Misail et Hilaire

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Misail sonna à la porte d'une grande et très belle maison. Elle était située dans le quartier riche de la ville et pour cause, c'était là que vivait la famille Desrivières. C'est-à-dire la famille d'Hilaire, son chéri adoré, qui était ancienne et bien lotie dans les affaires de façon générale. En plus de leur pedigree de Maine Coon pure race, ils bénéficiaient d'une longue réputation de bonne facture. Ce fut sa mère qui lui ouvrit, elle l'accueillit avec un grand sourire et une bise sur chaque joue.

« Misail, je suis heureuse de te voir. Hilaire est dans sa chambre avec Marley. »

Marley étant le chien de compagnie, un vrai chien pas un hybride bien entendu, un adorable Cavalier King Charles débordant d'enthousiasme quand il s'agissait de chasser une balle. Elle le fit entrer mais avant qu'il ne monte l'escalier, elle l'interpela à nouveau.

« Tu as ce qu'il faut ? Au cas où, vu la période... »

La jeune loutre sentie ses joues chauffer mais hocha la tête, il avait mis un patch dans son cou pour atténuer au maximum ses propres phéromones et prenait scrupuleusement sa contraception. La période de reproduction d'Hilaire s'étendait de fin février à fin septembre et étant Alpha, il allait avoir des phases de rut qu'il ne pourrait pas réprimer sans médications. Les jours où il n'allait pas en cours, comme aujourd'hui, il ne prenait pas de suppresseurs. En prendre trop souvent pouvait causer des problèmes de santé assez importants.

« Super. Je ne t'embête pas plus alors, profitez bien de l'après-midi. » elle lui sourit puis se détourna, partant dans les couloirs de la maison. Vers le grand salon sans doute.


Il monta l'escalier pour se rendre jusqu'à la chambre de son amoureux, connaissant le chemin par cœur. En passant devant la porte d'Arthur, son petit frère, il ne sentit pas sa présence. Peut-être était-il parti en promenade. Arthur venait de se déclarer Alpha cette année, ce n'était pas si courant d'en avoir deux dans une même fratrie. A croire que la génétique de leur famille était vraiment excellente. Misail s'arrêta au bout du couloir, les deux chambres étant séparées par une salle de bain, et frappa à la porte. Il entendit Marley japper et la voix d'Hilaire autoriser l'entrée.

Dès qu'il franchit la porte, il fut assailli par l'odeur pugnace de son Alpha, faisant ronronner de bonheur son Oméga intérieur quand bien même une loutre ne faisait biologiquement pas ce genre de bruit. Hilaire avait naturellement une fragrance boisée et fraîche mais en ce moment, elle était forte comme après un jour de pluie, épaisse sur sa langue. Il cligna lentement des yeux, comme s'il sortait la tête de l'eau alors que son amoureux s'approchait de lui.

« Mon amour, je ne m'attendais pas à te voir. » fit le blond avant de le serrer dans ses bras, l'enveloppant davantage dans ce nuage de phéromones. Misail lui rendit son étreinte, frottant son nez contre son cou. Son Alpha ronronna, pour de vrai, haut et fort en appréciation de son geste.

« Comment tu vas, moya svetlina ? » demanda-t-il doucement.

« Un peu fatigué comme tu t'en doutes. Et terriblement tenté maintenant que tu es là sous mon nez. »

Misail gloussa presque malgré lui. Sa période s'était terminée quelques semaines plus tôt, avec les cycles de chaleurs que cela impliquait, et il avait passé une partie avec son Alpha. Avant, il ne comprenait pas tout le tintouin que certains Omégas, et Alphas, faisaient par rapport à ces moments intenses vécus entre eux. Maintenant... Il n'était pas sûr de pouvoir s'en passer à l'avenir. Pour l'instant cependant, le patineur était venu pour prendre soin de son chéri. Il poussa une mèche blonde tombée devant les yeux marron clair d'Hilaire, lui souriant tendrement.

« As-tu besoin de mon aide ? Je suis venu préparé. »

L'autre adolescent lui sourit mais secoua doucement la tête. Son rut n'était pas encore déclenché et il voulait en profiter pour simplement passer du temps avec son amoureux. Le patch l'empêchait de sentir la senteur fruitée de son partenaire et cela lui manquait. Comme si on le privait d'un morceau de son Oméga mais au moins, ça ne tirait pas sur le fil ténu de sa raison afin de le faire basculer vers la partie la plus sauvage et primitive de son être. Celle qui se ficherait des bonnes manières et qui le terrifiait. Hilaire n'avait jamais perdu le contrôle et il comptait bien que cela continue. Cependant, c'était sa première période avec un compagnon. Son nez était pressé dans le cou de Misail, ne pouvant s'empêcher d'inspirer chaque trace d'effluve qui filtrait à travers le patch. Il lécha doucement sa peau, à la recherche d'une trace plus tenace, plus onctueuse à savourer sur sa langue.

Omegaverse :  Recueil d'histoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant