Lilween et Donovan

92 9 0
                                    

TW: Violences conjugales.

###

Leur baiser n'était ni tendre, ni doux, c'était un clash de dents, de grognements et de lèvres tirées plus qu'embrassées. La chambre était saturée de phéromones fortes, étouffantes. Leurs poumons peinaient à respirer parmi les odeurs du sel de mer, de métal et de lys. Comme si des vagues furieuses arrosaient du métal pour le corroder et noyant des fleurs à leur summum de floraison, embaumant tout dans un nuage épais.

« Lilween... » siffla-t-il contre sa bouche avant de la reprendre.

L'appelé grogna doucement, poussant fermement son vis-à-vis sur le lit et provoqua un sourd grondement par son geste. Donovan ne le quittait pas des yeux, son regard sombre était noyé tant de désir que de défi. Les deux jeunes gallois étaient amoureux, dingues l'un de l'autre. Mais ils étaient deux Alphas dominants alors une part d'eux ne pouvait s'empêcher de griffer, de mordre et de provoquer. Le Greyhound monta sur les hanches de l'autre, le regardant de toute sa hauteur, ses yeux cyan devenus noirs sous la force de son désir.

« Donovan... » dit-il à son tour, entamant un mouvement de vas et vient sur le bassin de l'autre. Son Alpha intérieur était mitigé, satisfait d'avoir l'autre en dessous de lui mais mécontent de ne pas le posséder totalement. Lilween n'écoutait que très peu cette voix sauvage, préférant celle plus douce de son cœur. Il voulait faire l'amour à son petit-ami et non pas lui arracher la gorge. Alors il enleva son haut, exposant la peau laiteuse de son torse ainsi que ses muscles soigneusement entretenus. Il était mannequin après tout.


Donovan posa ses mains sur sa taille, griffa doucement son dos puis revint sur son ventre. Il le trouvait si beau. Et il se noyait dans son parfum de fleurs et de sel, essayant désespérément de s'en intoxiquer suffisamment fort pour faire taire ses instincts rageurs. Parce que Lilween était dominant dans l'âme, juste comme lui. Mais il l'aimait, il l'aimait à en crever. Il se redressa pour s'asseoir, Lilween toujours installé sur lui afin de respirer dans son cou, ses dents effleurant la glande odorante du blond. Il sentit la gorge vibrer d'un grondement à son égard mais ne s'éloigna pas, mordillant doucement tout en léchant la peau tendre. Il voulait mordre. Les mains de Lilween s'agrippèrent aux cheveux bruns du Staffordshire, tant pour l'empêcher de le mordre que par plaisir de s'y accrocher.

Leurs mouvements de hanches étaient erratiques, leurs érections douloureuses d'être toujours confinées dans leurs pantalons alors qu'ils ne cessaient de s'embrasser, de se chuchoter des mots doux malgré la brutalité de leurs gestes. Lorsque Donovan le renversa brusquement tout en tirant sur son pantalon, Lilween eut la respiration coupée quelques secondes avant de se reprendre, s'intimant au calme. Il n'était pas en danger. Leurs forces physiques rivalisaient mais n'étaient pas exactement égales, Lilween provenait d'une race canine faite pour l'élégance et la course, celle de Donovan était davantage dans les muscles et la force brute.

« Je t'aime Lil, je t'aime si fort... » lui dit-il, front contre front.

Lilween soupira, ses mains se croisant sur la nuque de son amant. Il le voulait si fort. Car même si leurs phéromones se livraient batailles, bien malgré eux, ils n'y sentaient aucune réelle animosité ou colère. Lilween avait d'ailleurs acheté des diffuseurs spéciaux, à brancher aux prises électriques, afin de bloquer au maximum la propagation de celles-ci hors de sa chambre et ne pas créer d'ambiance malaisante dans la maison. Et ils évitaient de coucher chez Donovan, qui habitait un immeuble assez vétuste, pour ne pas alerter tous ses voisins qui pourraient penser à un combat qui tourne mal.

« Fais-moi l'amour Sharkie... » Aime moi. Désire moi. C'était les seules choses auxquelles il pensait. Et Donovan le fit, descendant entre ses jambes pour embrasser et lécher ses cuisses et son sexe, ignorant le tremblement des jambes de Lilween, de désir ou de retenue de les fermer brutalement sur son crâne. Les deux peut-être. Il arrosa très copieusement ses doigts de lubrifiant, les Alphas ne mouillant pas de façon naturelle, et fit de son mieux pour être le plus délicat possible. Lilween pouvait presque entendre sa partie sauvage gémir de dépit et de frustration d'être ainsi traitée mais lui, il aimait ça. Il aimait sentir les doigts de Donovan en lui, sentir sa bouche sur sa peau et même entendre son grondement, devenu moindre, presque relaxant à ce stade. Et le jeune mannequin fit de son mieux pour le lui dire, ne retenant pas ses gémissements de plaisir ni les frissons de sa peau.

Omegaverse :  Recueil d'histoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant