moi et que ce n'est pas réciproque.


Adrien est là sur mon lit un plateau repas entre les mains. Je me force à manger pour qu'il me laisse seul. Et quand il repart c'est une fille qui apparaît au bord du lit de dos. Je crus d'abord à une hallucination mais elle est bien là, Mathilde. Je pose ma main sur son épaule pour qu'elle se retourne et son regard emplie de larmes croise le mien avant qu'elle ne baisse la tête. C'est Nina qui est là en face de moi, et non Mathilde. Je l'invite à se rapprocher de moi, elle pose sa tête contre moi et continue à pleurer. Au bout de quelques minutes elle lève la tête et me regarde pour me répéter plusieurs fois " désolé " avant de réexploser en sanglots.

- Que t'arrive t'il Nina ?

- C'est ma faute tout est de ma faute. Ce lamente t'elle.

Je prends son visage au creux de mes mains pour qu'elle me regarde.

- C'est ma faute si elle est morte. Exactement comme Lucie. Continue t'elle.

- Ce n'était pas tpo mais Ahren...

- Si... Si... J'étais jalouse... Et...

Elle renifla bruyamment.

- Et il l'a fait pour moi... cette fois encore... Mais il recommence... Et je... Je veux pas. Et je peux plus l'arrêter... S'éxplique t'elle difficilement.


Je prends du temps à comprendre l'inévitable vérité. Assez de temps pour qu'Ahren apparaisse face à moite poignarde violemment le corps faible de Nina.

- Quelle cafteuse ! Ricana t'il

Elle était morte dans mes bras et je restais immobile, mué. Alors c'était eux... tous les deux.

- Pourquoi tu as faits ça ? Demandais je en me levant.

- Pourquoi on a fait ça tu veux dire ? Nina, toi et moi. Tous les trois. Mais tu es le principal coupable. Tu ne comprends toujours pas ?

- Tais toi ! Hurlais je.

- Je suis toi. Tu te débarrasseras jamais de moi.

- C'est faux !

Je pris la lame et lui plentai dans le bas ventre avant de tomber au sol à genoux.Ahren avait disparu et une épaisse flaque de sang chaud se trouvait autour de moi. J'avais terriblement froid et mal. Je ne comprenais plus rien. J'utilisai mes dernières forces pour rejoindre la grande salle.


Des personnes me parlaient mais je ne comprenais absolument rien. J'étais désorienté et blessé. Je finis par reconnaitre ma psy.

- Raphaël qu'est ce qui t'ai arrivé ? Raphaël ? Elle m'appelait tout en me secouant faiblement.

- Il est revenu... Soufflais je.

- Qui ?

J'étais dans un lit et ma blessure était pensée, j'étais à l'infirmerie parce qu'Ahren... Parce que je me suis poignardé.

- Ahren. Dis je après un temps.

Elle m'adressa un sourire plein de tristesse.

- Reposes toi. On en reparlera. Me dis t'elle contre tout attente.


Je me réveillai le lendemain en pleine nuit. Seul, le temps parfait pour tout mettre à plat. Toutes mes blessures sont pansées. Mais je n'arrête pas de penser à ce que je ne peux pas panser... J'arrive pas à croire que je l'ai tué... A cause de Ahren, à cause de ma folie. Je me fais. Quand ma psy, dont je n'ai jamais pu retenir le nom, viendra, je lui dirais tout. Et je demanderais à me faire interner avec camisole. C'est le seul moyen. Je ne sais pas ce qu'il serait capable de faire. Non, de ce que JE serais capable de faire...


J'attendis le matin, sans pouvoir me rendormir, trop de questions, de pensée... A moins que je n'ai tout simplement trop dormis. Je ne sais pas combien de temps je suis resté endormi après mettre poignardé. Tout seul. Parce que je suis fou. Il faut que je me fasse une raison. J'ai un problème. La psy finit par arriver. Et je lui dis absolument tout, elle m'écouta tout le long sans rien dire.

- Tu veux te faire interner alors ?

- Avec camisole de force, s'il vous plait...

- Tu aimerais voir quelqu'un avant ?

- Pourquoi ?

- Tu collabores très gentiment. Je peux t'accorder ça..

- Merci madame. J'aimerais voir mon frère dans ce cas.

- Aujourd'hui ?

- Si c'est possible.


Elle sortie son téléphone et un petit carnet.

- Allo ? Je suis la psy de Raphaël, il faudrait venir aujourd'hui. Oui. Il vous expliquera. Il a besoin de vous monsieur. Oui. Non, non. D'accord. A tout de suite.

Elle raccrocha et m'adressa un sourire rassurant.

- Il arrive dans moins d'une heure.

- Merci...






J'étais déjà assis depuis 20 minutes quand il vint me rejoindre.

- Raph !

- Nat, laisse moi tout t'expliquer sans m'interrompre s'il te plait.

Il acquiesça.

- Ahren.

Il devint pale à ce nom.

- C'est Ahren qui les a tué, Mathilde et Gabriel. Et... Je sais maintenant que tu avais raison. Je suis un monstre.

On resta mué pendant quelques minutes.

- J'ai demandé à me faire interner.

- C'est un adieu ?

- Probablement. Je suis désolé.

- T'es excuses ne servent à rien. C'est vraiment idiot parce que tu restes mon frère et je passe au dessus alors que je devrais te haïr. C'est surement mieux que je ne puisse plus te voir. Adieux Raphaël.


Il se leva et partit sans un mot de plus et sans me serrer dans ses bras comme il en avait l'habitude. Je viens, une fois de plus de perdre mon frère.



Schizophrène [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant