𝐴𝐿𝐼𝐹

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— Zehra... ça fait longtemps, dit-il

— Ferme-la, n'oses pas prononcer mon nom ou le nom de mes parents de ta bouche. Je ne te connais pas et crois pas que tu pourrais recoudre les fils avec notre famille, répondis-je en le considérant avec mépris.

— Ne me parles pas comme ça Zehra. Tu sais qu'on m'a expulsé, j'ai pas quitté la maison par choix...

— Peut-être qu'on t'avait expulsé mais t'aurais pu revenir et dire à Baba et Ummi que tu te sentais désolé pour ce que t'as fait et tu t'arrêterais pour de bon. Mais non, t'as préféré te submerger dans les péchés que de revenir vers le droit chemin.

— Zehra... écoute-moi...

— Ferme ta bouche et non, je ne veux pas t'écouter et je ne te connais pas.

Je m'apprêtais à partir, furieuse quand il me tint par le bras.

— Sérieusement Zehra... faut que tu m'écoutes.

Ni une ni deux, je le poussai de toutes mes forces et courus jusqu'à mon bâtiment. Il se mit à courir après moi mais malgré le mal que j'avais recommencé à ressentir aux côtes et dans la tête, la fureur me sauvait de l'évanouissement.

J'arrivai pantelante, devant ma porte. Je regardai autour de moi : personne. J'ouvris la porte, rentrai et verrouillai la serrure. Je mis mes chaussons et me dirigeai vers ma chambre.

— Zehra ça va ? demanda ma mère.

— Oui... j'ai juste fait une course...

Franchement, Zehra ? Quelle excuse ?

— Tu mens. Qui fais une course à un temps pareil ?

Je ne répondis rien. Seul ma respiration haletante se faisait entendre.

— Sah, Zehra ? Rien de grave ne s'est passé ?

Je me redressai et regardai ma mère avec des sourcils froncés.

— Ummi... j'ai vu Aslan.

Celle-ci devint surprise et me dévisagea.

— Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

— Apparemment il voulait me parler mais je ne voulais pas l'écouter. Donc même s'il voulait me retenir, je l'ai poussé et je me suis échappée.

Ma mère m'observa avec des yeux éprouvant de la peine.

— Ne t'approches pas de lui, dit-elle d'un ton ferme.

— Ummi, sérieusement... Aslan n'a vraiment plus le droit de revenir ?

— Zehra, n'agis pas bêtement. S'il a voulu, il pouvait revenir s'excuser et reprendre sa vie avec nous. Mais cela fait maintenant deux ans qu'il nous a abandonné. Même moi au début, j'avais vraiment du mal à l'oublier. Mais au fur et à mesure du temps, j'ai été astreint à le sortir de mon cœur. Tu sais que c'est difficile pour une mère.

J'aquiesçai.

— Prie et viens manger, dit-elle en sortant de ma chambre.

Mes pensées me tourmentaient en plus de cette douleur atroce dans mon crâne. Si aujourd'hui j'ai échappée à Aslan ; c'est sûr qu'il retentera de me parler. Sachant que mes parents haïssent même entendre son nom. Alors... comment vais-je faire ? J'ai perdu mes meilleures amies et maintenant, Aslan a refait son apparition dans ma vie... pourquoi tout ceci m'arrive-t-il ?

La douleur ultérieure est pire que l'actuelle...

Peut-être que les voix dans ma tête voulaient vraiment dire quelque chose ? Même si elles ne partent pas, il y a certainement un message derrière que je continue à ignorer.