Chapitre 10

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- Que faites-vous ? demanda-t-elle, le souffle court.

Elle ne s'était pas retrouvée aussi près d'un homme depuis deux ans et, malgré le choc, elle sentait une chaleur diffuse envahir chaque point où leurs corps étaient en contact.

Elle sentit une main douce se poser sur son cou et son souffle s'altéra lorsque du pouce, il traça le contour de sa bouche.

- Tu es si belle, murmura-t-il en approchant ses lèvres.

Elle n'eut pas de mouvement de recul et sa réaction était comme un accord pour ce qui devait se passer ensuite.

N'avait-elle pas le droit de s'abandonner au plaisir juste parce qu'elle avait peur de la suite ? Se demanda-t-elle. Elle devait juste profiter de l'instant présent, se dit-elle.

À l'instant où ses lèvres effleurèrent les siennes, son pouls s'emballa et un frisson de plaisir la parcourut.

Sa raison lui dictait de le repousser, mais lorsqu'elle posa ses paumes sur sa chemise et sentit ses muscles frémir sous ses doigts, elle ne put résister à l'envie d'aventurer ses mains dans ses cheveux soyeux.

Elle entrouvrit sa bouche pour laisser sa langue s'aventurer dans la sienne. Une vague brûlante envahit tout son corps, mettant tous ses sens en alerte, réduisant à néant tout effort de se reprendre.

S'enhardissant, elle répondit à son baiser avec fougue, son corps embrasé. Des doigts avides se glissèrent sous sa robe et elle se cambra contre lui, découvrant alors l'évidence de son désir.

Briyanna ferma les yeux, le souffle chaud de Lévy caressait son cou. L'odeur de son eau de toilette raffinée l'enivrait de plaisir et se sentir dans ses bras musclés était tellement agréable...

- Votre rendez-vous ? demanda Briyanna en levant les yeux vers les siens.

- Ça peut attendre, c'est moi le patron, cara, répliqua-t-il d'une voix rauque.

Lorsque sa bouche reprit la sienne, son cerveau se déconnecta. Il referma les mains sur ses hanches et la serra contre lui. Quand elle sentit la puissance de son érection, soudain, un brusque éclair de lucidité la ramena à la réalité.

Elle se recula, ses lèvres rosies et gonflées. Elle ajusta sa robe et s'écarta de lui en essayant de reprendre ses esprits et de réprimer ses rougeurs.

- Qu'est-ce qu'il y a, cara ? dit-il, la mâchoire serrée, tout en essayant de contrôler ses pulsions et de faire descendre sa libido.

- Je pense que vous feriez mieux d'y aller, ça avait l'air important.

Il ajusta sa chemise et mit sa veste, reprenant son air d'homme d'affaires implacable.

- Tu as sans doute raison. Sois prête pour la soirée, répondit-il d'un ton glacial.

Il quitta la pièce en prononçant des jurons incompréhensibles. Briyanna était étonnée par son changement d'attitude et ne savait pas si elle le préférait indifférent. Elle décida d'aller quand même faire sa balade sur la plage pour se détendre après cette montée de sensations. Après tout, les ouvriers avaient commencé les travaux après le départ de Lévy et le bruit était infernal.

Elle était troublée de ne pas savoir si le fait d'avoir sa chambre séparée de celle de Lévy la ravissait, pourtant, ça devait être le cas. Elle prit sa serviette de bain, son chapeau de plage, ses lunettes de soleil et mit son maillot de bain deux pièces bleu turquoise, par-dessus un paréo fleuri léger. Elle voulait juste se détendre et ne penser à rien, surtout pas au milliardaire et à ce baiser fougueux.

Elle songeait tout de même à demander à Lévy s'ils pouvaient se rendre chez ses parents dans la ville de Sicile pour rendre visite à Poulgoso. C'était le cœur serré qu'elle avait laissé son chien à Nina Monténégro, mais elle était surprise de voir à quel point son chien s'était attaché à la dame au sourire bienveillant qui, d'habitude, n'était pas très à l'aise en compagnie des inconnus.

Lévy avait été très convaincant pour qu'elle laisse son chien. Pour lui, c'était mieux, pour le simple fait que l'endroit où il se rendait n'était pas convenable pour un chien et surtout parce qu'ils devaient travailler.

Elle comprenait mieux, c'était parce qu'il l'emmenait dans un endroit désert.

Lévy serrait le volant et roulait très vite. Il s'en voulait d'avoir oublié un très grand problème qu'il devait régler très rapidement. Un problème qui avait un nom et un prénom.

Hélyne Anderson.

Peut-être fallait-il qu'elle réapparaisse dans sa vie pour qu'il comprenne à quel point il tenait à Briyanna et ne voulait pas la perdre.

Ce n'était pas de l'obsession, il le savait, et malgré le fait qu'il avait souffert auparavant et s'était promis de ne plus ressentir une quelconque émotion semblable, il était quand même fou, oui fou de Briyanna. Et il savait de quelle folie il s'agissait.

Fou d'amour, il le devenait.

Il voulait la protéger, la sentir près de lui et être avec elle en ce moment même. Ce baiser avait prouvé qu'elle aussi ressentait quelque chose pour lui.

C'est pour l'effacer complètement de sa vie qu'il était là, en train de franchir la porte de ce restaurant. Quand Kylian l'avait prévenu ce matin que Hélyne était de retour en Italie et venait le voir dans sa villa, il s'était empressé d'accepter son invitation dans cet endroit qu'il connaissait que trop bien. Pour éviter qu'elle ne cause un cataclysme comme à son habitude.

Elle était déjà là, toujours aussi élégante et séduisante. Vêtue d'une magnifique robe dont le satin bronze mettait en valeur ses courbes, un décolleté vertigineux et un dos qui plongeait jusqu'au creux de ses reins, elle attirait tous les regards perchés sur des talons très hauts.

Elle avait changé de coiffure, ce qui était étonnant pour elle qui vénérait ses longs cheveux. Elle les avait légèrement taillés et avait fait une frange coupée à la perfection juste au-dessus de ses sourcils.

Peut-être les avait-elle coupés pour une nouvelle campagne publicitaire ? Après tout, pour quelqu'un sans scrupules comme elle, seule sa carrière comptait à ses yeux.

N'avait-elle pas de conscience, songeait-il en repensant à son geste d'il y a trois ans ?

- Tesoro, ne reste pas planté là comme un légume, dit-elle avec son plus grand sourire et une voix étonnamment trop calme.

Sans la quitter des yeux, il tira une chaise en face d'elle et prit place tout en la regardant avec méfiance.

- Un café avec une frite pour moi et pour lui un café bien noir et serré, dit-elle au serveur.

- Ne perdons pas notre temps tous les deux, Hélyne, et dis ce que tu me veux.

Le serveur arriva avec leur commande. Le service était toujours rapide dans ce magnifique endroit.

Combien de fois avaient-ils mangé dans cet endroit même ? Sûrement un nombre incalculable.

- Je vois que tu as choisi un bon restaurant, le service est super, dit-il de façon amère.

- J'ai appris du meilleur, dit-elle en lui tendant sa tasse de café. C'est ici même que tu m'as demandé en mariage, poursuivit-elle en tournant sa frite dans sa tasse et en la portant ensuite à ses lèvres.

Elle gardait son sourire et parlait comme si rien ne s'était jamais passé entre eux. N'était-ce pas cette même confiance en soi qui l'avait attirée à l'époque ?

Il resta silencieux à savourer son café sans la quitter des yeux pour cerner ses intentions. Il était dans les lieux qui avaient scellé sa plus grande erreur.

- Je sais que tu ne veux plus rien avoir à faire avec moi, mais je tenais à te dire en personne que je suis celle qui va représenter la marque de cosmétiques de l'entreprise avec laquelle tu vas signer un contrat.

- Il ne fallait pas te déplacer pour ça, je suis au courant, dit-il en quittant la table. Reste loin de moi, ne m'oblige pas à faire ce que je n'ai pas envie, finit-il par dire.

- Et ça ne te dérange pas, tesoro ? demanda-t-elle en le retenant par le poignet.

- Nous n'aurions rien à faire ensemble. Tu es mannequin, Hélyne, et je ne suis pas photographe, répondit Lévy en se libérant de son emprise sans difficulté.

Elle resta assise à siroter son café tout en souriant et en le regardant s'éloigner. Elle allait le reconquérir, et elle pensait que ça n'allait pas être si difficile.

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