Chapitre 11 : Absence injustifiée

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Je découvre la date du jour avec une expression dépitée sur mon visage. On est lundi et je n'ai absolument pas envie d'aller au travail. Après cette soirée, j'hésite de descendre de mon lit pour entamer cette journée qui, j'en suis sûre, se déroulera très très mal. Moi qui pensais que le weekend allait mettre du temps, voilà que lundi annonce déjà sa présence.

Non seulement je devrais confronter mon patron aujourd'hui, mais en plus de ça, je devrais porter le lourd fardeau du paiement de ma dette. En effet, tout a été dit hier. En plus de gâcher mon dimanche, ya Eliza n'a pas hésité de me donner un délai de trois jours pour lui déposer son dû sur la table. Je me suis vue humiliée devant ma soeur qui n'a pas voulu croire le fait que j'ai pu sortir de ma coquille en parlant avec deux hommes, et pas " mecs " comme elle l'entend. J'ai essayé de lui convaincre, mais sans preuve palpable, elle n'a rien voulu entendre.

Dommage !

Effaçant ce moment passé avec ya Eliza, que je regrette depuis mon consentement à la participation de cette soirée, je repense à mon patron et à la gêne qu'occasionnera ma rencontre flagrante avec son regard en arrivant dans le bureau. Je n'ai pas hâte de voir sa tête m'accuser d'avoir été cette demoiselle déguisée en ange qui lui a froissé le visage samedi sans le faire exprès.

C'est dans ces moments que je n'ai vraiment pas envie d'aller au travail ; mais le salaire ne se déposera pas tout seul dans mon compte bancaire aussi. Donc, si je veux des sous, je devrais descendre de mon lit. En y réfléchissant bien, ça ne sert à rien d'essayer de fuir mon patron, vu qu'en continuant de travailler dans cette entreprise, je continuerais de le rencontrer.

Nonchalante, je réalise ma routine matinale des jours de travail se résumant à ma toilette, mon allée au travail en taxi, mon arrivée, mon entrée dans les locaux de GER Entertainment, ma salutation de Natascha - cette fois-ci - précipitée et ma rencontre avec Carl, sans trop tarder devant son le bureau des correspondances, avant d'emprunter la voie des ascenseurs.

Comme les bonnes habitudes s'acquièrent par la répétition, aujourd'hui encore, je suis arrivée plus tôt au travail. Pas quelques heures avant l'heure prévue par mon contrat comme je l'avais fait Vendredi dernier, plutôt, quelques minutes avant.

Fébrile de l'intérieur, parce que je n'ai absolument pas envie de passer toute une journée en compagnie de mon patron, j'appelle l'ascenseur par son bouton et y accède une fois arrêté à ma hauteur. Bouton 25 enclenché et me voilà en train de monter pour rejoindre cet étage contenant ce bureau que j'assimile actuellement à un lieu de torture. Pitié ! Faites que ce moment gênant n'ait pas de suite, ou que l'univers soit mis en pause pour que je prenne vraiment le temps d'évacuer toute ma gêne accumulée suite à cette soirée déguisée. J'ai envie de disparaitre, tant je ne veux pas être présente dans cet espace aujourd'hui.

L'ascenseur monte et les employés entrent, sélectionnent leur étage et libèrent cet espace clos en ayant l'air occupé dans leur pensée. Je suis aussi comme eux, occupée dans mes pensées. En effet, je pense ; pense au regret continuel d'avoir mis les pieds dans cette soirée et de ne pas pouvoir remonter le temps pour éviter ce pari et l'allée à cette soirée.

Ding.

L'ascenseur s'arrête finalement au niveau 25. L'étage que je redoutais tant. Je m'extrais en quelques pas, puis m'arrête un instant, le dos tourné vers l'ascenseur qui reprend sa course rempli d'employés. Après que j'ai inspiré, puis expiré profondément, j'observe le couloir qui se présente en face de moi ; aucun collègue à l'horizon. Ce n'est pas un bon signe ! Cela ne peut que traduire une seule chose : le boss est là ! Toujours fébrile de l'intérieur, j'avance en direction de la porte sur laquelle est inscrit : « Responsable juridique » en blanc sur une plaquette en fond bleu. Dans ma marche, je déglutis. Il va me le dire, je le sens. Il va me le dire, c'est certain.

Mon prince chrétien _ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant