Chapitre 28

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PDV de Minho

J'attendais en tournant en rond avec Changbin devant la porte close. J'étais fou de rage, impatient et insulté. Comment pouvait-il nous faire attendre à l'extérieur alors que ça faisait huit semaines que je nous n'avions pas vu, Sunhi?

Changbin : Pour qui se prend-il pour nous donner des ordres de la sorte? Vraiment ça m'enrage. Il n'a pas le droit de nous faire ça.

Je m'appuyais sur le mur et gardais le silence en tordant mes mains, attendant le retour de Mark avec Sunhi. Le cadavre de Johnny gisait à mes pieds et je le regardais avec dégoût. Je ne prenais aucun plaisir à tuer des gens, mais la manière dont il nous avait parlé, la manière dont il avait parlé d'elle, l'air fou dans ses yeux et sa démarche chancelante de sale ivrogne avaient causé sa perte. Je détestais les personnes dans son genre, elles me répugnaient. Dire que Sunhi avait passé cinquante-neuf jours en présence de monstres comme lui.

Changbin : Pourquoi c'est aussi long?! Qu'est-ce qu'il fait?

Moi : Je n'en sais rien.

Mon ami était mort d'inquiétude tout comme je l'étais. Appuyé sur le mur devant moi, il se tenait le visage entre les mains. Le corps du défunt n'aidait sûrement pas à calmer notre stress. Je voulais sortir de cet endroit le plus rapidement possible, pourquoi c'était aussi interminable.

Moi : Bon, je m'en fiche de ce qu'il peut dire, je vais rentrer.

Je me retournais et sans prévenir, je poussais la porte pour rejoindre Sunhi.

Pour être franc, je ne savais pas ce que je pensais y trouver mais, jamais, je n'aurais imaginé une telle horreur. C'était un endroit miteux encore plus glacial que le couloir dans lequel je me trouvais précédemment, on se croyait dans un congélateur. Les murs suintaient et il y avait une mince pellicule d'eau qui recouvrait tout le sol de la pièce. Devant moi, Mark était accroupi au-dessus d'une toute petite silhouette.

Sunhi.

Mon cœur se tordit de manière douloureuse et ma tête cria son nom tellement fort comme si une explosion retentissait en moi. Des centaines d'émotions refoulées depuis ces dernières semaines s'écoulaient et je ne pouvais pas les retenir. Ma respiration se fit plus courte et je serrais mes poings. Comme si elle entendu mon cri, Sunhi tourna sa tête vers moi et ses yeux croisèrent les miens. Mon cœur explosa à nouveau en une centaine de morceaux.

Moi: Je suis là, Sun. Je suis là. Je ne t'abandonnerai plus.

J'accourais auprès d'elle, fébrile. Je poussais Mark d'un geste et je m'assis devant elle, submergé par l'horreur, en déposant mon fusil à ma droite.

Moi : M-mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait?

Je sentis mes émotions me couper le souffle à nouveau. La rage et les larmes menaçaient de faire surface. Mes mains se mirent à trembler de manière incontrôlable et ma respiration se faisait de plus en plus saccadée. J'avais de la difficulté à reconnaitre la fille que j'avais vu pour la dernière fois il y avait deux mois. J'approchais ma main pour toucher son visage mais, comme si un bouclier invisible entourait ce dernier, je n'osais pas le toucher. Tous ses traits étaient émaciés, son corps squelettique portait des blessures qui témoignaient des traitements effroyables qu'elle avait dû subir. Ses bras, ses jambes, son ventre, son visage, tous avaient été blessés par des mains qui ne méritaient même pas de la toucher. Jamais. Ses yeux dépourvus de leur éclat habituel semblaient vides. Elle n'était que très peu vêtue et je voyais son corps trembler comme une feuille. Ses membres étaient secoués comme si elle pleurait. Je pris délicatement sa main frêle dans la mienne ayant peur de lui faire encore plus de mal.

Mafia stray kids (Minho)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant