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Par miracle, je me réveillai pour la prière de Fajr. La veille, je m'étais écroulée par terre apeurée en pensant à tous les événements qui suivront. Et pendant la prière, les voix hantaient mon cerveau. J'espère que je ne deviendrais pas une tarée mentale avec des troubles dépressifs...

Je me demande combien de jours je devrais rester ici...

Je me levai et allai faire mes ablutions.

En sortant de la salle de bain je vis un lampadaire légèrement vaciller dehors. Sous ceci se trouvait un type habillé en survêtement noir. Il était grand et musclé, cependant son visage était dissimulé par une cagoule. J'ouvris la fenêtre discrètement pour qu'il ne me remarque pas. Je me mis à écouter la conversation suivante :

— Voici la marchandise, chef, dit-il en remettant à Aslan deux gros sacs.

— Combien t'as payé à Jamal ? demanda Aslan.

— Trente-mille dollars.

— Personne a tenté de te voler la mallette hein ?

— Non, j'ai déguerpi ni vu ni connu.

— Tant mieux.

— Chef...

— Quoi ?

— Tristan... il vous la demande encore. Chaque jour il insiste de la voir.

— Merde à la fin ! Dis-lui qu'il patiente. Je ne peux pas la lui offrir comme ça. Je suis son frère de sang en plus. 

— Je sais, chef mais si vous ne lui donnez pas ce qu'il veut, il a dit qu'il la prendrait de force dans moins d'un mois et que votre mafia disparaîtrait.

— Mais Joshua, tu comprends pas, c'est ma sœur de sang ! Le mec, il la veut juste pour son corps et après il la traitera comme une chienne ! Je suis un zemel pour offrir ma sœur comme ça ? Eh vas-y, qu'il nique sa race ce fils de chien.

— Votre mafia va s'écrouler chef.

— Ta gueule, Josh. Si c'était ta sœur, tu l'aurait défoncé sur place.

— Mais j'en ai pas.

— Ouais t'en a pas parce que t'es orphelin, sale con.

— Juste parce que je n'ai pas de famille ne veut pas dire que vous pouvez m'insulter comme ça.

— Alors veille sur tes mots. Parle pas de Zehra comme si c'était une pouffiasse.

— Je ne comprends juste pas une chose ; vous voulez la protéger en sachant que vous n'aurez pas d'autre choix que de la remettre à Tristan sinon votre business s'effondrait ? C'est vraiment bizarre hein ?

— Ta gueule, tu parles trop. Maintenant que tu m'as remis les sacs, tu peux t'en aller. Hasta luego.

Joshua s'en alla vers une allée sombre, située entre deux bâtiments abandonnés. Aslan prit les sacs et tourna sa tête vers ma fenêtre.

Il m'aperçut.

Je tournai ma tête, une main sur ma bouche, hébétée de cette conversation que je venais d'entendre et du fait qu'il m'avait vu.

Je fermai la fenêtre et me dirigeai vers la salle de bain ; je la fermai à clé car je savais qu'Aslan défoncerait la porte de ma chambre pour me parler. Mais j'étais déjà au courant de toute cette histoire et je ne voulais rien entendre de plus. Il allait sortir milles explications pour se justifier qu'il m'aime et que ce n'est pas ce que je crois. Mais j'ai bel et bien raison. Et aucune excuse ne m'aidera à surmonter ce problème.

𝐴𝐿𝐼𝐹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant