Chapitre 5 - Cours petit chaperon rouge

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"Rien ne sert de courir, il faut partir à point"

Jean de La Fontaine


PDV KALIA


Je ne pus finir la lecture de la phrase car un fracas résonna dans mon appartement, puis un autre. Il y avait quelqu'un dans mon appartement, et Sullivan  étant en déplacement, ça ne pouvait être lui.Surprise par un énième bruit, je me plaquai au mur sur le côté gauche de la porte, et tentai de m'enfuir silencieusement. Je me rappelai du courrier et tout en avançant à pas de crabe, je baissai les yeux sur les derniers mots.

...et ils ne repartiront pas sans toi..vivante ou morte."

Tétanisée par ces mots et la situation dans laquelle je me trouvais, je lâchai le fascicule et décidai de laisser tomber la prudence et m'apprêtai à faire le sprint de ma vie. La lumière du couloir s'éteignit, la peur me gagna.L'obscurité me provoquait des sueurs froides en mon for intérieur, je sentis mon estomac se retourner. Je titubai, le souffle court, je ressentais une douleur au niveau de mon thorax. Le couloir était éclairé faiblement par le lampadaire extérieur, et ne me permettait pas de voir à ma convenance.Je vis les formes du mur se mouvoir.

Ressaisies-toi Kalia, pas maintenant. 

Je sentis la crise d'angoisse pointer son nez, elle grandissait en moi telle la lave d'un magma grimpant lentement jusqu'à atteindre le cratère. Je m'accroupis un instant, le temps de me calmer.Je devais l'en empêcher, ce n'était pas le moment. Je devais avoir les idées claires pour partir le plus loin possible et me mettre à l'abri. 

Je ne savais pas qui pouvait être chez moi, mais aux bruits entendus, il ne devait pas y être pour me parler de la pluie et du beau temps. Comment avait-il fait pour rentrer, j'avais pourtant fermé la porte. Je pris une grande respiration et soufflai du mieux que je pus. Je recommençai la manoeuvre pour que mon coeur batte moins vite, et que mon sang reprenne sa circulation habituelle. Mais rien n'y fit, je commençais à haleter, il me fallait de l'air maintenant. J'ouvris grand la bouche afin de prendre les bouffées d'air les plus grandes que je pus.

Pense aux mouvements des vagues, pense au bleu marine.

Je ne savais pas réellement à partir de quand le fait de penser au bleu et aux mouvements des vagues m'appaisaient, mais cela fonctionnait en temps normal. 

Je me persuadai que tout allait bien, pour que ça le soit réellement.

Les pensées positives, attiraient le positif. N'est-ce pas? 

Mais ça ne marchait pas, rien ne fonctionnait. Les bruits dans l'appartement cessèrent, il ne fallait pas rester là, ils sortiraient d'une minute à l'autre. Haletante, je tentai de me lever tant bien que mal, m'appuyant difficilement sur le mur afin d'avoir un maintient pour avancer. Mon coeur battait à s'en rompre, mon rythme cardiaque était affolant, mais il fallait que j'avance, il le fallait.

Je fis difficilement quelques pas, quand j'entendis une porte s'ouvrir derrière moi. Je me retournai vivement pour voir d'où le bruit provenait, mais l'obscurité m'en empêcha. Je reculai à tâtons en m'éloignant progressivement du bruitage et je ne vis rien, j'avais dû rêver. J'avalai ma salive et me retournai pour reprendre la route, quand d'un coup la lumière du couloir s'alluma.

D'un geste brusque, je pivotai à nouveau vers la source du bruit, et vis une personne vêtue de noir, une cagoule sur la tête. Il sortait visiblement de mon appartement. Puisque la porte de mon domicile était ouverte, et lui, se trouvait sur le pas de la porte,sa main appuyée sur l'interrupteur.

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