Chapitre 18: Amélioration de façade

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Le déjeuner était aussi bruyant et propice aux rires qu'à l'accoutumée. Pourtant, en y faisant plus attention, on pouvait remarquer que les conversations étaient majoritairement centrées sur Sanji et son état d'esprit de la veille ainsi que ce que le bretteur avait pu lui confier. 

Et cela n'avait rien d'étonnant puisque le blond était bien plus accessible que son nakama aux cheveux verts qui était complètement refermé sur lui même. 

Mais alors que Usopp retenait son capitaine de manger sa part de salade de fruits, Zoro fit justement irruption dans la salle, calmant cris et protestations. 

Embarrassé d'être devenu le centre de l'attention, il resta silencieux et prit place aux côtés de celle qu'il qualifiait si souvent de sorcière. 

Pourquoi était-il venu? Était ce une manière suffisante de convaincre ses nakama qu'il était encore utile à l'équipage? Et Sanji allait-il cesser de s'inquiéter pour lui? Et les autres? Car bien qu'ils ne disaient rien ils se posaient aussi probablement des questions quant à son état de santé? 

A moins que la seule chose que l'on attendait de lui était qu'il reste dans son coin jusqu'à se confondre avec les murs? 

Cette dernière idée le mit mal à l'aise, allant jusqu'à lui faire se demander si son arrivée était appréciée ou davantage subie. 

Finalement, il n'était pas le seul à ne pas savoir agir et un silence embarrassant s'installa en un rien de temps, chacun réfléchissant à ce qu'il pouvait faire de mieux pour sauver la situation. 

-C'est toujours mieux quand tout le monde est là. Souffla finalement Chopper pour détendre l'atmosphère. 

-Probablement. Répondit Roronoa, attrapant une pomme qui se trouvait sur la table. 

La dernière fois qu'il avait pris un vrai repas remontait à ce qui lui semblait être une éternité. Probablement les heures précédant l'attaque de la marine avec ce fou coloré en guise de capitaine. 

Pourquoi ce moment là d'ailleurs? 

Persuadé qu'on allait le laisser tranquille si il mangeait, il se força à croquer dans le fruit et lança un regard mauvais au cuisinier qui le regardait avec bien trop d'insistance à son goût. 

-Qu'est-ce que tu as sourcil en vrille? Ma présence te dérange? 

-Pas du tout, pour une fois que tu bouges tes fesses jusqu'ici. 

Grâce à cette mini dispute, l'électricité présente dans la pièce disparut et chacun reprit progressivement ses occupations jusqu'à ce que le brouhaha revienne. 

Zoro le savait: Il devait s'intégrer à nouveau pour faire bonne impression. Mais maintenant qu'il était face au mur, il réalisait que la tâche n'était vraiment pas aussi simple qu'il l'avait imaginé. Que dire? Dans quel dialogue s'incruster? Comment se comporter? Peut être que certains membres ne l'appréciaient pas. 

Et cette pomme, avait-il bien fait de la finir? N'allait-elle pas lui donner la nausée ou lui faire reprendre du poids? Est ce qu'un seul de ses camarades avait au moins remarqué qu'il s'était nourri? 

Ne se sentant plus à sa place dans tant de bruit, il se leva et quitta la pièce pour prendre appui contre le bastingage du pont, profitant du calme et des quelques rayons de soleil qui le réchauffaient. 

Les larmes venant flouter sa vision à cause d'un sentiment indéfinissable, il ferma les yeux et se concentra sur les multiples sons qui l'entouraient: La mer fouettant la coque du bateau, le vent s'engouffrant dans les voiles et ses habits, la voix de Luffy. 

Les choses étaient-elles mieux avant? 

Une odeur bien familière de fumée de cigarette vint le troubler dans ses pensées ainsi qu'un long soupir. 

-C'est à croire que tu ne peux plus te séparer de moi. Ironisa l'ex chasseur de primes, presque amère.

-Ca te pose problème? 

-Tant que tu ne me cries pas dans les oreilles, ça devrait être supportable. 

Cette remarque arracha un rire jaune à son vis à vis et Roronoa du rouvrir les yeux pour ne pas avoir l'air bête, mimant un bâillement et une gêne du soleil pour justifier les quelques larmes qui roulaient déjà sur ses joues. 

-Prends ça, il est plus grand que la normale et ça élargit mes poches. Annonça le blond, mimant l'agacement pour glisser un paquet de cigarettes et allumettes à peine entamé à coté du cactus qui s'empressa de s'en allumer une. 

-Je ne veux pas de ta pitié. 

-Rassures toi, je n'en ait aucune à ton égard. 

Cette réponse presque glaciale était en réalité la meilleure à donner et le calme s'instaura enfin entre les deux hommes. 



Rien qu'un peu moins- ZosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant