Chapitre 10: Bouquet final de bourdes

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Le lendemain, Chopper fut le premier à se réveiller, poussant en grognant l'ensemble de ses nakama qui lui dormaient dessus, ou plutôt l'écrasaient. 

La nuit avait été des plus désagréables et il n'était parvenu a dormir plus de quinze minutes d'affilée, dérangé par Usopp somnambule chantant ses exploits, Luffy ronflant comme un sonneur et Zoro se blottissant à intervalles réguliers dans son kimono, lui donnant à chaque fois un douloureux coup de coude dans les cotes. 

-Ne pouvez vous pas dormir en silence?! Et étiez vous obligés de vous agglutiner sur moi? Cria t-il tout en s'étirant afin de soulager ses muscles ankylosés qui lui faisaient souffrir le martyr, reprenant malgré lui sa forme humaine-hybride. 

-Vous avez vu ça! Il n'y a plus personne dans l'auberge. S'étonna Luffy qui venait de s'étaler par terre, ignorant totalement son ami. 

-Ils sont tous partis hier. Expliqua Zoro qui, à cause de tout l'alcool ingéré la veille se sentait complètement à côté de ses pompes. 

-Arrêtez la musique. Supplia la navigatrice. 

-Y'a pas de musique, sorcière. C'est les jérémiades de Chopper. 

Face à cette scène, Sanji ne sut s'il devait rire ou pleurer et décida finalement qu'il était grand temps de faire les emplettes initialement prévues avant de reprendre la mer. 

Bien que ses nakama n'étaient pas de cet avis, il finit par les convaincre, les menaçant de multiples manières et les poussant de force en dehors de l'auberge, ne tenant compte d'aucune de leurs protestations. 

-T'es vraiment cruel avec nous. Se plaignit Nami tout en faisant au mieux pour aligner un pas devant l'autre.

-Je n'ai même pas eu le temps de manger. Pleurnicha Luffy

Ils ne tardèrent pas à rejoindre le port de Netatown où quelques marchants vendaient les poissons qu'ils venaient de pêcher. 

-Je crois que pour la poiscaille à bas prix, c'est raté. Constata le petit renne, congédiant son groupe pour terminer sa cueillette d'herbes médicinales, obligeant Zoro à prendre appui sur autre chose que son dos. 

L'effet du sucre de l'alcool s'étant totalement estompé, le vert se colla contre un mur et ne bougea plus, espérant qu'ainsi personne ne verrait qu'il était mal en point. Mais la voix de Sanji parvint jusqu'à ses oreilles, lui rappelant qu'il y avait encore plus important que son état de santé:

-Dis marimo, ça ne serait pas la jolie brune médecin avec qui tu as flirté la veille qui s'avance vers nous? 

Paniqué, l'interrogé releva la tête et son pouls augmenta lorsqu'il croisa le regard de Masae. Le cuisinier n'avait pas menti. 

-J'ai la gerbe, je vais faire un tour. Prétexta t-il au tac au tac, faisant prudemment demi tour afin de ne pas s'écraser lamentablement sur le sol. 

En effet, lorsqu'il s'en était allé de chez la jeune femme, il lui avait promit de revenir pour terminer ce qu'ils avaient commencé, mais plus les minutes à chercher son chemin pour retourner à l'auberge s'étaient écoulées, plus il s'était rendu compte qu'il n'avait aucunement envie d'avoir de relations sexuelles avec elle. De plus, lorsqu'il avait rejoint les Mugiwara et bavardé avec Vinsmoke, cette promesse lui était, pour son plus grand bonheur, complètement sortie de la tête. 

Pour la première fois depuis longtemps, il avait eu l'impression que rien n'avait changé entre lui et ses nakama et que ces derniers l'appréciaient toujours, ne tenant aucunement compte de son physique désavantageux ou de la froideur dont il faisait preuve depuis plusieurs mois. 

A cet instant, il aurait pu le jurer: Les ailes qu'on lui avait sauvagement arrachées étaient en train de repousser, plus majestueuses que jamais. 

-Tu vas encore te perdre, je te suis. Décida le capitaine. 

Mais Zoro secoua la tête de droite à gauche, réalisant qu'il était trop tard pour prendre la fuite et qu'être lâche n'avait jamais fait partie de son caractère. 

-Tu as eu des ennuis hier? Je t'ai attendu toute la soirée. Demanda Masae, une fois qu'il avait fait volte face. 

L'ex chasseur ouvrit la bouche, prêt à se confondre en excuses mais le regard intrigué que le cuisinier posa sur lui le déstabilisa instantanément sans qu'il n'en sache la raison. 

Etre un lâche, il n'en avait pas envie, mais donner la preuve à cet abruti qu'il était incapable de séduire lui sembla instantanément bien pire. 

C'est pourquoi après s'être intérieurement excusé envers lui et cette pauvre femme, il lui répondit d'un air agacé: 

-Comme je te l'ai déjà expliqué une vingtaine de fois, tu te fais des idées et il n'y aura jamais rien entre toi et m-

Il fut interrompu par la violente gifle que lui asséna la Netatownoise et, n'ayant rien d'autre à ajouter, il se contenta de porter sa main à sa joue qui était déjà rougie. 

-Je me suis trompée, t'es comme tous les autres pirates. Voire pire! Je ne sais pas ce qui me retiens de t'en coller une seconde! S'emporta t-elle, la voix pleine de haine avant de tourner les talons et s'en aller, laissant le reste de l'équipage sous le choc. 

Comprenant qu'il était devenu le centre de l'attention, il eut une profonde envie de s'enfuir ou s'enterrer six pieds sous terre. Mais rien de tout ça n'étant possible, il se contenta de réclamer d'une façon peu cordiale qu'on le laisse tranquille. 

Rien qu'un peu moins- ZosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant