Rien qu'un peu moins- Zosan

Chapitre 16: Camaraderie transcendée

-Sanji, tout va bien? Demanda Chopper au principal interrogé qui sembla enfin revenir à lui. 

A peine l'île de Netatown disparue dans l'horizon, Zoro s'était isolé dans la vigie, démontrant qu'il ne souhaitait plus parler, pour le plus grand désarroi du blond qui avait l'impression que la conversation n'était pas terminée. 

N'ayant plus rien pour s'occuper l'esprit, il était allé faire l'inventaire des emplettes achetées au port avant de ranger ces dernières et les mettre en conservation. 

Le temps ne passant pas assez vite à son goût, il avait même entreprit de transformer une immense raie en garniture de gyozas, le tout accompagné de pâtes au soja. 

Cuisiner, cette activité qui lui plaisait tant n'était pourtant pas parvenue à sortir le marimo de son esprit. Ainsi, il se répétait en boucle toute leur conversation. 

A force de ressasser les choses, la colère s'était doucement mise à à le consumer de l'intérieur jusqu'à le faire rêver d'anéantir ce marine complètement fou au point de lui faire regretter chaque seconde de son existence. 

Et si la seule manière pour y parvenir était de sillonner Grand Line, il n'y voyait pas le moindre problème.  

Vouloir aider et protéger Roronoa était pour lui quelque chose de parfaitement nouveau. Pour autant, il ne cherchait pas le moins du monde à savoir d'où cela provenait: Si le vert lui avait confié ses soucis à lui, il ne pouvait pas rester les bras croisés. Son rôle de nakama en plus de son humanité le lui interdisaient. 

-Vous pensez qu'il nous entend? 

La question fit tiquer le cuisinier qui leva la tête pour observer autour de lui: C'était l'heure du diner. Ses camarades avaient déjà fini leur assiettes tandis que lui jouait distraitement avec la nourriture qui se trouvait dans la sienne.  

Comment pouvait-il avaler quoi que ce soit alors qu'à peine quelques mètres plus loin, quelqu'un se privait volontairement de manger? Après tout, Sanji n'était-il pas le mieux placé pour savoir combien la sensation de faim était atroce? 

-Tu ne veux pas aller le voir? Lui adressa la navigatrice. 

Nul besoin de préciser à qui elle faisait référence. 

-Pour lui dire quoi? 

-Commences par ce qui te rend aussi silencieux. 

-Qu'est-ce qu'il en aurait à faire? 

-Moi il me laisse toujours lui parler. C'est peut être pareil pour toi maintenant que vous avez passé du temps ensemble. Intervint Luffy qui avait suivit la conversation. -Tu veux que je t'accompagne? 

D'un côté, l'idée d'être accompagné rassurait Vinsmoke mais de l'autre, il se doutait pertinemment que le dialogue n'allait pas être le même que s'ils avaient été en tête à tête. 

Mais la compagnie du brun ne pouvait pas lui faire de mal. 

-Avec plaisir. Accepta t-il finalement, se levant en même temps que son capitaine pour se diriger vers la vigie. 

Ils retrouvèrent finalement Zoro étalé à même le sol qui se redressa instantanément à l'arrivée des deux autres. 

-Qu'est-ce que vous faites ici? Bougonna t-il, persuadé d'avoir la paix jusqu'au lendemain. 

-Je m'ennuyais. Soupira Luffy, s'installant en face de lui pour observer la mer. -En ce moment, rien d'incroyable ne se passe. 

-On a peut être déjà rencontré toutes les étrangetés de Grand Line. 

-Si pour une fois, on pouvait trouver une île parfaitement banale où séjourner sans le moindre problème, j'en serais ravi. Intervint le blond, s'installant entre ses camarades. 

-Une île pleine de viande! 

-Peuplée de sabreurs. 

-Et des sosies de Nami partout. 

-Une sorcière cupide c'est déjà trop. 

Le cuisinier laissa échapper un léger sourire: Il était avec celui qui avait hanté ses pensées toute la journée et ils partageaient une conversation des plus futiles. Le tout sans qu'il ne se soit fait jeter sur les roses. 

Cela était-il du à la présence de Luffy? A l'état mental de Zoro? A leur léger rapprochement? Lui même n'en avait aucune idée. 

-C'est dommage que cette pièce ne soit pas mieux aménagée. Imaginez des hamacs et des ouvertures plus grandes pour faire des nuits à la belle étoile. Repris le brun, rêveur. 

-C'est une vigie, pas un château. 

-Je suis certain qu'on peut faire flotter les châteaux. 

Les trois hommes discutèrent un moment, laissant une ambiance apaisée et propice au calme s'instaurer avant que le plus gourmand du groupe n'aperçoive Chopper sur le pont et ne descende précipitamment pour le rejoindre.

Sanji et Zoro se retrouvèrent enfin seuls. 

-Qu'est-ce qui ne vas pas? Demanda soudainement le cactus, cassant la tranquillité dans laquelle ils étaient bercés. 

-Rien 

-Pourtant t'es là. J'ai oublié quelque chose ce matin?

Pris au dépourvu et n'ayant aucune envie de dire le vérité, l'interrogé s'apprêta à siffler une remarque bien sentie à son interlocuteur mais il se retint: Vu les dégâts que certaines paroles avaient déjà faites, il ne pouvait plus se permettre d'en faire, qu'elles soient sincères ou non. 

Mais admettre qu'il voulait juste le voir était à ses yeux impossible. Et de toute manière, une telle réponse ne serait jamais acceptée. 

Que faire? 

-Tu m'en veux pour Masae? Repris le vert, changeant totalement de sujet. 

Dans un premier temps, Sanji se demanda ce qu'il s'était passé de notable avec cette femme avant que l'information ne fasse tilt: Le sabreur l'avait séduite avant de violemment la rejeter. Comportement inadmissible qu'il n'avait pourtant pas retenu, trop préoccupé par le reste. 

Avait-il pour la première fois de sa vie faite passer au second plan une jolie demoiselle? 

-C'est tes histoires. Je n'ai aucun commentaire à faire sur tes relations amoureuses. Souffla t-il, n'ayant aucune envie de savoir ce qu'il s'était passé entre ces deux là. 

Cette réponse fut le dernier mot qu'ils échangèrent avant de se concentrer sur le panorama maritime qui les entouraient et profitant du silence pour faire le vide dans leurs têtes. 

Épuisés par cette journée riche en émotions, ils finirent par s'installer à même le sol de la vigie pour s'endormir, maintenant une distance maximale entre eux.