46- Sueur Froide

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*PDV Omniscient*

Dans un coin de la forêt si éloignée de la population que la nature a complètement reprit ses droits se trouve une jeune fille. Elle est plongée dans ses pensées. En y réfléchissant, Mera s'arrête dans ses pas. Elle ressasse tous ces souvenirs, et ne peut s'empêcher d'haleter. Pendant que la jeune fille cogite hardiment, elle ne peut s'empêcher de trébucher sur une racine d'arbre par manque de concentration. Elle est donc parfaitement surprise de se sentir brutalement tombée en avant. En avant... dans un ruisseau. Avant même qu'elle ne puisse prendre le temps de rire de la situation, elle est trempée de la tête aux pieds. Ses vêtements habituels étaient maintenant complètement collés à sa peau, ses chaussures étaient imbibées d'eau et ses cheveux fabuleusement dégoulinants. Elle est allongée sur le dos, flottant sur la surface de l'eau tout en fixant le ciel d'un air renfrognée. Elle soupire de frustration et enlève ses vêtements. Fermant ses yeux, elle concentre son aura dans ses yeux et les ouvre à nouveau. Dans ses pupilles bleues claires, on peut apercevoir une lueur rouge, plus précisément une pointe de rouge écarlate. Son aura bouillante devient tout à coup très froide, gelant efficacement les plantes sous ses pieds et l'entièreté de l'étendue d'eau. Elle regarde simplement ce qu'elle vient d'accomplir inconsciemment, avant de reporter son attention sur ses vêtements trempés. Depuis son combat contre Kurapika, elle s'est souvenue qu'elle possédait des pouvoirs, et étonnamment, elle possède une facilité déconcertante à les utiliser. Elle n'en a pas encore parler à la brigade, mais elle en a quand même parler à son père. Un petit sourire prend place sur son visage et son aura s'adoucit légèrement en y songeant. Une goutte d'eau coulant de ses cheveux jusqu'à son épaule droite fut ce qui la ramène à sa situation plus qu'embarrassante. 

Tandis qu'elle bouillonne de l'intérieur, la jeune brunette ne se rend pas compte, encore une fois, d'une forme non-identité courant à toute vitesse dans sa direction. Si seulement elle avait été moins distraite ce jour-là. Quelque chose de dur la cogne de face et la plaque efficacement au sol. Elle se retrouve une fois de plus allongé sur le dos à la différence non négligeable du poids supplémentaire au-dessus d'elle. Elle ouvre les yeux, qu'elle a clôt par réflexe en sentant la collision, avant d'émettre un petit gémissement confus en voyant une tortue-zébré, à califourchon, juste au-dessus d'elle, et en prenant en compte ses yeux fuchsia brillant d'une lueur sauvage et son expression faciale à la limite de la démence. Avant même que Mera ne puisse commencer une série d'injures au roi autoproclamée, plus par gêne que par colère, un halètement s'échappa de sa bouche. Les quatre doigts de son "agresseur" lui maintiennent ses poignets au-dessus de sa tête.

Meruem, quant à lui, est dans un état second. Il ne contrôle plus rien, sa conscience de son environnement a tout bonnement disparu. Pour une raison quelconque tout ce qui comptait c'est la créature en dessous de lui. Pourtant, une partie de son cerveau qui tourne à plein régime ne pouvait que se questionner. "Maintenant que nous l'avons en face de nous, pourquoi nous ne la dévorons pas ?" est la question qui ne cessait de traverser cette partie de son esprit. Il ne comprend pas pour ne l'avoir jamais ressenti. Au final, même si il n'en n'a pas l'apparence, Meruem reste un nouveau-né, qui plus est, une Kimera Ants. Il est pur et ne comprend pas les sensations qui le parcoure en ce moment même, il ne sait rien sur les émotions, et n'a eu aucune constante dans sa vie sur laquelle se baser à ce sujet. C'est nouveau pour lui.

