Azarias#19

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Je passais ma main sur le lit, m'attendant à trouver Callisto endormie. J'ouvris un œil en me rendant compte que les draps étaient froids. Elle devait encore avoir des obligations d'icône à respecter. Je me mis sur le dos, observant le plafond blanc. Un sourire étira mes lèvres quand je repensais à la soirée de la veille. Il fallait absolument que je remercie Maria. J'irai lui acheter toutes les asperges du monde si il le fallait. Je me levais puis m'habillais avec les affaires que j'avais laissées dans le placard. Ma combinaison de mécano était fourrée au fond. J'allais bientôt devoir la remettre tous les jours. Mon cœur se serra à cette idée. J'ouvris les rideaux, prenant un moment pour observer la mer. Je décidais ensuite d'aller déjeuner au restaurant de l'hôtel. Il y avait de fortes chances que Cal soit là bas. Je sortis de la chambre puis descendit les escaliers. Le restaurant n'était pas encore plein, les tables croulaient toujours sous la nourriture. Je fis rapidement le tour de la salle avant de me rendre compte que Cal n'était pas ici. Je m'assis seul à une table avec un morceau de pain et de la confiture. Je partis ensuite vers la machine à café pour me prendre un chocolat chaud. Un serveur me coupa la route. Je fis un pas en arrière, bousculant une femme derrière moi. Je me retournais, faisant face à deux yeux verts que j'avais du voir plus d'une centaine de fois dans ma vie. Les miens.

- Excusez moi.

La femme fronça les sourcils avant de balayer l'air de sa main, chassant une mouche imaginaire. Elle fit demi tour, me laissant planté au milieu du restaurant. Un frisson remonta le long de ma colonne. Des milliers de pensées assaillirent mon esprit. Pourquoi avait elle les mêmes yeux que moi ? Qui était elle ? Je partis à sa poursuite, bien décidé à avoir des réponses. Quand je la retrouvais, elle était assise face à un homme beaucoup plus âgé qu'elle. Je m'arrêtais à côté de leur table. Le femme me jeta un coup d'œil avant de m'ignorer royalement.

- Désolé, je ne veux pas vous importuner mais j'ai l'impression de vous connaître.

L'homme me dévisagea un instant avant de s'adresser à la femme.

- Je te retrouve tout à l'heure.

Il se leva et partit. La femme pinça les lèvres. Elle ne voulait pas me regarder. Je prenait mon temps pour l'observer. Elle avait des cheveux bruns, le même nez droit que moi et le même menton. C'était une réplique plus vieille et féminine de moi. Je lui demandais :

- Qui êtes vous ?

Elle daigna enfin passer un regard sur moi. Elle se recula dans son siège avant de croiser les bras sur sa poitrine.

- Je ne vous connais pas. Vous pouvez partir.

Je haussais les sourcils. Elle se moquait ouvertement de moi.

- Connaissez vous la station service de la route 54 ?

Une étincelle alluma son regard. Je continuais en m'asseyant :

- Connaissez vous l'histoire de la femme papillon qui a abandonné un père et son enfant dans cette même station service ?

Sa main couverte de bagues claqua sur la table.

- Ça suffit.

Ses yeux verts affrontèrent les miens. Elle reprit :

- Qu'est ce que tu me veux ?

Je voulais des réponses. J'avais besoin de savoir pourquoi, qui elle était devenue maintenant, la raison pour laquelle elle n'est jamais revenue nous voir, mon père et moi.

- Vous êtes ma mère n'est-ce pas ?

Elle haussa les épaules avant de soupirer.

- Oui, je suppose.

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