La rencontre 🧣

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Point de vue : LÉNA

Il est 20h, je suis assise dans mon canapé et regarde avec attention le journal télévisé.
Un tueur en série, surnommé "le rouge gorge" car portant un foulard de couleur pourpre, aurait été aperçu selon des sources aux alentours de Paris, ma ville natale et celle où je me trouve actuellement.
En ce beau soir d'été, rares sont ceux qui osent, de ce fait, s'aventurer en dehors de leurs appartements. Et en dix-neuf années d'existence, j'avoue n'avoir jamais eu aussi peur de sortir dans la rue.
Or, je suis tiraillée par un fâcheux dilemme.
Soit je suis raisonnable et reste bien tranquillement chez moi ou deuxième option, dans un peu moins de 30 minutes, je rejoins des potes à une soirée.
L'avantage c'est que j'habite à cinq minutes de l'endroit où se déroule la fête, donc pas de problème non ?
Bien que je suis un peu effrayée à l'idée de passer le seuil de ma porte, le choix est vite fait. J'y vais !

- Léna, ce soir tu ne rentres pas après minuit, c'est clair ? me déclare sévèrement ma mère.

- Oui maman, c'est clair, répondis-je promptement.

Je me lève et me prépare. Je mets une simple robe noire avec des baskets blanches. Histoire de pouvoir courir si besoin, attend je viens vraiment de penser à ça ? Bref.. je me lisse rapidement les cheveux car le temps presse, prends ma veste en cuir ainsi qu'un petit sac à main noir et m'éclipse en saluant ma mère.

                                    {...}

Il est 23h39, je commence à être fatiguée et le couvre feu approche, c'est pour ces raisons qu'avec mes deux amies, Lou et Céleste, nous décidons de rentrer.

- Pas besoin de me raccompagner les filles, j'habite à 5 minutes, je vais me débrouiller dis-je à Lou et Céleste.
- Tu es sûre ? me demande Lou.
- Mais oui, j'suis sûre ! Faites attention à vous en rentrant ! leurs dis-je en faisant un petit coucou de la main.

Je me mets alors à marcher seule, lentement, dans les rues vides de la capitale. Il est d'ailleurs rare de voir les grandes avenues et faubourgs quasiment déserts.
C'est dans mes pensées que je continue ma pérégrination pour rejoindre la maison, quand tout à coup, quelque chose m'agrippe violemment le bras et me projette, malgré ma résistance, dans une ruelle adjacente. Acculée contre un mur tout mouvement est impossible.

- Tu sais qu'il est dangereux de se balader en ville par les temps qui courent ma belle ? me murmure l'individu dont je ne distingue pas le visage.

Il est tout vêtu de noir mais en le détaillant plus attentivement, je remarque avec effroi qu'il porte un tour du cou rougeâtre. C'est alors tremblante d'épouvante que j'en arrive à la conclusion, que l'inconnu à mes côtés n'est autre que "le rouge gorge".

- Ne panique pas, je ne te tuerai pas si tu veux tout savoir, me dit-il doucement. Cela fait longtemps que je t'observe et je te trouve juste ravissante. Je me suis dis que je devais tenter ma chance et venir te parler. C'est vrai que ce n'est pas le moment le plus opportun mais il fallait que je le fasse avant d'être arrêté, tu comprends ?

Encore sous le choc, aucun son ne sort de ma bouche. Mais une chose est sûre, à sa tonalité de voix, je suis certaine que mon agresseur n'est autre qu'une femme. Elle à l'air d'attendre que je formule une réponse.

D'une voix tremblante je me lance :
- Ppp..pourquoi m..moi..? demandais-je faiblement.

- Un beau jour je t'ai croisé au détour d'une rue. Tu étais joyeuse et rayonnante en plus d'être vraiment jolie. Alors, je me suis surprise à vouloir te connaître, te parler, dit-elle simplement.

- V..vous me dites ç..ça alors q..que vous êtes..

- Je suis ?

- une... enfin.. une.. meurtrière.

- Et alors ? C'est vrai mais réfléchis, si demain je sors habillée en civile et sans mon foulard rouge, personne ne me reconnaîtrait. Je ne suis rien qu'un individu lambda qui laisse parfois libre cours à ses pulsions inconvenantes. Tu n'as donc pas à avoir peur. Je ne te ferais aucun mal, tu as ma parole.

- J..je veux rentrer chez moi.., dis-je en sentant les larmes arriver car la panique ne fait qu'augmenter.

- D'accord. Demain, je viendrais chez toi et je te prouverais que tu peux me faire confiance, me dit-elle en s'écartant. Passe une bonne nuit.

Après ça, elle disparaît. Je reste stoïque pendant quelques secondes, le temps de réaliser ce qu'il vient de se passer. L'assassin qui effraie tout le monde veut apprendre à me connaître ?! Elle me trouve jolie..pfff..
Dans quel merdier je me suis fourrée ?

Pourquoi moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant