Surnaturelle, tome 2: POUVOIR

Chap 9 : Nuances

Dès que le réveil sonna, me sortant de toutes ces pensées qui ne cessait de me hanter depuis hier soir, je me redressais et à la manière d'un robot j'entrepris de me préparer pour les 4 heures qui m'attendaient ce matin. En moins de 10 minutes, j'étais déjà prête. Bon sang, pourquoi était-ce quand je voulais prendre le plus de temps possible à me préparer que j'étais la plus rapide ? Sans me laisser plus d'une seconde de répit, au risque de me replonger dans les pensées qui m'habitaient, je sortis de ma chambre et me dirigeais vers le bâtiment des sorcières. Heureusement, il était encore trop tôt pour que je ne croise une autre âme que la mienne dans les couloirs. Ce qui m'arrangeait bien au vue des évènements d'hier.

Quand je toquais à la porte de Casey je m'attendais encore à la voir les cheveux en bataille. Et ce fut le cas, elle était même encore en pyjama. Etonnée de me voir là, elle me laissa tout de même entrer sans faire aucun commentaire. Par automatisme, je m'assis sur son lit et la regarda finir de se laver les dents. Nous avions encore 30 minutes pour aller petit déjeuner et nous rendre dans nos salles de cours, pourtant Casey courait d'un côté et de l'autre de sa chambre comme si elle était en train de participer à un marathon.

- Prends ton temps je ne suis pas pressée, lui dis-je.

- Mais moi si, j'ai ta mère ce matin. Très loin de moi, l'envie d'arriver ne serait-ce qu'une seconde après la sonnerie du début des cours.

Alors qu'elle finissait d'enfiler le bas de son uniforme, soit sa jupe violette au couleur des sorcières, Casey manqua de tomber à la renverse. D'un mouvement de la main, j'arrêta sa chute. Quelle idée de se coiffer et de s'habiller en même temps...

Casey se tourna de nouveau vers moi tel un ouragan, surement qu'à moitié consciente que je venais de la sauver d'un énorme bleu sur les fesses.

- J'ai pas eu le temps de m'épiler les jambes. On voit quelque chose ?

Je baissais les yeux vers ces gambettes qu'elle m'indiquait du doigt puis secouais la tête.

- Tu fais comment toi ?

- J'utilise une recette spéciale de grand-mère, répondis-je.

- Ça fait mal ?

Je réfléchis quelques secondes, le temps de convertir mon échelle de douleur à la sienne.

- Il y a pire. Si tu veux tester je comptais m'en faire fin de la semaine prochaine. Mais je t'assure qu'on ne voit rien là.

Elle hocha la tête avant d'attraper son sac et d'ouvrir la porte de sa chambre. Je la suivis dehors prestement, prête, malgré ma fatigue et mon peu d'heure de sommeil au compteur, à la suivre vitesse grand V jusqu'au réfectoire.

Après avoir avalé mon petit déjeuner en moins de 6 bouchées top chrono, je quittais Casey dans le hall. Sans prêter attention aux yeux qui ne cessés de me mitrailler du regard, j'entamais ainsi mes 4 premières heures de cours suivi de mon repas sommaire du midi, dû à une pause plus que courte de seulement 30 minutes.

Quand j'entrais finalement dans la salle de classe de Mme de Chapteuil pour mon cours d'histoire, que je partageais avec Casey, j'eu enfin l'impression de sortir du mode pilote automatique auquel j'étais aux prises depuis notre séparation. Il fallait avouer que voir un visage vous sourire quant à l'inverse tous les autres semblaient vouloir vous trucider, ça faisait du bien. Comme d'habitude, je m'assis à côté de ma camarade sorcière qui s'empressa, à peine mes fesses posées sur la chaise, de me parler de sa matinée en omettant étrangement ma mère. La connaissant, elle avait surement perçu mon rictus de ce matin quand elle l'avait mentionné. Avant que je ne lui en touche un mot, Madame de Chapteuil entra faisant taire tous les bavardages.