13. "Début des entraînements"

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Tôt le matin, j'ai emporté des affaires avec moi dans un petit sac et je suis sortie de la maison des Miyazaki en toute discrétion.

Me remémorer la journée d'hier m'a remis d'aplomb. Ça me permet de garder une certaine détermination pour le championnat.

Maintenant, il faut seulement que je trouve un endroit isolé pour m'entraîner à l'abri des regards. L'école ferme ses portes aux élèves le dimanche et je n'ai pas osé demander à Aizawa-sensei s'il était possible de venir m'entraîner aujourd'hui. Ça m'embête car c'est le seul endroit où nous sommes autorisés à utiliser nos alters.

D'ailleurs, concernant mon professeur principal, je ne lui ai pas non plus parlé de ma migraine après l'attaque au SCA. En le voyant complètement bandé de la tête aux pieds, j'ai minimisé mon problème et je me suis convaincue que ce n'était rien.

Peut-être que Yaoyorozu avait raison. Soit j'ai mal rompu mon lien avec Bakugo ce jour-là, soit quelque chose d'autre s'est produit.

Bakugo...

Je repense encore à sa dernière visite à l'épicerie.

En réalité, mes pensées dérivent toujours vers lui à un moment de ma journée et je me remémore des bribes de conversation qu'on a entretenu lui et moi ou des regards qu'on s'est échangés.

S'accrocher à quelqu'un qui t'insulte sans la moindre hésitation est probablement un acte désespéré, mais je ne peux pas me résoudre à tirer un trait sur lui.

Parce que t'es masochiste ?

J'en sais rien. Je me l'explique pas, c'est tout.

Bouffonne.

Après plusieurs minutes à marcher, mes pas finissent par m'amener devant une aire de jeux complètement vide. Aucun enfant en vue avant au moins 9 heures du matin.

Il me reste donc deux heures pour exploiter cet endroit de la meilleure façon possible sans me faire prendre par quelqu'un. C'est risqué, mais pas impossible.

Et quand bien même on vient à me surprendre en train d'utiliser mon alter, je prends toujours mes précautions pour garder une connexion avec un objet à bonne distance afin de m'intervertir avec et « m'enfuir ».

Ça m'est déjà arrivé en Suisse. Plusieurs fois. Je me suis fait prendre une seule fois, et encore, c'est parce que mon frère a vendu la mèche auprès de l'agent de police. L'amende était salée ce jour-là.

Mes parents m'en ont voulu pendant plus d'un mois. Ils ont refusé de m'adresser la parole la première semaine tant que je ne leur présentais pas mes excuses pour leur avoir affligé une telle honte.

La petite fille de 10 ans que j'étais à l'époque avait été très affligée par cette punition. C'est à ce moment aussi que j'ai réalisé à quel point mon frère jumeau me détestait.

Il me détestait. Et il me déteste toujours.

La seule différence aujourd'hui, c'est que je n'en ai plus rien à foutre. Sa mesquinerie ne m'atteint plus.

* * *

Dis madame, t'es pas un peu grande pour les jeux ?

La tête à l'envers, les genoux pliés sur une barre de suspension pour me maintenir en l'air, je tombe nez à nez avec trois petits garçons d'à peu près l'âge de Naori qui me regardent avec incompréhension.

J'ai passé les deux dernières heures à m'intervertir entre les différents objets éparpillés dans l'aire de jeux. Le but était de pouvoir utiliser l'environnement qui m'entourait à mon avantage. Ainsi, je pouvais pousser mes jambes pour prendre de l'élan, me rattraper avec mes bras, sauter le plus haut possible et échanger de place avant d'atteindre le sol, restant le plus longtemps possible dans les airs.

𝐑𝐄𝐃𝐁𝐋𝐀𝐙𝐄  ᵇᵃᵏᵘᵍᵒ ˣ ᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant