Le jour où je te tuerai

Chapitre 2 : Lison

Bogotá, capitale de la Colombie, 18 novembre 2022.

j'y suis enfin, devant cette porte que j'avais de nombreuses fois ouverte sans autorisation. je n'ai pas choisi ce jour pour rien, je sais très bien qu'il ne s'attend pas à me voir ici, il pense surement que jamais je n'aurai pu revenir. mais c'est mal me connaître, inconsciemment je place ma main sur mon collier, celui qu'il m'avait offert et qui ne m'avait jamais quitté tout du long de ma captivité. Il est le dernier souvenir d'un passé révolu.

J'ai beaucoup changé depuis la dernière fois qu'il m'a vu, depuis le jour où il m'a vendu comme une vulgaire prostitué, comme un pion dont on se débarrasse, que l'on jette.

je n'ai pas choisi ce jour au hasard, le 18 novembre, jour de son 24è anniversaire, jour où il devient officiellement le chef du gang Morenas.

Me voila, depuis plus d'une heure devant sa porte à attendre minuit pour faire mon entrée spectaculaire.

personne ne peut prévoir mon arrivée, beaucoup me pense morte depuis le temps. mais non, me voila, en chair et en os, prête pour ma vengeance.

j'inspire un bon coup, voulant oublier tout ce qu'il m'est arrivé au cours de ces sept dernières années.

Quelque part en Colombie, près de Bogota, 16 juin 2015.

Ma tête me fait un de ces mal de chien, ce n'est pas possible, j'ai l'impression de peser une tonne. Je ne sais pas où je me trouve, tout est noir autour de moi, je ne peut pas bouger, mes mains et mes pieds semblant être accroché au barreau d'une chaise.

je ne comprends pas ce qui se passe, mon rythme cardiaque s'accélère, je sens que mon genou gauche saigne, surement dû à la chute que j'ai faite quelque instant plus tôt.

combien de temps s'est il passé depuis le départ d'Axton ? je ne sais pas, somme nous toujours le 14 juin, je ne sais pas.

je ne contrôle rien, je suis totalement prisonnière. je sais que j'ai été drogué, mes sens sont au ralenti, et la douleur dans ma nuque m'indique clairement où à eu lieu la piqûre.

Curieusement je n'ai pas peur, surement à cause des nombreux entraînements de mon père, qui depuis mon plus jeune âge m'a entraîné à ça.

Des pas se rapprochent de moi, puis d'un coup la lumière se fait, on m'enlève le bandeau que j'avais sur les yeux. Je suis dans une sorte de pièce délabrée, insalubre et totalement vide.

une jeune femme se trouve face à moi, elle semble appeurée. Elle tient entre ses mains un nécessaire de toilette. Elle s'approche calmement de moi, et commence à me nettoyer la plaie sur mon genou.

je ne dis pas un mot, gardant ma douleur pour moi. il ne faut pas que je paraisse faible. la jeune fille semble avoir mon âge, elle a un visage terne, ses cheveux blonds sont plein de nœuds, malgré tout, elle reste très belle, avec ses yeux bleus clairs.

elle fait minutieusement son travail, me rendant au maximum présentable, une fois fini elle se relève, c'est à ce moment la que la réalité me rattrape, d'un mouvement souple je défait les liens qui retiennent mes mains et lui attrape le poignet.

- Rozenne ? c'est toi ? murmurai-je

des larmes commencent à couler, je ne la reconnais plus elle a tellement changé, depuis combien de temps je suis inconsciente ? que nous est-il arrivé, tellement de questions se bousculent dans ma tête. Elle me reconnaît à peine

- je suis tellement désolé, sa voix n'est qu'un souffle léger, à peine un murmure.

- pourquoi es tu désolé ? je ne comprends pas, tout est flou dans ma tête, j'étais avec Axton et l'instant d'après je me reveil ici, dans le noir.