La mélodie du coeur

chapitre 1

La nuit sombre est tombée sur les rues de Paris. La brise est douce et fraîche. Le ciel étoilé et la lune brillante haute au-dessus de la ville ajoutent à l'événement qui s'annonce une touche romantique. Sur un des toits, un chat noir prépare l'endroit pour sa lady. Des lanternes, des pétales de rose et même un panier à picnic sont installés. Tout pour elle, rien que pour elle. Chat noir s'apprête à avouer son amour à Ladybug une énième fois ce soir.

Exité, avec détermination et un peu d'appréhension, il s'assoit sagement et attend l'héroïne à pois noirs.
Les minutes passent sans que la justicière masquée ne décide de pointer le bout de son nez. Plus le temps passait, plus cet amoureux transi se sentait nerveux. "Elle viendra. J'en suis sûr", se dit-il, se répète-t-il. À cet instant précis, celle qu'il attendait avec impatience apparut dans un bond et atterrit pile au bout du chemin fleuri qu'il avait préalablement installé. Elle est venue.

"Je suis désolée pour le retard mon chaton. J'avais quelques trucs à régler, dit-elle avec un sourire désolé. Mais...Wow! C'est toi qui a fait tout ça ? En quelle occasion ? rajoute-t-elle l'air curieuse"

Il soupire silencieusement de soulagement avant de lui tendre la main pour l'inviter à le suivre. Elle fixa sa main un moment avec hésitation puis la saisit maladroitement. Il sourit et l'emmène au centre de son œuvre. En la lâchant, il lui demanda de fermer les yeux. C'est ce qu'elle fit. Quelques secondes plus tard, il lui demanda la requête inverse et quand elle réouvrit ses yeux, son regard était tout de suite porté sur le bouquet de fleurs que son partenaire tenait entre ses mains. Il le lui donna et dans un élan de courage et de résolution, la regardant droit dans ses yeux bleus lazurite, lui dit...

"Ma lady, tu es la personne la plus exceptionnelle que j'ai pu rencontrer dans ma vie. Tu es la seule qui  sache faire battre mon cœur par ta simple présence. Ladybug, je t'aime et je te promets de te rendre heureuse, de te protéger et de te chérir. J'aimerais être plus qu'un partenaire ou qu'un ami pour toi Ma lady. S'il te plaît, accepte mes sentiments pour toi"

L'héroïne aux cheveux bleu saphir soupira et arbora un visage sérieux et grave. Elle le répéta qu'entre eux deux c'était juste inconcevable, que leurs identités doivaient rester secrètes, qu'elle en aimait un autre. Elle lui rendit le bouquet en le regardant d'un air stricte comme pour appuyer ses propos. Elle était sur le point de s'en aller mais Chat noir la retient par le bras.

"Ma lady, attends ! Si tu pouvais me laisser une chance, nous laisser une chance, je te prouverai que mon amour pour toi est sincère-"

"Maintenant ça suffit Chat noir !"

Le cri de sa partenaire le fit comprendre qu'il était trop persistant cette fois. Il lâcha son bras et elle se retourna pour lui faire face.

"Nous deux, ça ne marchera jamais et j'aime quelqu'un d'autre. Tu ne peux pas tout simplement le comprendre ?Si tu étais vraiment amoureux de moi, tu accepterais de me laisser partir pour que je puisse être avec cette personne et être vraiment heureuse!"

Ce dernier refus fut plus violent que les autres. Notre héro habillé de cuir noir était bien plus que détruit. Ce n'était pas la première fois mais à force d'avoir le cœur brisé, il était plus fragile maintenant que jamais. La tête baissé, les poings serrés, il se mord la lèvre frustré. La justicière au costume écarlate s'en alla sans se retourner laissant ce pauvre chaton emplie de détresse seul voué à lui-même. Son cœur endoloris et déchiré une bonne dizaine de fois ne le supportait plus et comme s'il avait reçu plusieurs coups de poignard, il lui fit ressentir une vive douleur accompagné d'une grande tristesse qui le firent perdre la force dans ses jambes. À terre, les larmes coulèrent d'elles-mêmes sans qu'il ne se retienne encore une fois.

Maintenant en colère tel qu'il ne l'a jamais été auparavant, il casse les lanternes et saccage le panier avant de partir rentrer chez lui, les larmes coulant à flot et il ne laissa derrière lui que la preuve de son échec cuisant et saute d'un toit à un autre pour s'enfuir loin du lieu de sa confession. Dans un excès d'inattention, il glissa et tomba dans une ruelle près du quais. L'univers semblait s'acharner sur lui. Il n'avait plus la force de se relever. Il s'adossa contre le mur et se renferma sur lui-même quand quelqu'un vint à sa rencontre.

"Chat noir? Tout va bien?"

Celui-ci ne leva pas la tête, par peur de savoir quelle expression pathétique il afficherait mais reconnaît aussitôt la voix de son interlocuteur. Il s'agissait de Luka Couffaine, un musicien, ami des amis de son alter-égo et le guitariste du groupe Kitty section. L'endroit où il a atterrit était près du lieu où est amarré le bateau sur lequel le garçon aux cheveux bleus habitait. Il ne pouvait pas lui répondre à cause de ses sanglots et de son cœur lourd de peine. Toujours la tête entre ses bras ,il entendit le bassiste s'éloigner et revenir aussitôt, s'assoit à ses côtés et commence à jouer de la guitare.

Luka n'était pas vraiment doué avec les mots mais sa musique exprimait ses sentiments avec plus de gentillesse et de sincérité qu'il ne le pourrait vraiment le faire avec des paroles. Il jouait une mélodie calme et douce comme une berceuse pour le réconforter sans vraiment connaître de quel mal le héro de Paris souffrait. Il n'y avait que le son de la guitare qui résonnait dans cette allée sombre . Ils ne se parlaient pas mais Chat noir écoutait d'une oreille la symphonie de ce garçon qu'il ne connaissait pas vraiment en tant qu'Adrien et encore moins en tant que Chat noir. Il ne comprenait pas pourquoi Luka faisait ça ni pourquoi il se trouvait ici à une heure si tardive. Sans s'en rendre compte, son esprit embrumé par ces interrogations oublia la raison pour laquelle il se trouvait là :le rejet définitif de Ladybug. Ces sanglots s'atténuaient doucement et ses larmes s'arrêtèrent lentement de couler. Son cœur meurtri semblait bercé et allégé par la musique. Sa peine était toujours présente mais cette mélodie eu l'efficacité de le calmer un peu.