Le jour où je te tuerai

Chapitre 9 : Darla

Bogota, En direction de la destination X, 15 décembre 2022.

je roule dans un silence de plomb, Rozenne à côté de moi ne dis rien non plus nous n'avons pas besoin, nous nous comprenons et ressentons la même chose, à quelques degrés près.

Je regarde dans le rétroviseur central et tombe sur le corps de Lison, elle est allongée sur la banquette arrière, recroquevillée sur elle-même, endormie. Ce qu'elle vient de vivre a rouvert de nombreuses blessures. Elle a beau être très forte, elle n'en reste pas moins humaine et tout le monde à ses faiblesses.

Si j'avais pu tuer ce bâtard quand j'en avais l'occasion, rien ne serait arrivé.

je bouillonne littéralement, ayant perdu depuis longtemps déjà toute trace de sang froid. Ce que j'ai vu me revient en tête encore et encore, me rappelant de nombreux moment que j'aimerai oublier.

Mais vouloir oublier n'est que ce bercer d'illusion, jamais personnes ne pourrais oublier ce que nous avons vécu avec Lili, le tout se résumant en un seul mot, ou peut être deux, horreur et peur.

Mes poings se serrent autour du volant faisant blanchir mes phalanges. Je le sais d'avance, ce que je m'apprête à faire ne va pas du tout plaire à Lison, mais je n'ai pas le choix, elle est trop faible pour combattre seule Axton. Elle n'est pas assez respectée encore pour combattre seule, il lui faut des alliés. Et même si cela me coûte de l'avouer, son état actuel est à la fois un avantage et un inconvénient. Ce que je m'apprête à faire est quitte ou double, soit ça marche et c'est tant mieux soit c'est la merde grave. Et actuellement j'espère vraiment que ce sera la première option qui fonctionnera.

Mon téléphone vivre sur mon genou m'annonçant l'arrivée d'un message, je le regarde rapidement et dirige rapidement mon regard vers Rozenne.

- tout est prêt, chuchotai-je tout en vérifiant de tant à autre le rétroviseur, Léo et Garry nous attendent au point de rendez-vous avec tout ce dont on a besoin pour 4 jours. Ne me regarde pas comme ça Rozy lui lançai-je, je sais ce que tu en penses mais je n'ai pas d'autres idées, c'est soit ça soit il meurt maintenant. Ralentissant légèrement la voiture, je continue, toi comme moi savons qu'elle n'a pas la force de le combattre par elle-même, même si elle tente de le cacher elle l'aime encore malgré tout ce qui s'est passé.

Je ne comprends pas d'ailleurs, comment on peut continuer à aimer une personne qui nous à tant blessé et détruit. Mais soit, la vérité est telle qu'elle est rien ne sert de se voiler la face.

- tu savais qu'il nous avait fait faire deux tombes l'une à côté de l'autre, me lance-t-elle alors, ils les a faites quand il a appris notre "pseudo" mort continue-t-elle le regard dans le vide, fixant l'horizon qui défile par la fenêtre.

Je le savais déjà, j'ai découvert cette information quand je le suivais en filature quelques temps plus tôt. Cela m'avait surprise mais j'avais décidé de ne rien dire à Lison, elle avait déjà assez de souci comme ça.

Je souffle, regardant pour la énième fois dans le rétroviseur afin de voir si l'état de Lison s'empire. Son visage même endormi est marqué par la douleur. Du sang a commencé à sécher sur son tee shirt et dans ses cheveux. Elle est en piteux état. Malgré tout aucun son de douleur de perce dans son souffle, elle paraît calme. Tant mieux, plus elle dort et plus j'ai de temps pour m'éloigner de Bogota et du pays.

Il nous faut plus de quatre heures pour rejoindre le lieu de rendez-vous. Je gare rapidement la voiture le plus proche possible de l'avion. Léo et Garry nous attendent déjà sur le bord de la piste. Il va falloir être rapide et le plus délicat possible pour ne pas réveiller Lison.