la réincarnation de Pandore [Tome 1: Les 5 Éléments]

Avouer ?

Le lundi matin, j'ai directement été en classe, pas l'envie d'affronter mes amis. Encore moins les garçons, surtout Jérémy je n'ai jamais répondu à sa question.
En le croisant dans le couloir qui menait à la cafet' j'ai fais semblant d'être sur mon téléphone pour l'esquiver. Je me suis rappellé que j'avais encore son pull, je le lui rendrais plus tard pas maintenant. Je n'avais pas le temps et pour l'instant je devais me concentrer sur Julia et donc obligatoirement sur Ivano.

J'a pris un sandwich puis suis partie pour me planquer à la bibliothèque, Achille était assis à une table, pas de trace de Lysa. J'ai rejoint Achille à sa table avec une pile de livres dans les bras, les garçons ne viendront pas à ma rencontre par peur de déranger Achille.

Ils arrivèrent peu après moi, et comme je l'avais espéré, ils remarquèrent Achille et s'assirent trois table plus loins.
Uriel me jettais de temps à autre des coups d'oeil pour vérifier que je n'allais pas disparaître dans un nuage de poussière.
Après une heure, Achille partit pour son cours ainsi que les autres garçons, à l'exception de Oscar et Uriel qui comme moi avaient fourche.
Jérémy ne tarda pas à rejoindre Oscar pour s'atteler à ce qui avait l'air d'être un travail de groupe.

Uriel s'installa à ma table, face à moi, il me regarda droit dans les yeux
- qui est Ivano ? Et qui est Julia ?
- un connard et...une…pote ?
- même là dessus tu hésites, tu avais pourtant l'air si paniquée hier.
- je ne paniquais pas. J'étais déçue de moi, parce que nous n'avions pas pensé à Ivano.
- j'ai l'impression de comprendre petit à petit qui tu es. Je suis désolé pour hier, je me suis emporté à cause du…"choc"? Écoute. Si c'est bel et bien toi, j'aimerais que tu me le dise, peut-être pas maintenant, quand tu le sens. Si possible que tu m'explique ne serait ce que dans la grandes lignes. Mais je ne veux pas rester dans le doute. Et si ce n'est pas toi alors je m'excuse de te déballer tout ça et que tu ne comprenne rien.

Alors que j'ouvrais la bouche – quoique confuse –  Lysa débarqua dans la bibliothèque, essoufflée, elle articula difficilement :
- Joana, il a prit Joana en plus. Il dit qu'il veut tous nous voir. Y compris Eliel, elle se souvint d'un coup de la présence d'Uriel à mes côtés, désolé Uri, je te l'emprunte, c'est vraiment important.
- oui... T'inquiète

Alexis attendait devant la biblio avec Stessy, on retrouva Apollon, Artémis, Poséidon et Prométhée, ils semblaient tous inquiets. Ils se trouvaient dans un de ces bâtiments visiblement abandonne dans le même style que celui que j'avais visité hier avec Alexia.
Quand je dis "ils" je parle bien-sûr de Joana, Julia et Ivano.
Aucunes d'elles n'avaient l'air d'être prisonnières, au contraire, on aurait plutôt dit, qu'Ivano n'avait, pour une fois, pas menti.

Je sentais la merde à plein nez. Ivano s'avança bras tendu comme pour nous accueillir :
- mes amis ! Quel plaisir de vous revoir. (Mine dégoûté de Poséidon) enfin Cyril, ne fait pas cette tête là. J'ai une toute petite demande à faire en l'échange de vos deux amies (regard suspicieux d'Apollon) je ne demande rien qu'un date avec chacun d'entre vous.
- encore un refoulé ricana Alexis
- ne m'insulte pas !
- encore un refoulé homophobe se corrigea Alexis
- continue ce que tu disais Ivano, demanda sèchement Lucas
- je commence mon date par Stessy. Demain seize heure, devant votre FAC
- j'ai déjà un date répliqua Stessy
J'ai souri, Lucas aussi
- rien à battre, répondit Ivano
- j'ai déjà un date, répéta-t'elle, c'est toi qui veux nous voir, pas l'inverse
- ok, capitula-t'il, ça ne lui apportait rien de protester
- c'est tout ? demanda Lucas
- oui c'est tout
- et tu avais besoin que tout le monde vienne ?
- c'est plus drôle. Et puis je ne savais pas encore par qui commencer

Stessy grommela:
- on est venu pour rien...
- je repars j'ai encore une heure de cours ai-je dit tout en approuvant les propos de Stessy d'un hochement de tête.
- je viens avec toi, a enchaîné Jérémy, j'ai mon scooter.

On a grimpé sur son scooter et sommes arrivés une vingtaine de minutes avant le début du cours. Je suis descendue et ai courue jusqu'à la bibliothèque pour m'excuser auprès d'Uriel.
Il n'y avait que Jérémy et Oscar.
- il est parti pour son prochain cours me fit Oscar avec un sourire alors que je n'avais même pas posé de questions. Il est au bâtiment treize
- merci, ai-je eu le temps de dire avant de repartir

Je l'ai aperçu au loin, j'ai crié son nom, il s'est arrêté, j'ai piqué un sprint dont ma prof de sport aurait été fière et j'ai ralenti à sa hauteur.
- tu veux quoi Apolline ?
J'ai sursauté :
- quoi ?
- tu m'as appelé par mon nom de famille, et il me semble ne pas te l'avoir dit
- il est sur la liste des inscriptions au cours de boxe et j'ai une bonne mémoire
- celui de Rémy ?
- Dardanus
- Grégory ?
- Pausanias
- Oscar ?
- ElOrno

Il soupira
- tu veux quoi...Seiko ?
- répondre à ta question et m'excuser
- vas-y
- premièrement, j'ai pas envie de jouer à ce jeu là avec toi. Donc oui, tu as raison, je ne suis pas la cousine d'Apolline
- prévisible. Et logique
- secondement, je voulais m'excuser d'être partie en trombe et de t'avoir planté là.
- pourquoi Lysa a-t-elle dit qu'Ivano voulait voir tout le monde y compris Eliel ?
- je ne sais pas. Eliel est mort.
- Eliel est mort...
- oui
- Eliel...il redressa soudainement la tête, comment se fait-il que tu en saches autant sur lui ? Enfaite non. Ne dit rien. Dis à Apolline qu'elle se montre. Maintenant, dis-lui maintenant
- ok t'as un miroir ?
- un miroir ? Sérieux ? C'est pas l'heure de se remaquiller, il sort un miroir de son sac en levant les yeux au ciel, tiens.
- merci, je tends le bras pour mettre le miroir au niveau de ma tête et je regarde mon reflet dans les yeux Apolline c'est l'heure de se montrer, je lui rend son miroir voilà t'es content ?
- tu es? Il me regardait étrangement
- une princesse ? Non
- elle ?
- qui ?
- tu es Apolline? Tu es Apolline!
- oui c'est bien moi, enchantée Urias
- c'est pour ça que tu déteste tant les Sabreur…et que tu étais réticente à l'idée de venir à l'église

Il se parlait plus à lui même qu'à moi. Comme s'il prenait conscience et qu'il le formulait à voix haute

- c'est pour ça que tu en sais autant sur Eliel...
- il est mort devant mes yeux, Urias, devant mes yeux...
- Apo...
- ne leur dit rien s'il te plait...
- qui est-ce que tu sous-entend par "leur" me demanda-t-il doucement
J'énonçais les prénoms au fur et à mesure que je réfléchissais
- Jérémy bien-sûr,... Rémy faudrait peut-être éviter,... Manu...non pas Manu lui il peut savoir mais je préfère pas maintenant. Peut-être que ?...non en fait non... quoique...si peut-être. Oui, finalement oui : Oscar aussi
- Oscar !? Mais il t'...
- il rien du tout. On est ami, point barre. Ça le boulverserait trop, je ne sais pourquoi mais je le sebs mal si il le découvre.