Chapitre - 5

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Noémie, passa du collège au lycée en laissant tous ses amis et en quittant son copain. Elle était sensée les suivre, mais elle voulait démarrer une nouvelle vie, alors elle avait tout plaqué, et avait pris un nouveau départ. Mais ce nouveau départ n'était pas si nouveau que ça. Dans son lycée, les profs comme les élèves connaissaient l'histoire, ils lisaient tous les journaux ou bien écoutaient la radio ou encore regardaient les informations. Ils avaient tous eu échos de cet accident de voiture qui avait entraîné la mort d'un père de famille à Hennebont. Elle redoutait le jour de la rentrée scolaire plus que tout. Elle se demandait quel genre de personne elle allait trouver derrière ce portail qui avait été l'objet de tant d'angoisses. Elle ne savait pas si ça allait être de la curiosité mal placée, de la compassion, de la pitié ou bien tout autre chose... Ou alors tout simplement rien, rien de tout ça, seulement un bonjour entre élèves et encore pour ceux qui sont polis. Elle avait peur et en même temps hâte. Elle encourageait sa sœur à aller vers de nouvelles personnes, mais elle faisait tout le contraire. Elle restait dans son coin quand elle était en dehors de la maison. Le jour de la rentrée arrivait à grand pas. Elle ne réalisait pas vraiment que tout allait changer à partir du moment où elle allait passer le seuil de ces grilles.

Quand le jour J arriva enfin, elle avait effectué machinalement toutes les tâches de sa matinée comme tous les autres jours où elle avait cours, à l'exception d'une. Celle où elle devait aller réveiller son père pour lui dire de se dépêcher de se préparer pour pas qu'il soit en retard au travail, sauf ce jour-là. Quand elle réalisa que ce ne serait pas le cas aujourd'hui, elle fut comme tétanisée. Elle était dans la cuisine à préparer son petit déjeuner, quand sa mère arriva. Se demandant ce qu'il se passait, Magalie s'approcha de sa fille, et posa ses douces mains apaisantes de maman sur les épaules fébriles de son enfant pour la rassurer, et lui demanda ce qu'il se passait. Noémie lui expliqua et elles fondèrent toutes les deux en larmes. Après s'être reprises, elles prirent leur petit déjeuner en silence, allèrent finir de se préparer, puis l'une prit la voiture et alla déposer son fils pour sa rentrée en CE1 en priant pour qu'il ne souffre pas trop, pour ensuite aller dans ce bureau qu'elle n'avait pas vu depuis bien des mois, et l'autre marcha vers son arrêt de bus avec de la musique dans ses écouteurs pour se couper de toute cette cohue qu'était devenue le monde qui l'entourait.

Luce restait seule en attendant que les journées passent. Quand elle en était capable, elle sortait. Au moins dans le jardin, elle prenait son casque, son téléphone, un cahier et un crayon, elle allait se vider l'esprit. C'est soit elle écrivait, soit elle dessinait. Elle notait tout ce qui lui passait par la tête, que ce soit utile ou non, elle l'inscrivait dans ce carnet. Elle structurait ses idées comme ça, c'est ainsi que les paroles de ses chansons venaient. Elle avait une plume remarquable.

Basile appréhendait sa rentrée, malgré son jeune âge, il comprenait ce qu'il se passait, mais il ne voulait pas être la risée des enfants. Il se sentait honteux de ne plus avoir de père. Il lui en voulait de le laisser être l'objet de moqueries par sa faute. Basile le voyait comme un homme égoïste et cruel. Et il n'avait pas eu besoin de l'avis de Luce pour en arriver à cette conclusion.

Du début à la fin (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant