Je reste statique, apeurée à l'idée de croiser l'inconnu. Comment en suis-je arrivée là ? Je veux dire, qu'est-ce qui m'a pris d'entrer de cette manière ? C'est vrai quoi, j'aurais pu faire une entrée normale, digne d'une jeune fille sage et distinguée, mais au lieu de ça, je me retrouve au sol telle une mendiante, préférant le risque au péril de ma dignité.
Crotte de bic !
C'est dans ce genre de circonstances que j'ai envie de défusionner mon âme de mon corps pour m'incarner dans un objet inanimé, de préférence, dans la pièce même où se trouve mon corps afin d'observer de loin les catastrophes que causeraient mes actes sans gêne. Ça a l'air dingue de penser comme ça, mais j'y peux rien, mon cerveau tente d'être aussi créatif que possible pour me sortir de cette affaire.
Dans la pièce, seuls les bruits saccadés de ma respiration sont entendus. Concernant le reste, tout n'est que silence. Ce silence qui traduit exactement la dérive de ma situation. Le boss est énervé. A vrai dire, je ne l'espère pas ; en fait, je n'espère pas qu'il soit là et qu'il ait assisté à cette scène. J'envisage plutôt qu'il est hors de cette pièce, sûrement entrain de commander son café et que la voix d'homme que j'ai entendu précédemment n'est que le simple fruit de mon imagination, créer par la peur du retard qui m'a fait halluciné une voix autre que celle de mon patron.
- Vous allez bien ? demande la même voix inconnue en me coupant de mes pensées. Mademoiselle ?
Double crotte de bic !
Je n'ai pas halluciné, cette voix était bien réelle. La chose si semble sérieuse, je me suis vraiment mise dans un gros merdier. Qu'adviendra-t-il de moi ?
Cet inconnu me demande si je vais bien ? A son avis, est-il est possible de bien se porter après une course de plus de cent soixante-quinze marches d'escaliers sans pour autant prendre le temps de respirer convenablement et par la suite, se retrouver deux pieds sur terre, à genoux, telle une mendiante, sans possibilité de bouger un seul membre et, de ressentir toutes les crampes immondes qui soient ? S'il fallait le répondre, je dirais « oui ! ». Oui, je vais bien et je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie. Mensonge !
En revenant sur le contexte de ma condition, je fais un retour sur la voix de l'inconnu. Elle m'a l'air étrangère, pas seulement parce que c'est un inconnu, plutôt, parce que j'ai l'impression qu'il s'agit d'un résident d'un pays étranger. Le ton de sa voix donne une impression qu'il est originaire du Canada ou d'un quelconque pays anglophone. J'ai cette impression et aussitôt, je déglutis. Si c'est un étranger, alors il est fort possible qu'il s'agisse d'un client très important.
Bon ! J'espère que mon patron n'a pas assisté à ce remue-ménage.
A l'idée de ce potentiel client, je décide de m'éclipser. En effet, je tente une marche arrière très discrète, sans pour autant daigner lever les yeux en avant. Je recule à tâtons, toujours dans ma position ridicule qui me fait ressembler à une personne constipée. Au fond de moi, j'ai plus l'envie de sortir de ce bureau avant qu'il ne soit trop tard pour ma réputation. Prendre la fuite aux toilettes dans le but de calmer mon esprit et de ne revenir dans ce bureau que quelques minutes plus tard, pour me coincer derrière l'écran de mon ordinateur et oublier mon entrée déstabilisante. C'est dans ce sens que je me retourne enfin pour rejoindre à quatre pattes la porte de sortie du bureau ; en revanche, alors que j'étais sur le point de réussir mon plan B, la voix glaçante de mon patron me stoppe dans mon élan.
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Mon prince chrétien _ Tome 1
RomanceUne soirée déguisée pour tout chambouler dans le quotidien de nos deux personnages. *** Pour Evry, Débarquer ce soir, prendre cette fichue photo et profiter de l'ambiance était le résumé de sa soirée. *** Pour John, Venir ce soir, démontrer son sout...