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Je me précipitai en sa direction et l'appelai en frôlant son épaule.

— Qu'est-ce que t'as ? me demanda-t-elle en me regardant avec mépris.

— Maryam... tu... as pas ton...

— Je sais, répondit-elle.

— Mais pourquoi ? Pourquoi tout ça enfin ? Qu'est-ce qui t'arrives ?

— Laisse-moi.

— Non je ne vais pas te laisser, tu dois m'expliquer pourquoi t'as enlevé ton voile. Je ne te reconnais même plus... mais enfin...

— Tu commences à m'exaspérer, proféra-t-elle, je l'ai enlevé par choix. Et ce n'est pas ton problème d'ailleurs. Va traîner avec ta nouvelle copine, Qulsum. Toi et moi c'est fini.

— Mais hier tu disais masha'Allah sur Qulsum et maintenant tu la critiques ?

Elle se tut.

— Non, non, non ce n'est pas vrai. Qui te fait agir ainsi ? Hein ? Qui ? lui quémandai-je.

— Lâche-moi enfin ! dit-elle en me poussant.

— Mais...

Elle partit et je restai là, sous mon effarement.

Je partis en direction de mon local de sciences, on dirait que les plans pour l'exposé de sciences sont terminés...

Merde, j'ai encore un sale mal de tête...

Tentant d'ignorer ce mal de tête, j'entrai et vis Zayn assis à côté de Maryam. Cela ne m'a pas surpris mais plutôt attristé de la voir faire tout ceci pour un homme qui se désintéressera d'elle plus tard. Je m'assis devant le bureau du professeur et entamai mon projet de sciences.

Pendant toute l'heure, Zayn ne cessait de me guetter. Le fait que lui et Maryam ne cessaient de se flagorner m'agaçait déjà et de plus, le regard d'espion qu'il me lançait m'incommodait.

À la sonnerie, je sortis la première et je ne l'avais pas remarqué mais les tourtereaux s'étaient séparés. Habituellement, ils restaient ensemble tel deux aimants. Je me précipitai vers mon casier et, comme c'était l'heure de la pause déjeuner, je devais aller voir Qulsum. J'enfilai mes bottes et mon manteau et partis à son casier.

Salam Aleykoum, Zehra, me salua Qulsum, souriante.

Wa Aleykoum Salam, on repart à la mosquée aujourd'hui ?

— Oui, incha'Allah.

Nous nous mîmes en route pour la mosquée. Je ne parlais pas car après tout ce qui m'est arrivé depuis hier, mon chagrin et mon angoisse risqueront de réapparaître devant Qulsum et je ne veux pas me montrer ainsi.

Et cette peine dans ma tête aussi... J'ai tenté de décrypter quelques uns de ces phrases mais rien ne va aujourd'hui tout comme hier.

— Zehra... ça va ? me demanda-t-elle.

— Oui... Alhamdoulillah.

— Tu n'as pas l'air en forme comme hier.

Oui, je sais. Je suis en train de grimacer de douleur au fond de moi-même.

— Je n'ai pas envie de mentir avec toi mais... Depuis hier, j'ai l'impression d'être accablée par le désespoir, soupirai-je.

— Zehra, ne dis pas ça. Tu n'es pas « accablée de désespoir » mais éprouvée par Allah. Si Allah t'aime, Il va t'éprouver. Et la vie est elle-même remplie d'épreuves.

𝐴𝐿𝐼𝐹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant