Chapitre 2

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Alosya

Comment ? Mais qu'est-ce qu'il est en train de me dire ? Tout cela se serait déroulé il y a plus de deux cent ans ? Impossible !

Je suis figé. Est-ce une blague ? Si c'est le cas elle n'est pas drôle. Ma bouche s'entrouvre et se referme, sous l'effet de la surprise. Non, c'est impossible. Je ne peux pas être resté endormis autant de temps... C'est impossible.

- Non, murmure-je pour moi-même, non...

- Alosya... fait le jeune homme d'un air désolé

- C'est impossible, cries-je

Horrifié, je trouve les forces pour me relever. Mes pensé sont focalisé sur cette phrase. Rien de tout ça ne peut être réel. Cela ne peut être vrai ! C'est impossible ! Affolé, je cour vers la porte blanche et la pousse, me retrouvant dans un couloir blanc. Tout est blanc. Pourquoi cette couleur ? Non, il faut que je sorte, que je respire. Tout ce qu'il m'a dit est impossible. Improbable.

Mon souffle de plus un plus erratique, mon cœur s'emballe en arrivant devant une porte opaque. Je ralentis dans ma course. J'ai peur de ce que je vais trouver en poussant cette grande porte. Serait-ce le monde que j'ai laissé, ou un que je ne connais pas ?

Je déglutis péniblement, mon souffle irrégulier ne m'aidant pas. Plusieurs personnes se sont arrêtées pour me fixer. Certains d'entre elle vont même jusqu'à chuchoter. Quel outrage, pour une personne de mon rang. Mais je ne m'en soucie guère. Mes pensées sont focalisées devant moi, vers cette porte.

- Vous confronter à la réalité peut être un choc pour vous, fait une voix derrière moi

Me retournant, je peux voir l'homme qui m'a appris la nouvelle. Les cheveux bruns, les yeux bleus. Celui-ci adopte une posture royale. Une posture assez familière...

- Que me conseillez-vous alors, fis-je d'une voix acerbe, rester allongé et vous croire sur parole ?

- Je sais que c'est difficile mais je ne vous empêcherai pas de franchir cette porte. Parfois, voire de ces propres yeux vaux plus que tous les discours du monde

Acquiesçant à ces paroles je fais volte-face pour ouvrir les deux battants me menant vers la vérité. Posant mes deux pieds sur le sol, hors de la bâtisse mes yeux s'écarquillent. Entouré d'arbre, un village se dresse. Une très légère ressemblance se fait sentir au niveau des toitures. On aurait dit une reproduction de nos maisons. Oui, j'en suis sûr à présent, le garçon m'a dit la vérité. Toute ma vie s'est déroulée il y a plus de deux cent ans !

Je ferme les yeux pour sentir une petite brise parcourir mon visage. J'inspire, expire cet air dont j'ai été privé pendant des centaines d'années et rejoins l'homme à l'intérieur. Il me faut des réponses !

Me voyant revenir vers lui, l'homme me fait signe de le suivre. Arrivant dans la chambre dans laquelle je me suis réveillé, je m'assoie sur le lit tandis qu'il prend place sur une chaise, en face de moi.

- Je pense que vous avez beaucoup de question. J'y répondrais du mieux que je peux.

Je hoche la tête, satisfaite de sa réponse. Plongeant mes yeux verts dans les siens, je me concentre sur les questions à poser.

- Savez-vous qui je suis ?

- Bien sûr : vous êtes Alosya Vanden Black Disht de Runiam, reine des elfes

- Alors pourquoi m'appelle-t-on madame ? demandes surprise qu'il sache mon nom complet

- Parce que je suis aussi un De Runiam

- Pardon ?

- Vous vous doutez bien qu'étant inconsciente, vous ne pouviez régner. Votre cousin Balik a été désigné comme roi remplaçant, en attendant votre retour. Je suis son fils : Clevus Krinion Vlad de Runiam

- Mais vous êtes roi, fis-je déconcerté

- Je sais ce qui vous préoccupe. Mon père savait que vous reviendrez un jour. N'étant pas issu de la branche principale de la royauté il savait qu'il vous céderait un jour ou l'autre le trône, c'est pourquoi mon prénom commence par un C, parce que je ne suis pas le véritable roi.

J'ouvre la bouche sans prononcer un seul mot. Je suis touché. J'ignorais que Balik, mon cousin m'était si loyal... Souriant un mon cousin éloigné je l'encourage à poursuivre.

- Je ne connais pas tous les détails de cette nuit fatidique en 1789, toutefois je crois que les auteurs de votre cryogénisation pourront répondre à vos questions

Interloqué je penche ma tête sur la côté. Clevus me fait alors signe de me retourner, ce que je fais. Je vois alors la porte de ma chambre s'ouvrir sur des visages familiers. Mon visage figé par ce que je vois, je ne peux empêcher les larmes de coulé. Ma famille...

Dans tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant