{3 semaines plus tard}
PDV Lilou
Je regardais Léna s'entraîner sur ses exercices, quand elle s'endormît, exténuée, sur son bureau.
Je pris alors un coussin et releva sa tête, le plaça en dessous, puis sortie de sa chambre discrètement par la fenêtre.
Je pense que je l'apprécie vraiment, je ne m'étais jamais sentie comme ça, aussi vivante.- Qui êtes vous?
Je me retourne et tombe nez à nez avec la mère de Léna. Et merde.
Elle me dévisage puis ses yeux s'écarquillent soudainement.- C'est vous ! L'inconnue avec qui elle est allée au parc ! Que faites vous dans sa chambre, vous êtes venue importuner ma fille ? Je lui avais dit de ne plus vous voir ! hurla-t-elle. Puis en baissant légèrement le ton, elle-dit : Je sais ce que vous rechercher, sachez que le lesbianisme est un péché alors laissez ma fille en dehors de ça ! Vous n'êtes qu'une moins que rien. Un être corrompu condamnant ceux qu'elle touche aux flammes de l'Enfer.
Je soupire.
- Elle fait ce qu'elle veut, elle est majeure à ce que je sache. Vous devriez arrêter d'être derrière elle comme ça.
Elle rigole.
- Vous venez vraiment de me dire ça ? À moi ? Elle vit sous mon toit, si elle n'est pas contente, elle part, mais elle ne le fera pas parce qu'elle n'est pas assez grande pour se débrouiller seule. Maintenant, quittez ma maison sur le champ ou j'appelle la police.
- Comme vous voulez, j'en ai rien à foutre. Mais ça ne changera pas, je verrais votre fille dans tous les cas.
Elle s'avance vers moi et me donne une gifle.
- Maman ! je me retourne et vois que Léna se trouve à quelques pas de nous.
- Léna, retourne dans ta chambre !
Sa mère m'énerve mais je ne dis rien.- Non et tu vas m'écouter ! Pourquoi tu la gifles ?! Parce qu'elle est venue me voir ?! J'ai 19 ans, je ne vais pas rester enfermée dans ma chambre avec comme seuls amis Lou, Céleste et Hugo. Et puis ta manière d'aborder l'homosexualité me révolte, nous ne sommes plus au Moyen-Âge ! Tu n'as pas le droit de porter des propos comme ça !
PDV Léna
Je pense que je n'ai jamais été aussi énervée.
Elle a osé la gifler... et je sens que ça va bientôt être mon tour.Elle s'avance vers moi, furieuse.
- Tu te prends pour qui ?! Tu ne me réponds jamais comme ça d'habitude ! Je suis sûre que c'est à cause de cette sale garce ! Je t'interdis de la revoir ! Si elle repose un pied ici, je te mets dehors.- Pourquoi tu es comme ça ? Depuis que
Papa est parti tu n'es plus la même ! Si il était encore là, tout serait différent ! Je n'ai jamais osé contester tes ordres absurdes. Mais s'en est trop !
Tu disais m'interdire des choses pour me protéger, pour mon bonheur mais, tout ce que tu as fais, c'est enlever ma chance d'être heureuse.
Je n'avais même pas remarqué que je pleurais.
Quand la main de ma mère se dirige dangereusement vers ma joue, je ferme les yeux mais rien ne se passe.- Si j'étais vous, je ne la toucherais pas.
Je rouvre les yeux et voit Lilou tenir fermement le poignet de ma mère. Elle a l'air vraiment énervée, ses pupilles sont totalement dilatées.
Elle finit pas la lâcher et me regarde d'un air indescriptible.- Partez de chez moi ! Léna, toi, tu rentres, dit ma mère après quelques secondes.
Je fixe le sol en pleurant à chaudes larmes tandis que j'entends Lilou s'éloigner. Je finis par rentrer suivie de près par ma mère.
- Fais tes affaires. Je ne veux plus de toi ici.
Je ne dis rien et monte dans ma chambre. Je ne pourrais pas la faire changer d'avis et quand bien même, je n'en n'ai pas envie.
Je prends 2 valises et y place quasiment toutes mes affaires.
Après 45 minutes, ma chambre est vidée.Je redescends avec mes bagage, ma mère me fixe.
- Au revoir.
Je ne lui réponds pas et sort. Il est déjà 18h30, il
commence à faire noir. Je déambule sans but précis. Je suis finalement rattrapée par la fatigue car mes valises ne sont pas légères. Des larmes coulent sur mes joues, je n'arrive pas à croire qu'on en soit arrivées jusque là.Droguée par ma tristesse, je suis dans un état second, si bien que je marche au milieu de la route. Je vois une voiture surgir et rouler à toute vitesse dans ma direction, les phares me faisant plisser les yeux.
Je finis par accepter mon destin, je ferme complètement les yeux en me préparant au choc.
Mais rien ne se passe...- Qu'est-ce que tu fous ?!
J'ouvre les yeux et voit Lilou, debout à côté de sa voiture, me regardant.
C'est toujours en pleurant que lâche mes valises et court vers elle sans trop savoir pourquoi. Je me jette dans ses bras tandis qu'elle ne bouge pas.PDV Lilou
Je ne sais pas quoi faire. Est-ce que je devrais la prendre dans mes bras pour la réconforter ? Je ne fais rien ? Je devrais lui dire que tout va s'arranger ? J'en sais rien...
Après quelques secondes, je décide de lui caresser les cheveux tandis que des automobilistes commencent à klaxonner car je bloque la circulation.
- Monte.
Je la sens hocher la tête puis elle s'installe côté passager tandis que je prends ses valises pour les mettre dans le coffre.Je remonte dans la voiture et démarre alors que j'entends encore Léna renifler.
- Que s'est-il s'est passé ?Elle essaie de m'expliquer mais pleure tellement qu'elle n'arrive pas à bien articuler. Je ne comprends rien.
- Calme toi, respire.Je lui prends la main et la caresse délicatement avec mon pouce pour tenter de l'apaiser. Ce qui fonctionne après quelques minutes.
- E..Elle m'a juste d...dit de partir... M..Mais je ne sais p..pas où aller... J..J'ai peur.. je me.. s..sens abandonnée...Je me stationne alors sur le bas côté et me tourne vers elle.
- Reste chez-moi en attendant. Ne te mets pas dans cet état, ça va s'arranger tout fini toujours pas s'arranger. Et sache que je ne t'abandonnerais pas, si quelque chose cloche, je serais toujours là pour toi, d'accord ?
- M..Merci..
Je lui fais un léger sourire et m'approche pour la prendre dans les bras. Je ne suis pas comme ça d'habitude, être tactile, faire des câlins ça n'est pas vraiment mon fort, pourtant là, j'ai envie de lui en faire.
- Pourquoi ton cœur bat vite...? me demande-t-elle.Je me redresse subitement, me repositionne avant de remettre le contact sans pour autant répondre à sa question.
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Pourquoi moi ?
RomanceC'est la panique dans les rues de Paris. Un individu surnommé "le rouge gorge" sévit, il a déjà pris la vie d'une dizaine de personnes. Toujours masqué, il pourrait déambuler tranquillement dans les rues en plein jour sans craindre d'être attrapé. ...