Les disparitions de Drago Malefoy

Chapitre 5 - À la porte de Poudlard

Drago saignait. Il pouvait sentir les perles de sang, chaudes et humides, descendre le long de sa tempe. Une chaise lui avait heurté le front lorsqu'il avait plongé sur le sol du terrier.

Il fit un pas incertain, clignant des yeux sous la lumière aveuglante du soleil, essayant de se ressaisir.

Autour de lui, les Gryffondor prenaient eux aussi leurs marques. Weasley faisait tourner sa montre en or autour de son poignet, la seule chose qu'il portait qui paraissait à peu près neuve. Potter, toujours déguisé en cousin Weasley, essuyait les traces sur ses lunettes, ses mains étaient stables, mais son corps était rigide. Granger regardait le village de Pré-au-Lard, respirant difficilement, ses cheveux bougeant doucement dans le vent de la montagne.

Drago les voyait comme à travers une vitre. Son esprit était fixé sur ses parents, toujours déguisés en Moldus, qui se tenaient sous le chapiteau. Il les avait aperçus, le cherchant, la terreur au visage...

C'était avant qu'elle ne lui saisisse le bras.

"Granger" dit-il. Sa voix était dure et froide, légèrement tremblante. "Qu'est-ce que c'est ? Es-tu tombé sur la tête ? Mes parents sont là-bas. Pourquoi m'as-tu amenée ici ?"

Les yeux de Granger s'illuminèrent. "Pourquoi penses-tu que je l'ai fait ? Regarde-toi."

Il jeta un coup d'œil vers le bas et eut un choc. Ses vêtements étaient trop courts de plusieurs centimètres et ses mains étaient redevenues normales, non plus des mains d'ouvrier calleuses, mais des mains longues et pâles, encore agitées par l'adrénaline.

Il n'avait pas réalisé qu'il était revenu dans son propre corps. Soudain, la terreur qui se lisait sur le visage de ses parents semblait avoir une signification très différente. Dans la panique, avait-il manqué la sensation de transformation ? Depuis combien de temps exactement était-il lui-même ?

Il y avait eu des Mangemorts dans cette tente. En pensant à eux, son estomac se serra si violemment qu'il se sentit mal. "Est-ce que quelqu'un m'a vu ?" s'étouffa-t-il. "Est-ce que les Mangemorts..."

"Non", dit Granger. "Tes cheveux commençaient à peine à changer quand nous sommes partis."

Drago plissa les yeux, l'étudiant. Bien que manifestement encore irritée qu'il lui ait claqué la porte au nez, elle avait l'air sûre d'elle. "D'accord", dit-il. Il essuya la trace de sang sur son front et repoussa ses cheveux, qui étaient redevenus fins et lisses. "Très bien, alors. Je vais me déguiser et nous rentrerons."

"Aller... quoi ?" dit Granger.

"Oui", dit une autre voix : Celle de Potter. Derrière ses taches de rousseur, sa peau était blanche. "Aussi vite que possible."

La panique apparue sur le visage de Granger. "Harry, non. Tu ne peux pas y retourner, cela les mettrait encore plus en danger. Tu dois rester." Elle se retourna vers Drago. "Tous les deux".

"Je viens de dire que mes parents sont toujours là-bas", dit Drago, sa voix s'élevant à nouveau. "Tu n'as pas remarqué les Mangemorts ? Ils auraient déjà pu..." Il perdit la voix devant les images. Ses parents torturés sur le parquet comme cet homme moldu. Sa mère ligotée, son père écartelé. Il se força à se taire, mais les autres ne le remarquèrent pas. Potter parlait maintenant :

"Ginny est là-bas, Hermione. Tout le monde l'est aussi, et nous sommes censés les laisser avec un tas de... ?"

"Hermione a raison, interrompit Weasley.

Potter fixa Weasley, l'air trahi. "Ron..."

"Je sais, mon pote. Mais la plupart des membres de l'Ordre étaient là, ils s'occuperont de tout le monde."