Chapitre 4

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Je me suis rendu compte d'une certaine tension dans l'air. On aurait dit un interrogatoire, ce qui, d'une certaine manière, était le cas.

Je lui avais fait comprendre que j'avais déjà défendu son entreprise dans l'affaire Sadie Miller, et peut-être que cela jouerait en ma faveur.

J'avais déposé le dossier complet et présenté nos compétences. Et l'entretien était déjà terminé. Le temps m'a semblé si court, peut-être y avait-il quelques points que je n'avais pas pu aborder. Je me suis forcé à ne rien laisser paraître, ce qui n'était pas bien difficile pour une avocate habituée à ne laisser transparaître aucune émotion sur son visage.

- Marie, vous pouvez dire aux personnes qui attendent de passer que la décision a été prise, elles peuvent se retirer, ordonna-t-il d'un ton ferme et autoritaire au téléphone sur son bureau.

Que voulait-il dire par "la décision a été prise" ? J'ai regardé attentivement, essayant de repérer une blague dans cette histoire, mais il n'y en avait pas.

C'était la première fois que je prenais le temps de l'observer et de scruter son visage. Il était beau, très beau même, même moi je devais l'admettre. Je pouvais passer plusieurs minutes à le contempler. Un bel homme brun aux cheveux noirs de jais, sa barbe était taillée au millimètre près et l'odeur de son aftershave était enivrante. Ses yeux gris étaient attirants et mystérieux.

Il était imposant et dominant.

Est-ce qu'il avait ressenti cette sensation étrange lorsque nos mains se sont frôlées ? Il y avait comme une décharge électrique dans l'air. Sans doute une répulsion qui me disait de m'éloigner de cet homme mystérieux à l'aura dangereuse.

- Votre entreprise a été choisie, Mademoiselle Wilson. C'était un réel plaisir, reprit-il après quelques secondes de silence insoutenable, me tendant la main pour la serrer.

Ce que je fis avec un sourire très professionnel.

- J'attendrai votre appel pour voir les détails du contrat avec vous, dis-je en rangeant mes affaires dans mon sac.

- Est-ce que vous avez déjà déjeuné ? me questionna-t-il en haussant un sourcil.

Son visage restait impassible, avec une lueur de mystère dans son regard. Ses magnifiques yeux gris, que tout le monde pouvait contempler pendant plusieurs minutes sans le réaliser, me scrutaient attentivement. Ces yeux qui pénétraient votre âme.

- Non ?, répondis-je en fronçant les sourcils, ne comprenant rien.

- Laissez-moi vous inviter, suivez-moi, proposa-t-il, mais cela sonnait plutôt comme un ordre.

C'était plus un ordre qu'une proposition, Monsieur, aurais-je eu envie de dire. Mais son visage fermé et strict m'empêchait de dire quoi que ce soit.

Les hommes comme lui pensaient toujours pouvoir tout contrôler. Pour qui se prenait-il pour me donner des ordres ?

Je plaignais déjà l'avocat que Parker et associés allait choisir pour travailler avec son entreprise.

Pour le moment, je mourais de faim et un déjeuner gratuit avec un milliardaire arrogant ne pouvait pas être si mauvais que cela pourrait paraître.

- Merci pour l'invitation, laissez-moi une minute pour prévenir Scott, je ne veux pas qu'il m'attende.

Il était sur son portable, la mâchoire crispée, marmonnant entre les dents. Peut-être avait-il reçu une mauvaise nouvelle, j'aurais cru que sa mâchoire allait tomber tellement elle était serrée.

- Nous pouvons y aller, repris-je avec un sourire, seulement le message de mon meilleur ami en était l'auteur.

Je repris vite mon sérieux quand j'aperçus les traits durs de son visage.

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