Famille Araignée

45- Sortie Nocturne

*PDV Omniscient*

La jeune fille, qui voit la queue avancer dans sa direction, fait alors une chose à laquelle personne ne s'attend. Elle écarquille les yeux, attrape la queue d'une main, la serrant dans une poigne de fer, et prête une attention particulière aux lignes.

- Waouww ! En fait, tu es l'enfant d'une tortue et d'un zèbre, c'est ça ? Et, tu as un oncle porc-épic ou moustique ? ; demanda-t-elle en observant la queue de Meruem de plus près, remarquant pour la première fois l'aiguille au bout de celle-ci.

Elle continue de radoter sans se rendre compte du tumulte interne qu'elle provoque autour d'elle. Elle continue simplement de caresser la queue du roi, observant chaque détail. Ce dernier, pour la première fois de sa vie, se retrouve sans voix. Cette fille a arrêté son attaque avec une facilité déconcertante, sans même transpirer, et avec une force à la limite du ridicule. Si Meruem est honnête avec lui-même, il aurait reconnu que sa poigne lui faisait mal. Il pousse l'intégralité de son Nen, ainsi que la fureur qui va avec, dans la direction de la fille. Cette action eut pour mérite de lui faire lever la tête mais n'eut pas l'effet escompté. La jeune fille le regarde, non avec peur, mais avec moquerie.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es chatouilleux ? Si tu n'aimes pas, il faut le dire hein ; prononça la brune.

Il la fixe, s'interrogeant sur l'étrange mot qu'elle vient de prononcer, n'en comprenant pas le sens.

- Que signifie "aimer" ? ; l'interrogea le roi.

- As-tu vécu dans une grotte la majeure partie de ta vie ? ; demanda-t-elle en le regardant, incrédule.

- Non. Nous venons tout juste de sortir du ventre de notre mère avant de la tuer ; répondit Meruem.

Elle lui lance un regard en coin, les sourcils haussés, avant de lâcher sa queue et le haut du pantalon de Yupi qu'elle a continué de tenir pour une raison inconnue.

- Ouuh laaa, alors il est temps que je files là hein ! Bonne continuation ! ; s'exclama-t-elle.

Puis, elle se met à sauter dans les airs avant de se propulser par le même passage, celui de la salle du roi, apparemment sans porte qu'elle a emprunter en premier lieu pour rentrer dans le château. L'onde de choc de son décollage brise le mur autour de l'ouverture, faisant tomber les rideaux dans un amas de débris. Meruem est sûr d'avoir entendu un petit "Désolé" avant que le mur ne s'effondre. Pour la première fois depuis littéralement toujours, le visage de Meruem exprime une expression autre que l'impassibilité : l'amusement. Ce fut très bref, si bref que ses gardes, qui viennent à peine de se détendre du départ de l'humaine qui a survécu à l'attaque du roi, n'ont pas remarqué le changement. Oui, l'espace d'un instant, un sourire était clairement visible sur le visage du roi. Curieusement, cette visite impromptue avait réussi à alléger l'humeur de Meruem, pour une raison quelconque.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui vient de se passer ? ; demanda Yupi de couleur rouge en sortant de son inconscience.

Et l'humeur du roi redevient très vite irritable. Cela fait quelques jours, qu'il a eu la visite de cette jeune fille humaine à l'aura exceptionnel. Plusieurs jours que son odeur s'estompe dans la salle du trône, où il passe le plus clair de son temps. Quelques jours durant lesquels il s'est senti de plus en plus irrité.

- Pufu ; l'appela le roi.

Le garde royale aux cheveux blonds et aux antennes de papillon se précipite à ses côtés, s'agenouillant, une main sur son cœur, à l'entente de son nom.

- Oui, votre Majesté ? ; l'incita son garde à continuer.

- Nous allons faire un tour dehors ; ordonna Meruem en se levant et en entamant déjà des pas en direction de la sortie.