Pour Mera, ce n'est pas exactement la même chose, mais c'est similaire. Elle pouvait mettre un nom sur chaque émotion qu'elle ressentait, mais c'était tout. En reprenant doucement ses esprits, elle se rendit compte de la position vulnérable et embarrassante dans laquelle elle était. Malheureusement pour Meruem, sa densité n'empêche pas la jeune fille de relier les points entre ce qui se passent actuellement entre eux et son passé. Mera a donc grandi en exécrant tous les hommes qui essayait de la toucher sans son consentement. Un fait que Meruem ne connait pas et allait apprendre à la dure. Rapidement, l'aura sombre et froide de la jeune fille se lève, s'étendant jusqu'à dieu sait où, tout en dégageant une froideur extrême qui glace absolument tout sur son passage. Les animaux à proximité s'enfuient aussi vite que possible ou restent pétrifiés sur place. Les arbres, plantes et toutes autres formes de vie qui ont le malheur d'être dans la large zone du déploiement de l'aura plus de dix secondes meurent sans surprise. Le plus choquant c'est que cela parvient même à réveiller le roi du mode automatique dans lequel il s'est placé à cause de ses instincts.

Actuellement, tout ce que ces derniers-nés lui disaient de faire était de courir, courir le plus vite possible et se cacher du prédateur en dessous de lui. La créature en question le fixe, ses yeux aux pupilles normalement brunes sont complètement noire, de la cornée à l'iris, et la seule touche de couleur présente est la lueur rouge qui rendait son regard encore plus menaçant. Toute la haine qu'elle ressent, semble être diriger contre lui, et cette impression devient plus véridique lorsque toute l'intention de tuer qui se dégage de la fille lui fut d'un coup destiné. Le roi des Kimera Ants eut instantanément l'impression de sentir la pression de devoir soulever cinq globes terrestres. Pour la première fois de sa vie, Meruem semble terrifié par une humaine. Il recule aussi vite que possible, commençant à courir dans le sens opposé en ignorant complètement sa fierté blessée par l'action. La seule chose qui le préoccupe, c'est de s'éloigner du danger qui réussit à leur faire frissonner, lui, l'être le plus "puissant" au monde, de terreur. Sa tentative de fuite fut malheureusement de courte durée, car avant même qu'il ne puisse faire un pas, il perd l'usage de son corps et semble paralysé. Une main saisit soudainement son cou dans une poigne douloureuse, l'étouffant presque, mais laissant quelques minuscules bouffées d'air passées par sa trachée à des intervalles extrêmement longue. Sans perdre l'emprise sur son cou, la main le retourne, l'obligeant à faire face à la cause de sa peur actuelle. Il a toujours pied grâce à la petite taille de la fille, mais cela ne rend pas sa forme moins effrayante ou la prise moins douloureuse. Il attrape la main qui l'empêche de respirer correctement et essaie vainement de la retirer de lui, uniquement pour que cela le sert plus fort. Pourtant, malgré sa douleur, le roi ne peut s'empêcher d'apprécier inconsciemment la douceur de la peau de la jeune fille. Mais elle assène à Meruem un coup où... le soleil ne brillait pas. Les yeux de ce dernier s'écarquillent de choc avant qu'une douleur ignoblement forte se fasse ressentir en de puissants spasmes dans son bas-ventre. À cet instant, peu importe sa force, ce qu'il est, son attitude, la puissance qu'il détient, le roi ne pût empêcher des larmes de bordés ses yeux.

**Pensée de Meruem : Est-ce là, la douleur qu'il nous avait été décrit dans ces nombreux livres ? C'est plus redoutable que ne nous l'avions imaginé.**

La créature a lâché son cou, le laissant se rouler par terre en tenant ses parties inférieures sous le sourire narquois et sadique de la brunette qui avance doucement vers sa forme gémissante de douleur. Si Meruem doit décrire cette situation, il l'a qualifierait d'humiliante.

- On dirait que j'ai trouvé un nouveau jouet d'entrainement ? ; ajouta-t-elle en le fixant follement.

- Nous ne te permettons pas de parler ou d'imaginer notre royale personne de la sorte ! ; répliqua-t-il.

Tout en gardant difficilement sa façade extérieure froide, Meruem ne put s'empêcher de pleurer mentalement en imaginant la douleur qui risquait de suivre ses mots. La jeune fille, quant à elle, ne fait qu'agrandir son sourire empreint de sadisme, augmentant les sueurs froides dans le dos du roi vert. Tout en avançant, sa main droite armée d'un couteau sortit de nulle part.

- Qu-Qu'allez-vous faire de nous ? ; demanda le roi effrayé en bégayant pour la première fois de sa vie.

Elle lui fait un doux sourire, un sourire beaucoup trop doux, un sourire qui n'annonce rien de bon. Elle fait ensuite tournoyer son couteau tranchant dans sa main tout en poussant son aura.

Famille AraignéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant