•Chapitre 76•
~Leïla~
Je n'ai pas mis un pied dehors depuis ma conversation avec Hichem.
J'avais un rythme de sommeil totalement décalé : je m'endormais en même temps que Kaïs (aux alentours de 8 heures du matin) et me levais vers 18 heures.
Enfin ça c'était quand je tombais dans un sommeil semblable à un coma après des jours d'insomnies.
Ma vie était plus monotone que jamais. Je m'occupais en observant les gens par la fenêtre. Parfois je lisais un peu avant de finir par diriger mes pensées vers des questions existentielles qui me pourrissaient la vie. Mais la plupart du temps je remettais en question mon existence et les choix que j'ai pu faire dans ma vie.
La routine quoi.
J'étais sur le canapé avec Ilyes et je regardais l'écran noir de la télévision d'un œil vide en sentant tout mon corps me hurler qu'il en avait assez. J'avais besoin de faire quelque chose. Bouger, marcher, parler. Peu importe. J'étais en train de saturer.
Je sentais une énorme pression sur ma tête, tout autour de moi qui allait jusqu'à m'empêcher de respirer calmement. C'était comme le stress de devoir faire quelque chose dont on avait pas envie. C'était si fort que je sentais que mon corps allait imploser de l'intérieur après avoir atteint les limites de ce qu'il pouvait supporter.
Je voulais renverser la table basse devant moi juste pour me défouler un peu. J'avais l'impression que les murs se resserraient autour de moi et diminuaient l'oxygène dans l'air pour m'étouffer.
J'essayais de toute mes forces d'ignorer cette envie de vouloir mettre quelque chose à feu et à sang pour soulager la pression qui me rongeait, en vain.
- Il est quelle heure ?
J'ai posé les yeux sur mon jumeau allongé à ma gauche. Il était sur son téléphone depuis tout à l'heure en train de faire je ne sais pas quoi.
Ilyes: Vingt six.
23h26.
J'aurais pu aller dormir mais je me sentais incapable de trouver le sommeil. Mon cerveau était en ébullition. J'ai passé une main dans mes cheveux en levant la tête vers le plafond à la recherche d'oxygène. J'avais chaud.
Mes yeux se sont posés sur le balcon. N'en pouvant plus, j'ai attrapé mes béquilles pour aller pour l'ouvrir en espérant que ça allait être suffisant pour atténuer l'étouffement qui me prenait.
Mais même avec l'air frais de la nuit et en me faisant du vent avec mes mains, ça ne calmait pas mon malaise. Mon sang bouillonnait dans mon corps.
Qu'est ce qui m'arrive putain ?
Je me suis appuyée contre la rambarde avant de le regretter en voyant la distance me séparant du sol. J'ai levé la tête pour regarder en l'air en repoussant un haut le cœur. Ça ne pouvait pas être pire.
Ilyes: Qu'est ce que t'as ?
J'ai fermé les yeux un instant avant de répondre.
- Je me sens pas bien.
J'ai serré la barrière dans mes mains en observant le ciel. La cité était bien bruyante ce soir mais tout ce que j'arrivais à voir, c'était des vieux souvenirs de moi sur ce balcon il y a quelques années. Ils affluaient les uns après les autres dans un tourbillon étouffant.
J'ai pris une inspiration avant de faire demi tour en remontant le plaid autour de moi.
- Je sors prendre l'air.

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𝕷𝖊𝖎𝖑𝖆: ℭ'𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔢 𝔡𝔢𝔰𝔱𝔦𝔫
Não FicçãoSelem aleïkoum. Je m'appelle Leïla, 19 ans, algérienne et je viens de Marseille. C'est mon histoire. Mon passé, mon présent et peut être un futur. Certains se reconnaîtrons peut-être, d'autres trouveront que j'abuse. Au fond je suis juste en train d...