Lueur, mon espoir...

Chapitre 2 :

Mon cœur s'affola. Mine de rien, ce petit jeu m'émoustillait. Il fallait dire que côté sentimentale, c'était carrément le désert en ce moment dans ma vie. Je m'exécutai, souriante, tout en élevant également ma coupe vers lui.

— Il est aux anges ! s'enthousiasma-t-elle.

Et moi donc ! Malheureusement, ce fut l'instant que choisit Matt pour nous interrompre. Comme toujours, il déposa un baiser sur mon front avant de s'asseoir à mes côtés. Sa tendresse m'apportait beaucoup. Mon petit frère a toujours été aux petits soins avec moi. J'entendis Sarah ricaner, son souffle se rapprocher.

— Aïe ! Ton admirateur secret n'a pas eu l'air d'apprécier l'arrivée de Matt ! Du coup, il a lâché l'affaire... susurra-t-elle à mon oreille.

— Dommage, ça aurait pu être amusant !

Amusant ou excitant ? À voir...

— Cet idiot doit penser que Matt est ton mec, reprit-elle, cynique, mais t'inquiète pas, si tu lui plais, il reviendra à la charge. C'est qu'il est tenace !

Matt, mon mec ! Enfin, je dis ça, mais je n'avais aucune idée de nos visages respectifs. D'après nos proches, nous nous ressemblions beaucoup, seulement, leur jugement était grugé du fait qu'ils connaissaient tous nos liens. Était-ce aussi flagrant pour un inconnu ?

Au fond de moi, j'espérai qu'elle disait vrai. Bien qu'il s'agît d'un dragueur invétéré, je n'aurais rien eu contre une liaison, même furtive. Ressentir mon cœur s'emballer, mon corps s'embraser, m'abandonner... Ma dernière histoire remontait à loin, maintenant. J'avais besoin de me sentir désirée, de me lâcher dans les bras d'un homme, doux, sauvage, passionné... À croire que j'étais en manque !

Un instant, je quittai la réalité pour rêvasser sur ce type que je n'avais croisé somme toute que quelques secondes.

— Nissa ? T'es avec nous ? s'inquiéta mon petit frère.

— Oui, pourquoi ?

— J'sais pas. Peut-être parce que ça fait bien dix minutes qu'on te parle avec Sarah et que tu ne réponds pas !

— Je crois que c'est un beau brun qui la fait rêver ! tint-elle bon d'ajouter.

— Un br... Il est brun ? m'exclamai-je.

— De quoi vous parlez ? s'étonna Matt.

À mil lieux de nos préoccupations lubriques, il me voyait comme une fleur pure et fragile que je n'étais plus depuis belle lurette.

— Laisse tomber, Matt, c'est un truc de fille... le coupa Sarah.

Même si pour le coup elle avait raison, elle abusait ! On aurait dit une gamine avec ses cachoteries. Probablement vexé, mais ne voulant pas l'avouer, Matt souffla avant d'annoncer, distant :

— Si tu veux aller dans la salle de réception avant que tout le monde s'y bouscule ?

Sans discuter, je me levai. Aussitôt, il me saisit le bras et m'entraina dans une pièce où régnaient le frais ainsi qu'une bonne odeur de buffet froid. Comme apparemment prévu sur le plan, il m'installa à la table des demoiselles d'honneur. D'après lui, je me trouvais entre Sarah et une amie de Fran, la mariée. Pour le libérer de sa corvée d'escorte-frangine, je pris place et fus heureuse d'être vite rejointe par ma cousine. Avec elle à mes côtés, il était certain que je ne verrai pas passer la soirée ! De toutes mes cousines, c'était elle la plus amusante. Ce que j'appréciais par-dessus tout, c'était sa façon de me traiter normalement.

Toujours à l'apéro, j'en étais à mon.... En fait, j'en avais aucune idée. Pour tout dire, j'avais arrêté de compter après avoir siroté mon quatrième verre de kir ! À moitié pompette, je trouvais que la soirée commençait bien !