Chapitre 7

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Rafe était en train de péter un câble. 

La fille avait disparu. 

Il avait cherché dans toute la maison et dans toute la propriété et aucune putain trace d'elle. Il avait pris sa moto et avait cherché dans les rues voisines de la TannyHill mais rien. 

Rafe n'était pas con, et il commençait à se douter qu'elle n'avait pas pu disparaître toute seule.

 Peut-être bien que ces putains de Pogue l'avait prise. Mais elle s'était échappée en courant de la maison. Est-ce qu'elle avait fui loin de lui ? 

Est-ce qu'elle avait gardé contact avec les foutus amis de sa sœur ? 

Elle n'avait même pas de téléphone.

Rafe était dans le noir et ça le rendait fou. Mais il ne pouvait pas partir à sa recherche maintenant.

 Il était tard et il y avait trop de possibilités, même si en étant honnête Rafe espérait qu'ils ne soient pas assez cons pour l'avoir cachée chez John B. Comme la dernière fois. 

Ca importait peu, la fille devrait attendre, parce qu'il avait l'or a vendre demain.

Rafe devait admettre qu'il avait du mal à faire demi-tour et à rentrer à TannyHill. 

Il l'avait regardé dormir la nuit dernière. Avait apporté des choses pour qu'elle puisse se changer. 

Au départ il n'avait pas l'intention de s'arreter et de la fixer, il voulait seulement poser les affaires et partir et puis c'était juste arrivé. Il l'avait regardé. 

Elle était allongée, étalée dans la couverture. Sa respiration était régulière. Elle dormait comme si elle n'avait jamais tué quelqu'un, comme si il ne lui était jamais rien arrivée. Comme si elle se savait en sécurité. 

Rafe s'assit sur un fauteuil qui était en face du lit. 

Elle était belle, pas simplement jolie, belle. Rafe ne se rappelait pas avoir pensé qu'une fille était belle depuis sa mère. 

Parfois ses souvenirs perçaient un nuage flou et il l'a voyait dansé dans le salon, lui sourire. 

Rafe ferma douloureusement ses paupières et se laissa porter par la respiration de Charlotte. 

Est-elle réellement en sécurité avec lui ? Rafe n'en était pas sur. Rafe ne se connaissait pas. Il ne se connaissait plus.

Il avait passé bien 4 heures à se demander comment elle pouvait faire pour dormir si profondément. Si elle lui faisait autant aveuglement confiance peut-être n'était pas t-il si mauvais ?

 Rafe savait que ce n'était pas vrai. Il avait tué aveuglement. Avait voulu noyer sa sœur de sang froid. 

Il l'avait fait pour son père. C'était vrai. 

Mais est-ce que l'amour qu'il avait pour Ward pouvait tout justifier ? 

Il avait couru après l'amour de son père toute sa vie. Il ne se souvenait plus très bien si il l'avait un jour eu. 

Aujourd'hui il avait tout perdu pour lui et il n'avait jamais rien eu en retour. 

Rafe en avait fini d'être un bon fils. Ses actions n'avaient jamais été assez.

Il avait envie qu'on l'aime réellement, et il espérait que la fille lui serve à cela. Les gens ne pourraient qu'aimer un héro. Rafe avait déjà la peur et le respect, il voulait l'admiration et la dévotion.

Il voulait qu'on soit prêt à tuer pour lui.

Avant de fermer les yeux et de s'endormir sur le fauteuil et regarda Charlotte en se demandant si elle tuerait pour lui avec le temps ? Peut-être bien. Il sourit.

Rafe s'était assoupi pendant 4h et s'était réveillé parce qu'il avait senti son téléphone vibrer à répétition dans sa poche. 

C'était Barry qui lui donnait les adresses pour revendre l'or. 

Rafe faisait souvent des insomnies. Cette nuit avait plutôt satisfaisante et il était content que Barry l'ai réveillé : il n'aurait pas voulu que la fille le trouve endormi de la sorte.

Il n'était pas son petit copain et il n'était pas question qu'elle se fasse des idées. Il allait juste la maintenir dans un état de dépendance et il obtiendrait sa dévotion.

Avec elle à ses cotés pour lui être reconnaissante et fidèle, les gens n'oublieraient jamais à quel point il pouvait être bon et généreux. Elle serait un constant rappel de sa grandeur.

Les gens voudront en bénéficier aussi. Les gens le demanderont. Ils rêveront de pouvoir le fréquenter pour qu'ils les sauvent à leur tour.

Et en plus, la fille lui sera éternellement dévouée. 

C'était ce que Rafe avait cru. 

Sa gorge se resserra et il s'arrêta près d'une plage qui était sur son chemin. 

Il enleva son casque de moto rapidement et le jeta rageusement par terre. Il jeta son tee shirt par dessus sa tête, près de là où il avait mis son casque. 

Enfin il retira son bas et le rajouta à sa petite pile d'affaire. Il laissa sa moto là. De toute façon il était à Figure 8, personne n'aurait l'idée de la lui prendre. Tout le monde savait qu'elle était à lui.

Qu'ils essayent.

Rafe pouffa.

Personne n'aurait les couilles. Et si quelqu'un si risquait tant mieux. Rafe avait envie de défoncer quelque chose.

Il rentra un pied et puis l'autre dans l'eau, fit quelques pas pour s'enfoncer et se laissa porter par les vagues.

Rafe était souvent tenté de se laisser emporter par la mer. De disparaître dans la profondeur.

Quand il fermait les yeux il revoyait les yeux. Les yeux de sa sœur alors qu'il resserrait sa prise sur elle, les yeux du shérif Peterkins alors que sa vie s'échappait hors de son corps.

Les souvenirs dansaient sous ses paupières et l'empêcher de dormir, l'empêcher de vivre. Pas réellement, mais Rafe n'était pas normal : il n'arrivait pas à se retrouver, à retrouver ses émotions d'avant.

Après un petit moment Rafe plongea la tête sous l'eau et il vit ses yeux.

Remplis d'effroi, de peur mais aussi d'espoir et de désespoir en même temps. Un contraste si pur, si flagrant. Comme si elle était tellement désespérée qu'elle affronterait la mort droit dans les yeux la tête droite en continuant à croire qu'elle peut la vaincre.

Ses yeux chocolats.

Qui s'étaient mis à le regarder différemment, comme si il était important, comme si le fait qu'il disparaisse serait synonyme de trou béant.

Elle ne représentait rien pour lui mais il fallait qu'il la retrouve, il ne la laisserait pas partir. Elle était à lui.

A jamais.

C'était sa fille et il était son sauveur. C'était comme ça et ça le resterait. Et il valait mieux pour les Pogues qu'ils ne lui aient pas tout gâché. Qu'ils ne l'aient pas modifiée.

Rafe ne voulait jamais cesser de voir ces yeux.

Ses yeux.

𝐒𝐎𝐔𝐌𝐈𝐒𝐒𝐈𝐎𝐍 | Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant