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Alexandre

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Rosewood, 17 octobre 18h54

Aucune idée de qui était cette fille, mais je dois dire qu'elle a eu du courage de frapper Mya. Personne ne l'avait jamais remis à sa place jusqu'à aujourd'hui. Maintenant c'est elle qui a peur des autres, plus le contraire. Il faut aussi avouer qu'elle l'avait bien cherché.

C'est mérité.

Après cette journée plus qu'épuisante, j'allais vivre une soirée tout aussi fatigante. J'aime bien être à l'école pour fuir mes parents qui se disputent sans arrêt, mais j'aime aussi beaucoup être chez moi pour fuir les profs et tous les problèmes que me ramène l'école.

Enfin sorti du bus, je marche sachant ce qui m'attend quand je vais rentrer chez moi. L'enfer que je vis à cause de mes parents, en particulier à cause mon père. Je continue de marcher quand soudain je vois un chien, seul et frigorifié. Il a l'air si triste, ça me fais de la peine. Plus je le regarde, plus je m'identifie à lui, seul dans ma chambre, triste et congelé, regardant par la fenêtre la neige qui tombe lentement. Des larmes chaudes qui me réchauffent, coulant le long de mes joues, entendant mes parents se frapper et s'insulter. Voici à quoi je pense en observant ce pauvre petit chien, il a le droit d'être heureux et au chaud dans une maison entouré d'une famille attentionné. Voulant l'aider, je m'approche de lui doucement et délicatement, mais c'est à cet instant, quand je pose ma main sur lui, qu'il me mord et part très vite.

La main en sang, je continue de marcher jusqu'à chez moi, le plus lentement possible essayant de fuir les problèmes qui m'attendent. Je marche, puis c'est là que je me retrouve devant la porte d'entrée. J'enlève la capuche de mon manteau, laissant apparaître mes boucles brunes accrochées à mon crâne. Je me recoiffe quelques secondes, comme si mon apparence allait fasciner mes parents. C'est après quelques minutes, debout devant la porte de ma maison, que je pose enfin ma main tremblante sur la poignée de la porte.

J'aurais dû fuir, croyez moi.

A peine la porte ouverte, j'entends des cris. Ça me brise le cœur d'entendre ma mère hurler comme ça, je n'ai pas vraiment envie de me mettre entre eux deux, par peur de mourir, mais littéralement. Mon père en est capable, parfois j'ai peur qu'il me tue moi ou ma mère pendant notre sommeil. C'est bizarre dis de cette façon mais c'est un vrai psychopathe, mais je l'aime malgré tout, même si je pense que ce n'est pas réciproque.

Ça ne l'a jamais été de toute façon.

Refermer la porte et m'enfuir serait me rapporter encore plus de problèmes que je n'en ai déjà. Donc je décide d'affronter mon pire cauchemar, mon père.

Je passe la porte et avance, je marche tout droit me dirigeant vers le salon totalement plongé dans le noir. Cherchant l'interrupteur depuis maintenant quelques secondes, je le trouve et appuie dessus. La lumière s'allume puis je vois sous mes yeux, un grand cercle rouge, je ne met pas longtemps à comprendre que c'est du sang et à qui il appartient.

Perdu dans mes pensées, je reviens à la réalité et remarque que le silence s'est installé. Plus aucun cris, même pas un chuchotement de mon père menaçant ma mère, rien. Je trouve ça plutôt étrange alors je commence à monter les escaliers dans la plus grande des délicatesses. Méfiant et stressé, je pose mon pied sur la première marche puis sur la deuxième et ainsi de suite, le plus lentement et silencieusement possible.

Arrivé à l'étage, me voilà en pleins milieu du couloir, dans le noir total. Il n'y a plus d'électricité, bien évidemment, au moment où j'en avais le plus besoin. Je marche donc dans une direction inconnue, et me retrouve dans une pièce, qui est effectivement la chambre de mes parents. J'ai toujours été jaloux de leur chambre, le lit est immense, le matelas est incroyablement confortable et ils ont même une salle de bain seulement pour eux. Elle est si grande qu'il y a deux armoires, une bibliothèque ainsi qu'un bureau. Et au milieu de cette chambre juste magnifique, il y a un tapis blanc appartenant à mon arrière-grand-mère, il est basique mais je le trouve sublime.

La lumière de dehors éclaira un peu le couloir, et j'arrive à distinguer d'autres tâches de sang. Je les suis, puis celles-ci me mènent dans ma chambre. Bizarre. Je continue de suivre ces petites gouttes rouges étalées sur le sol, je marche encore et encore jusqu'à ce qu'il n'y en ai plus. Je relève la tête et remarque que je suis à présent, debout, devant mon armoire. Un sentiment bizarre prend possession de mon corps et mon cœur se serra. Je ne penses pas qu'ouvrir ce placard sois une bonne idée. Ma main commença à trembler, mais il était trop tard, je devais ouvrir l'armoire qui était en face de moi. Méfiant, je regarde autour de moi puis pose ma main sur la poignée.

Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens observé.

J'ouvre mon placard, espérant ne rien trouver de choquant à l'intérieur. Et c'est à cet instant que mon cœur arrêta de battre. Ma mère était là, inconsciente. Puis son corps ensanglanté et mutilé tomba sur le miens. Nous atterrissions par terre, et je n'ai pas le temps de réaliser ce qu'il se passe que je sens une main se poser sur mon épaule. Une autre main attrape ma gorge pour me coller violemment contre le mur. Alors que j'ai du mal à voir qui se tiens devant moi à cause de l'obscurité et des nombreuses larmes qui coulent le long de mes joues, je comprend que cette personne est mon père.

Ça ne me choque même pas.

Essayant de me débattre, je le fixe droit dans les yeux. Peu de lumière nous éclaire mais malgré ça, je peux apercevoir ses yeux de psychopathe. Je le fixe encore, me demandant si il compte faire à son fils, la même chose horrible qu'il vient de faire à sa femme.

- Tu l'as tué.

Cet homme est tellement fou qu'il doit en être fier, je n'arriverai jamais à le faire regretter, mais qui ne tente rien, n'a rien, n'est-ce pas ? Je continue de le fixer, les yeux remplis de larmes, quand j'aperçois soudain que sa bouche commence à s'ouvrir. Il va me menacer.

- Ose le dire à la police, puis tu seras le prochain, c'est clair ?

J'ai tellement l'habitude que je prédis l'avenir maintenant, un talent caché. Je secoue la tête en guise de oui, puis celui-ci me relâche. Pensant que je suis dorénavant sain et sauf, mon père commence à partir, mais quand j'ai enfin le dos tourné, il m'attrape par mon pull et me frappe jusqu'à que je commence à saigner.

A vrai dire, je m'y attendais un peu.

Ma tête cognant contre sa main, puis contre le mur. A cet instant précis, ma douleur n'est pas physique mais mentale, qu'ai-je fais pour mériter ça ?

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Lune & Alexandre (EN RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant