Un mauvais préssentiment

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J'étais nerveuse ces derniers temps. D'un point de vue extérieur, je n'avais aucune raison de l'être. Le nouveau QG des Avengers se remplissait petit à petit et il était incroyable, la verdure à perte de vue tout autour était une bouffée d'air frais. Je continuais tranquillement mon activité d'Avengers, l'entente dans le groupe était bonne, malgré l'absence de Thor et de Bruce qui pesaient à certains moments. L'équipe se sentait un peu incomplète sans eux. Et tout se passait bien avec Last. Que ce soit entre elle et moi ou entre elle et les Avengers. Parfait.

Sauf que je pouvais voir le tsunami de catastrophes arriver d'ici. On était en 2016. Les accords vont arriver d'un moment à un autre. Je n'ai vu le film "Captain America: Civil War" qu'une seule fois et c'était au cinéma il y a des années. Et c'est surtout le dernier film du MCU que j'ai vu. La dernière fois que je connaîtrais le futur.

Donc oui, j'étais nerveuse. Ma santé mentale n'a jamais été aussi bonne depuis 2012 et je sentais que tout allait s'écrouler en un claquement de doigts. Il était encore plus difficile de faire comme si de rien n'était. Alors j'essayais désespérément de me concentrer sur d'autres choses, ce qui n'était pas facile.

Enfaite, si. Parfois seulement, c'était facile. Surtout sur deux sujets.

Le premier était Victoire. L'intelligente, belle, généreuse et lumineuse Victoire qui devait maintenant avoir 22 ans. Pour être honnête, j'en étais sûre. J'avais vu la photo d'une fête qu'elle avait organisé pour ses 22 ans postée sur son Instagram. Putain. 22 ans. Et j'en ai 16. Même avec désormais une croissance à vitesse normale, le temps me paraissait terriblement long.

Je faisais défiler sa page Instagram sur mon ordinateur. J'y venais de temps en temps pour avoir de ses nouvelles sans passer par la case « envoyer un message ». Peut être parce que j'étais une énorme froussarde. J'avais peur de lui parler autant que j'en avais envie. De ce que je savais sur sa vie c'était qu'elle vivait chez ses grands parents, qu'elle étudiait à la New York University College of Arts and Science pour suivre des études plutôt orientées scientifiques et qu'elle se faisait pleins de potes mais, apparement, pas l'ombre d'une petite amie. Pour être honnête, je ne savais pas si c'était une bonne nouvelle ou non.

« C'est déprimant... » souffla une voix derrière moi. Natasha.

La rousse me sourit. Mais le genre de sourire qui veut dire « tu me fais un peu pitié ». Je soupirais, retournant au réseau social sur mon écran. Mais Nat n'était visiblement pas prête de me lâcher, s'asseyant à côté de moi, penchée sur la table pour partager l'écran avec moi.

« Je sais, Last me le dit déjà assez souvent. »

Natasha ricana. « Elle dit ça parce qu'elle t'aime. »

Au moins, ça eut le don de me faire sourire.

« Janis, tu devrais pas te torturer comme ça. Soit tu lui parles soit tu coupes vraiment les ponts. » la rousse s'enfonça dans sa chaise, les bras croisés. Je reconnus la veste de survêtement grise de Tony sur ses épaules. De temps en temps, Nat aimait piquer des affaires à quelques Avengers. J'avais une théorie que ce soit pour imposer sa domination.

« Je ne veux faire ni l'un ni l'autre. Si je lui parle, ce sera un rappel constant qu'on ne peut pas être ensembles parce que je suis trop jeune et si je ne me coupe complètement d'elle... » je soupirais en fermant les yeux, comme si j'avais été frappée. « C'est mille fois pire. J'ai essayé de faire ça pendant un an et j'étais en dépression... »

Les lèvres de Natasha se rétractèrent en une fine ligne, hochant pensivement la tête.

« Alors c'est quoi le plan ? Tu la stalkes comme une harceleuse jusqu'à la fin de tes jours ? Je t'ai vu faire mieux, chérie. »

D'une vie à l'autre: Captain America: Civil WarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant