(TW : Attention, ce chapitre évoque des thèmes tels que les TS, la dépression, le deuil, les agressions sexuelles. il comporte également du langage violent. )
10 h 20, Houston, Texas.
Nous étions à la mi-mai. C'était une de ses périodes où la météo oscillait entre un ciel bleu sans la moindre trace de nuage et une pluie battante qui semblait pouvoir engloutir la ville entière.
Le printemps battait son plein. Les arbres se couvraient de bourgeons, les premières primevères pointaient le bout de leur nez, les oiseaux chantaient de nouveau et leur voix mélodieuse s'accordaient parfaitement avec le bruit du vent dans les feuillages.
Toutes ces choses si banales qui constituaient notre quotidien, Mayna, elle était prête à tout donner rien que pour les redécouvrir.
Mais, de sa cellule, elle ne pouvait que les imaginer et cela l'attristait terriblement.
Ce qu'elle ne savait pas en revanche, c'est que tout ceci était sur le point de changer...
°°°
____________________________________Mayna
10 h 25, centre de détention pour jeune criminel de Houston, Texas.
J'ouvrais difficilement les yeux...
Je ne savais pas quelle heure il était...
Tard sans doute.
Mais j'aurais donné cher pour encore quelques heures de sommeil de plus...Je passais une main sur mon front, humide à cause de la transpiration.
Mon crâne me brûlait. Ma migraine était si forte que j'aurais juré que des lames de poignard avaient été plantés dans mes tempes...
J'étais encore endormie.
En général, à chaque réveil, je passais dix bonnes minutes à fixer le plafond, rêvassant de ce qui pourrait se trouver au delà...
Es-ce que, parfois, les oiseaux qui survolaient le toit de l'immense bâtisse qu'était cette prison se demandaient ce qui était caché à l'intérieur ?
Non, évidemment que non... Pourquoi le feraient-il ? Ils ont le monde entier à portée d'aile... Leur maison à eux n'a pas de toit.
Mon corps et mon cerveau encore en mode veille, j'appréciais me prélasser. Je ne faisais rien mis à part penser à ce que j'aurais pu faire si seulement je m'étais trouvée n'importe où ailleurs.
Ce n'est pas comme s'il y avait grand-chose à faire dans ce trou à rat...
Et puis la flemme...
5 ans que je moisissais ici ! 5 années gaspillées à me demander à quoi ressemblait la vie des gens à l'extérieur de la prison alors que la mienne consistait à rester là, sans pouvoir bouger, sans pouvoir respirer l'air frais du dehors s'infiltrant dans mes narines, sans pouvoir rouler des pelles à un inconnu dans une ruelle pour l'oublier le lendemain, sans pouvoir finir ivre à la fin d'une soirée, sans pouvoir me plaindre de la puanteur du métro, sans pouvoir rendre un devoir en retard au lycée ni me prendre une heure de colle...
Comme une statue, comme un objet du décor...
Tu parles, même les statues sont plus vivantes que toi.
Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même... Je l'avais fait et j'en payais les conséquences. Il m'avait poussé à bout, mais c'était moi qui avais commis l'acte irréparable...
5 ans, bordel !
- ... Miller, tu m'entends ? Eh, mais regarde-moi quand je te parle !
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Entre le sang et les larmes
RomanceLes larmes... Ces mots résumaient bien la triste enfance de Mayna Miller, incarcérée au centre de détention pour jeune criminels de Houston pour un meurtre qu'elle avait commis par légitime défense. Les larmes...Chaque jour, chaque heure, chaque...